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Nouvelle étude sur le pardon dans le monde arabe
Publié dans Le Soir Echos le 05 - 06 - 2013

Dans une période d'agitation politique et de changement constant dans le monde arabe, la méfiance règne et les violences se multiplient. Quels mécanismes doivent être mis en place afin de rétablir une relation saine entre le peuple et les institutions publiques ? En tant que spécialistes en éducation de la petite enfance et en résolution de conflits, nous nous sommes engagés en 2010 dans une étude de trois ans, dont l'objet était l'enseignement du pardon dans quatre pays arabes – l'Egypte, le Liban, la Jordanie et la Palestine. La première phase de cette étude pionnière est arrivée à son terme au début de l'année. Elle a permis non seulement de comprendre ce que représentent le pardon et la réconciliation dans la région d'un point de vue conceptuel, mais aussi de considérer la manière d'utiliser ces notions concrètement pour venir à bout de la violence et promouvoir la paix.
Les résultats issus d'entretiens avec des enseignants de la région suggèrent que la volonté de pardonner celui qui a causé un tort diffère en fonction du pays et de la religion.
Les enseignants ont notamment été confrontés à une situation hypothétique dans laquelle un individu se rend chez un voisin pour un mariage et y apporte un présent. Par la suite, ce même individu retourne l'invitation à son voisin, mais s'aperçoit que ce dernier ne se rend pas à la fête. Les participants libanais et égyptiens étaient plus aptes à pardonner le voisin que les participants jordaniens et palestiniens. Les enseignants qui ont pris part à cette étude ont également exprimé la difficulté à pardonner lorsqu'il s'agissait d'un acte intentionnel ou lorsque le tort était fait à un membre proche de la famille.
En mars 2013, deux séminaires régionaux à Amman et en Jordanie ont suivi notre étude, Ils étaient destinés aux enseignants, aux responsables des programmes scolaires et aux membres de l'université, et avaient pour but de considérer les résultats et réfléchir à des moyens de les inclure dans les plans d'études des écoles du monde arabe. Un débat a eu lieu autour du terme le plus approprié pour décrire le concept de pardon en langue arabe. Certains ont défendu le mot « gufraan », à la connotation religieuse, alors que d'autres ont préféré le mot « musamaha », plus vaste, et que nous avons d'ailleurs choisi, car il résonne plus amplement, autant d'un point de vue social que culturel. Une fois que la terminologie a été acceptée par tous, nous avons pu travailler sur la construction de matériel scolaire permettant de traiter de la question du pardon dans les écoles. Il en a résulté un pilote du nouveau programme scolaire prévu pour l'automne 2013 au Liban et en Jordanie. Lors des ateliers, les enseignants ont partagé des histoires de pardon dont ils sont témoins au quotidien. L'une d'elles concerne une bousculade dans un couloir d'école bondé : un garçon de 14 ans tombe, quelqu'un marche sur sa main – qui se brise – une bagarre éclate, les deux élèves sont renvoyés. Alors que la famille de la victime cherchait à ce que le dommage soit réparé, l'élève a annoncé qu'il ne porterait pas plainte, car il avait pardonné au garçon qui l'avait blessé. Des histoires comme celle-ci sont intégrées dans la conception du nouveau programme d'études, afin de mettre en évidence de réelles instances de pardon qui, nous l'espérons inciteront les élèves – âgées de 5 à 18 ans – à parler des ces questions et les amèneront à répondre autrement aux situations auxquelles ils sont confrontés. Notre programme scolaire tient compte de ce que le groupe estime être les priorités pour le monde arabe, ainsi que de la littérature produite par l'Institut international du pardon. Notre objectif final est de proposer des stratégies permettant d'introduire une pratique réussie du pardon dans les écoles. Ce programme comprendra l'enseignement de la gestion de la colère, de l'envie de vengeance, de la frustration et de du désespoir, ainsi que des activités et des leçons sur les droits, la justice et des compétences en résolution de conflits. Nous avons choisi de travailler avec des enseignants en raison de leur impact sur les élèves, car ce sont eux qui peuvent potentiellement transformer les attitudes et amener un changement social. Compte tenu du temps qu'ils passent avec les élèves, les enseignants peuvent jouer un rôle décisif dans la guérison des communautés les plus touchées par les conflits et les troubles dans la région. Le pardon fait partie de l'enseignement des trois religions principales du Proche-Orient. De plus, la région met en œuvre des moyens traditionnels, qui lui viennent de la culture arabe. Par exemple, sulha consiste en un aîné jouant le rôle de médiateur lorsqu'un conflit éclate entre familles ou individus. Et pourtant, la plupart des écoles et des enseignants ne transmettent ni les compétences ni les outils nécessaires à la pratique du pardon, en raison d'un manque de temps et d'une non-maîtrise du sujet. Si nous voulons que le monde arabe aille de l'avant, les membres de ses communautés devront nécessairement développer des compétences qui leur permettent de construire la paix, de pardonner et de se réconcilier. L'adoption d'un programme scolaire pour le pardon donnera les moyens aux enseignants d'apprendre aux élèves les stratégies qu'ils peuvent utiliser pour résoudre les problèmes de violence et de méfiance.
Ilham Nasser et Mohammad Abu-Nimer M. Abu-Nimer est directeur du Peacebuilding and Development Insitute à American University. I. Nasser est professeur associé en éducation de la petite enfance à George Mason University.


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