9e congrès du PJD : Les fidèles tentent de baliser la voie à Benkirane    Sahara : Malgré les pressions algériennes, La Centrafrique soutient le Maroc    Casablanca : Moulay El Hassan lance la construction de la station de dessalement estimée à 6,5 MMDH    Lebanon : Arab nationalist parties boycott Polisario conference    Midelt : un musée géologique tué dans l'œuf    Jazzablanca 2024 : Makaya McCraven et Zucchero racontent leur inspiration du Maroc    ONDA : Mise en service d'une nouvelle zone de transit à l'aéroport Casablanca Mohammed V    Nouvelle Charte de l'investissement: Déjà 115 projets approuvés totalisant 173 MMDH    L'avant Congo Brazzaville-Maroc/ Regragui en conférence de presse : ''Des changements sont possibles ! ''.    Rabat Capitale Africaine de la Culture passe le flambeau à Brazzaville et Kinshasa    Mondial des Clubs FIFA2025 : Le Real contredit Ancelotti !    Coupe du Trône : Changement de date pour le match du Raja de Casablanca face au Mouloudia d'Oujda    Liga: huit mois de prison à l'encontre de trois supporters pour insultes racistes    Khalil Fayad désiré en Bundesliga et en Ligue 1    Santé et cinéma au menu du prochain conseil de gouvernement    Le système pédagogique garantit les conditions de bon déroulement des épreuves du Baccalauréat 2024    Bac National : Triche et fuites au démarrage des examens ce lundi    Elections Européennes : LFI largement au Maroc    Elections européennes : Une déferlante nommée « extrême droite »    M. Bourita reçoit la ministre centrafricaine des AE, porteuse d'un message écrit à Sa Majesté le Roi du Président de la République    Festival Mawazine 2024: La diva Oum Kalthoum de retour au Théâtre Mohammed V le 25 juin    Parlement: La 1re Chambre généralise la traduction simultanée en amazigh    Fidadoc. Hicham Falah : "Les grands films sont à la fois des leçons de vie et de cinéma"    DGSN: La Fondation Mohammed VI lance un nouveau portail électronique    Aïd Al-Adha : La CMR Avance le Versement des Pensions de Retraite au 13 Juin    Nouveau report du dialogue sectoriel dans les collectivités territoriales    Tennis / Classement ATP masculin: Novak Djokovic n'est plus numéro 1    Ballon d'or 2024. La cérémonie prévue le 28 octobre    Soufiane Rahimi convoité en Arabie Saoudite    Hajj 1445 H: Départ de la délégation officielle marocaine pour le pèlerinage aux Lieux Saints de l'Islam    Elections européennes 2024 : analyse des résultats au Maroc    France : Réactions des personnalités publiques franco-marocaines après les élections européennes    Conférence annuelle sur la paix et la sécurité en Afrique : Résoudre les conflits internes sur le continent par la médiation    Marrakech : Un étudiant de Gaza reçoit à titre posthume un doctorat de l'université Cadi Ayyad    Températures prévues pour le mardi 11 juin 2024    How far-right gains in EU elections could affect Morocco-EU relations    Kenya. Un nouveau plan pour l'éducation    Européennes. Giorgia Meloni triomphe    Inde. Narendra Modi entame son troisième mandat    RDC. Investiture du nouveau gouvernement    L'ICESCO publie les horaires de visite du musée de la Sîrah du Prophète    Remaniement ministériel : Des femmes leaders revendiquent leur place    Immobilier : Les Marocains du monde dynamisent le marché    Jazzablanca 2024 : Zucchero enfamme la scène Casa Anfa (Vidéo)    Edito. Super-usines    Echanges extérieurs, budget : la malédiction des déficits jumeaux    Viandes rouges : 41% de la consommation annuelle des ménages provient du sacrifice de l'Aïd Al-Adha    Jazzablanca : Clôture en apothéose sur la scène Nouveau Souffle, mêlant rythmes gnawi et fusion    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Tutelle des enfants du divorce: Le cri du cœur de Jamila El Haouni
Publié dans L'observateur du Maroc le 12 - 01 - 2023

Le débat à propos de la réforme en urgence de la Moudawana reprend de plus belle après les déclarations choquantes de l'actrice Jamila El Haouni sur la chaîne M24. « Je vis dans la terreur à l'idée de perdre la garde de mon enfant en me remariant. Mon ex-mari m'en a littéralement menacé si je décide un jour à me remarier », se confie l'actrice dans l'émission « Le monde de Chahrazad ».
L'ex-mari en question n'est autre que l'acteur Amine Naji. Divorcés, les ex-époux s'affrontent actuellement devant la justice pour la tutelle légale de leur fils. « Même s'il n'est pas présent dans la vie de notre fils, ne s'en charge pas financièrement... Il entrave cependant le cours normal de sa vie. Il l'a déjà empêché de faire ses études dans les missions étrangères. Dernièrement, il l'a privé d'un voyage en Espagne pour aller s'entrainer à Barcelone et jouer un match amical », raconte, désolée, l'actrice.
