L'attaque du fourgon pénitentiaire ne devait pas représenter une difficulté insurmontable pour les attaquants. Et cela pour plusieurs raisons. 1. Défaillance dans l'évaluation du risque du transfert. Cela dépend de la personne à transférer et de ses liens avec le crime organisé. On ne transfert pas un baron de la drogue comme un petit délinquant. 2. Les véhicules utilisés ne sont pas adaptés à la mission. A ce niveau, les syndicats pénitentiaires ont invoqué une question de budget qui a fait que l'utilisation de fourgons blindés est impossible. 3. Les armes des agents pénitentiaires, un 39 mm, font dire à un agent que c'est un pistolet à eau face aux armes lourdes des assaillants. 4. Le passage au péage. Normalement, les convois sensibles ne doivent pas s'arrêter et il y a toujours un passage rapide prévu pour cela sous le contrôle d'un gendarme. Cette procédure avait été supprimée. 5. Erreur tout aussi grave, les deux véhicules des surveillants étaient collés l'un à l'autre, ce qui a facilité l'attaque. 6. Les attaquants semblent être très bien informés sur le déplacement des deux véhicules. Ce qui leur a permis de se placer au bon endroit et opérer un demi tour après le péage pour l'attaquer. La manoeuvre ne peut pas passer inaperçue. 7. Certains commentateurs en France n'hésitent pas à parler de corruption du personnel pénitentiaire. Le sujet a été également abordé au moment de l'offensive gouvernementale contre le crime organisé et le trafic de drogue à Marseille. 8. Auparavant, les transferts étaient opérés par des surveillants formés pour cette opération à haut risque mais ils étaient escortés par la gendarmerie ou la police. Cette pratique a été elle aussi abandonnée sous prétexte que la gendarmerie et la police avaient trop de choses à faire ailleurs. 9. Il existe un véritable marché des armes de guerre sur le territoire français. Les kalashs circulent et peut-être aussi des bazookas et des Stingers. Qui sait? On a parlé d'armes arrivées d'Ukraine, soit. Comment sont-elles entrées? Les trafiquants ont-ils des complices dans les services se sécurité? A présent, l'attaque du fourgon qui a laissé deux agents morts est devenue un problème politique où chaque responsable essaie de montrer son émotion et sa compassion envers les familles endeuillées. D'autres se sont jetés sur l'occasion pour dénoncer l'immigration. Justement l'évadé s'appelle Mohamed Amra, ça tombe bien. Sauf qu'il est français, né en France. Quelqu'un a dit qu'il est l'exemple de la non intégration. Un autre a répondu que c'est au contraire une parfaire intégration dans le pays de Jacques Mesrine, les frères Barresi, les frères Campanella, le clan des Lyonnais, le gang des postiches et tous les barons de Marseille. Seulement, ils se sont intégrés à la Mauvaise France. En pleine campagne pour les Européennes, le sujet va déborder de partout.