Quoi qu'en disent les torpilleurs de métier, le Sénégal reste une des démocraties les plus avancées en Afrique. Le pays repose sur des institutions qui veillent sur l'équilibre des pouvoirs et sur les prérogatives des différents intervenants. Lorsque le président Macky Sall a voulu reporter les élections présidentielles, son projet a été porté au Parlement qui l'a validé. Or, certains ont trouvé que le projet n'était pas constitutionnel. Immédiatement, le Conseil constitutionnel en a été saisi. Et résultat, le Conseil a décidé que le président et le Parlement n'avaient pas respecté la constitution en décidant et en adoptant le décret de report. On pourra dire ce qu'on voudra sur la volonté du président de se maintenir au pouvoir, il n'en demeure pas moins que le pays est bien surveillé par ses institutions. Ce n'est pas la république bananière. Depuis les années soixante, le Sénégal a connu 5 présidents, Léopold Sédar Senghor. (1960-1980), Abdou Diouf (1981-2000), Abdoulaye Wade (2000-2012) et Macky Sall (depuis 2012). Le changement s'est toujours fait par la voie électorale avec concurrence entre les forces politiques en présence et les débats qui vont avec. On peut comparer le Sénégal à d'autres pays africains et constater à quel point le pays est avancé en matière de démocratie. Par conséquent, il faut que les autres pays et organisations respectent ce pays. Il n'est pas utile que l'Union européenne intervienne pour intimer l'ordre à « toutes les parties à respecter cette décision et à mettre tout en œuvre pour organiser les élections selon la décision du Conseil ». Il n'est pas non plus utile que la France y ajoute de son poivre, ni les Etats-Unis ni personne d'autre. Il est consternant que les élections en Afrique doivent toujours être surveillées par des organisations étrangères, notamment l'UE. Il est tout aussi consternant de constater que des Africains doivent passer par des médias étrangers pour savoir ce qui en passe chez eux. Il y a encore des décideurs politiques et économiques qui ne s'expriment que dans des médias étrangers ce qui est un mépris pour les médias locaux. C'est un des problèmes qui persistent en Afrique. Or, adopter la priorité nationale en matière d'information aura pour résultat de renforcer les médias du pays puisqu'ils seront une source pour leurs homologues étrangers. Cela, malheureusement, certains dirigeants africains n'ont pas réussi à le faire. Quand on sait que plusieurs médias européens notamment français sont des émanations soit des services secrets soit des ministères des Affaires étrangères, on doit bien réfléchir avant de donner une interview.