"Jamais sans ma tutelle"
D'après El Haouni, même en ayant la garde de l'enfant, « Naji persiste à prendre en otage leur vie à tous les deux », d'où le procès intenté en justice devant le tribunal de la famille à Rabat. « Je veux avoir la tutelle légale de mon fils et le droit de décider de son avenir et des détails de sa vie de tous les jours. Je suis la personne la plus indiquée pour cette responsabilité étant sa mère » réclame alors l'actrice.
Un cri du cœur qui a vite fait le tour de la toile en provoquant un grand élan de solidarité avec Jamila El Haouni et toutes ses semblables. Une réaction qui rappelle le soutien massif suscité l'année dernière par un post de l'actrice et modèle Fati Jamali à l'occasion de la fête des mères. Exprimant sa colère sur sa page instagram, Jamali a dit son ras le bol par rapport à l'injustice légale dont sont victimes beaucoup de femmes divorcées.
« Je ne veux pas célébrer la fête des mères ! Je veux surtout célébrer leurs droits. La mère n'a pas besoin d'une phrase ou de quelques mots postés sur les réseaux sociaux. Elle a besoin en fait de protéger ses droits et ceux de ses enfants. Elle a besoin d'égalité avec le père », s'insurgeait à son tour Fati Jamali. Une situation qui la met comme beaucoup d'autres femmes marocaines, au pied du mur lorsqu'il s'agit de procédures et démarches administratives.
Un code à réformer
« L'actrice Jamila El Haouni comme beaucoup de femmes divorcées souffre des retombées de la problématique de la tutelle légale. La loi marocaine favorise largement le père aux dépends de la mère qui a souvent la garde et au détriment de l'intérêt des enfants », commente la Fédération des ligues des droits des femmes dans un communiqué de solidarité avec l'actrice. « L'affaire d'El Haouni n'est qu'un cas parmi des milliers de destins et de vies brisés à cause d'une loi injuste, inadaptée et en décalage avec la réalité sociale de notre pays », ajoute le communiqué.
De son côté l'association « Kif mama kif Baba », a publié un communiqué exprimant son soutien à l'actrice et à toutes les mères privées de la tutelle légale de leurs enfants. « Cette problématique est une flagrante violation du principe d'égalité prôné par la Constitution 2011. Les mères divorcées sont considérées comme des « sous-parents » ou des parents de seconde classe et c'est complètement anticonstitutionnel », commente l'association. Cette dernière en appelle à la « réforme urgente et radicale d'une loi profondément ségrégationniste ».
Calvaire
Véritable calvaire pour les mères divorcées, la loi sur la tutelle légale des enfants du divorce est considérée comme «inadaptée et décalée » par les juristes féministes. D'après l'avocate Zahia Ammoumou, au bout de 18 ans d'application, le code de la famille devrait évoluer. « La loi ne suit pas les mutations sociales. Elle est loin de l'esprit de la constitution de 2011 et des conventions internationales des droits humains signées par le Maroc », nous explique auparavant l'avocate.
Une vingtaine d'année après son entrée en vigueur, la Moudawana aurait montré ses limites selon les activistes féministes. L'Union de l'action féminine (UAF) ne cesse de pointer du doigt les graves lacunes de sa mise en application. « L'application engendre beaucoup de contradictions et de problèmes graves. L'exemple le plus éloquent reste la garde et la tutelle des enfants en cas de divorce » regrette-t-on à l'UAF.
Injustice
Selon la loi, une mère n'a pas le droit de faire une demande d'obtention de passeport pour ses enfants mineurs. Pire, elle n'a pas le droit de demander un transfert ou un changement d'école pour son enfant même en ayant sa garde. Seul le père peut procéder à cette démarche. Autre point épineux que la Moudawana cautionne : « la déchéance du droit de garde de la mère si cette dernière se remarie. Si elle décide de refaire sa vie avec un autre homme, elle perd automatiquement la garde de ses enfants », ajoute l'avocate. Injuste ? Les associations féministes ainsi que celles défendant les droits des enfants trouvent que ces lois ne sont nullement adaptées à la nouvelle réalité sociale marocaine.
Notant le caractère délicat et l'impact d'une telle injustice sur la vie des femmes divorcées mais surtout sur l'avenir de leurs enfants, les acteurs associatifs plaident pour la concrétisation des dispositions des conventions internationales ratifiées par le Maroc et celles de la Constitution. « Il faut faire prévaloir le principe de parité, prôné par la constitution. Ce principe est bafoué par plusieurs dispositions du Code de la famille à leur tête la tutelle légale sur les enfants », critique Bouchra Abdou, directrice de l'association Tahadi pour l'égalité


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.