L'Université Ibn Zohr (UIZ) souffre de sur-inscriptions. 22 000 bacheliers des provinces de la région de Souss-Massa-Draâ s'y sont inscrits pour la prochaine rentrée. Des problèmes inquiètent comme le manque de salles de cours et le faible rendement interne. Les étudiants de l'Université d'Agadir devront se bousculer pour trouver une place dans les deux amphithéâtres disponibles. L'université Ibn Zohr (UIZ) étouffe sous les pressions pédagogiques, sociales et d'encadrement. «C'est une situation inédite. La prochaine rentrée sera rude, mais pas insurmontable pourvu que l'on se mette à la recherche de solutions novatrices selon une approche participative impliquant l'ensemble des acteurs concernés», a souligné Omar Hilli, président de l'UIZ, lors d'un point de presse lundi à Agadir. 68 973 étudiants à l'UIZ en 2013 ! Ce n'est pas la première fois que le nombre élevé d'inscriptions menace l'université. « Mais cette année là, il y a eu une hausse importante des taux de réussite du baccalauréat », explique Hilli. Les taux varient entre 15 % pour le bac scientifique, 29 % pour le bac lettres et 13 % pour le bac économie et gestion. Les filières les plus appréciées restent la physique (près de 2 000 personnes par an), la biologie (1 500) , la sociologie (3 000) et l'anglais (1 500). Pour ce qui est de l'économie et du droit, les inscriptions peuvent atteindre les 4 000 personnes. « Nous souffrons en effet de sureffectif mais cela est facilement gérable. L'autre problème qui est lié au premier, mais qui demeure plus grave c'est le taux de réussite au sein de l'université qui est assez faible. Et malheureusement, quand quelqu'un rate son année, nous n'avons pas le droit de le mettre à la porte », nous confie Hilli. Couvrant 56% du territoire national et regroupant 8 provinces et 4 Académies d'éducation et de formation (Agadir-Ida Outanane, Guelmim, Laâyoune et Oued Eddahab, l'effectif atteint facilement les 52 000 étudiants, nous apprend une source. Un chiffre qui decrait interpeller les autorités pour construire urgemment de nouvelles écoles supérieures dans la région du Sud. « Ils n'ont pas où aller ces étudiants. Ils n'ont pas le choix. Tout le monde aspire à faire ses études dans une bonne université. Il faudra implanter de nouvelles écoles car aujourd'hui la demande est énorme », analyse Hilli. Pour l'année 2012/2013, les prévisions du nombre d'étudiants sont estimés à 68 973 étudiants, «une situation qui impose de nouveaux défis en termes d'encadrement, de qualité et de prestations sociales», commente Hilli. Implanter des sections dans d'autres villes Le problème des sur-inscriptions ne peut plus attendre. « Nous sommes en train de travailler sur les espaces et leur aménagement. Heureusement, nous avons 2 amphithéâtres et une annexe. La commune de la région est en train d'étudier avec nous l'implantation d'autres sections. La section d'économie à Guelmim est presque opérationnelle. Nous y prévoyons à peu près 500 inscrits. Pour janvier 2013, les trois facultés d'Agadir pourront jouir d'une grande annexe supplémentaire. », nous révèle le président de l'UIZ, Omar Hilli. Si l'Etat et les ministères en question ont donné des promesses, ces dernières ne pourront être valables que pour l'année prochaine. Pendant ce temps, « nous avons acheté un terrain de 25 ha à Aït Melloul, aussi. Nous débuterons la construction d'une annexe assez grande en septembre 2013. Le restaurant universitaire opérationnel fin septembre Concernant les cités universitaires, Hilli nous en fait l'inventaire : « Il y a une cité universitaire publique de 2 700 lits, une autre, privée, qui appartient à la Fondation Miloud Chaabi (1 500 lits) et 2 autres, à savoir la cité universitaire de la Fondation Mohammed V (600 lits) et Dar Taliba, pour les filles uniquement avec une capacité de 500 lits ». A la fin du mois de septembre, le restaurant universitaire sera opérationnel. Pédagogiquement parlant, le personnel de l'UIZ compte près de 600 enseignants-chercheurs, nous apprend une source au sein de l'Université et 50 enseignants de 2e cycle, poursuit-elle. 400 autres personnes assurent l'administration et tout ce qui est technique. « Le problème qui révolte le plus reste celui du taux d'encadrement qui est très faible. Normalement, un enseignant dispense son cours face à 35 étudiants. Chez nous, à l'UIZ, c'est le double», conclut Hilli. L'année dernière, un autre problème avait atteint son apogée mais s'est rapidement calmé : les problèmes tribaux entre amazighs, séparatistes et anti-Polisario. * Tweet * *