HAKIM ARIF Une incroyable actualité a terrassé les Marocains. De paisibles fidèles étaient en train de faire leur prière un vendredi lorsque le ciel leur est tombé sur la tête. 41 morts, 75 blessés. Cest vrai, il a beaucoup plu ces derniers temps, même à Fès. Mais le drame na que peu de choses à voir avec les éléments de la nature. Une mosquée, dune valeur spirituelle et culturelle indéniable, a été laissée pendant longtemps dans la négligence. Sa détérioration a commencé il y a bien longtemps et déjà on lavait signalé. Le Souverain avait lui-même offert les moyens financiers pour sa restauration, mais rien na été fait. On ne va pas demander où est parti cet argent, tellement cette demande paraît insolente alors que des familles ont perdu des êtres chers. Ce sera néanmoins une question importante parce que ces vies méritent quon cherche et surtout quon trouve le ou les responsables. Le ministère des Affaires islamiques ne semble pas avoir intégré des procédures de vérification et de suivi. La sécurité des fidèles est pourtant directement placée sous sa responsabilité non seulement lorsquils sont à lintérieur mais même quand ils sont à proximité des mosquées. Sans parler du drame psychique pour un fidèle qui voit Sa Mosquée tomber et tuer des proches et des voisins. Toutes les familles vont recevoir laide nécessaire, et ce nest pas grâce aux gestionnaires de la ville ni au ministère de tutelle. Le Roi a fait le nécessaire. Les autres, tous les autres attendaient comme toujours. Entre-temps, les responsables courent encore et personne ne sait exactement où ils se cachent. Il faudra bien les trouver. Et puis, il y a pire. On a découvert (comme on ne le savait pas) quil y avait dautres mosquées et encore plus de maisons menaçant ruine. Faut-il attendre un autre drame pour commencer à bouger ? Il y a manifestement un grand décalage entre ce que dit le Roi dans ses discours et ce que les responsables politiques décident de faire. Il faudra bien un jour mettre de lordre dans tout cela. Parce quil faut rendre justice à tous ceux qui sont morts à cause de la négligence des responsables. Lultime prière Mouna Izddine La capitale ismaélienne ne décolère pas. Dimanche 21 février 2010, soit deux jours après le drame de leffondrement du minaret de la mosquée Bab Berdaïne, en plein cur de lancienne médina de Meknès, ils nétaient pas moins de 600 habitants à manifester leur courroux contre la «négligence des responsables». Partis du quartier éponyme, veuves, orphelins, jeunes et moins jeunes, habitants de la vieille cité, familles endeuillées et voisins solidaires, ils ont tous traversé les grands boulevards de la ville nouvelle, bravant la pluie et le froid, pour venir crier en masse leur désarroi et leur colère à la face des autorités locales. Brandissant emblèmes nationaux et scandant des slogans contestataires devant le siège de la Wilaya, encadrés par tout ce que la ville a pu mobiliser comme forces de lordre, entre membres de la sûreté nationale et éléments des forces auxiliaires. Rapidement, ce qui devait être un sit-in pacifique dégénère en accrochages entre manifestants et agents de lordre, lorsque des jeunes entreprennent de renverser des chaises de cafés et de cabosser des voitures sur leur passage, puis de jeter cailloux et tessons de bouteille devant le siège de ladite administration. Cinq agents de lordre sont blessés, quelques manifestants sont arrêtés, tandis que des femmes et des jeunes filles, évanouies sous lémotion, sont évacuées par les ambulanciers dépêchés sur place. Cris, pleurs, insultes, mêlées. Cest le chaos général. Lémeute populaire ne semble pas loin. Petit à petit, protestataires et autorités parviennent à un terrain dentente. En loccurrence la désignation dun petit groupe de personnes pour représenter les manifestants et porter les doléances des contestataires devant le Wali de la Région de Meknès Tafilalet, Mohamed Faouzi. Ce dernier reçoit finalement le comité concerné à huis clos. La grogne des manifestants restés dehors ne faiblit pas pour autant. Cest que la douleur de la mort atroce de leurs proches est encore vivace. Et surtout, tous veulent des gages concrets de lengagement des autorités à trouver enfin une solution juste et définitive à une situation injuste, une «hogra» (mépris), qui na que trop duré à leurs yeux dhumbles citoyens. Ce terrible drame, une fois passée londe de choc, a en effet éveillé dautres souffrances, et appelé dautres revendications : «Ce que nous exigeons est clair et simple et se résume en trois points. Nous demandons à ce que soit ouverte une enquête sérieuse et transparente sur les circonstances de leffondrement du minaret de la mosquée de Khnata bent Bakkar. Mais aussi que soient entamées immédiatement les opérations de réhabilitation et de sauvegarde des monuments et des habitations menaçant ruine au sein de lancienne médina. Et enfin, que la lumière soit faite sur les irrégularités ayant entaché, daprès les témoignages de nombre dhabitants, la distribution des dons royaux aux familles des victimes pour lorganisation des funérailles de leurs proches», confie un des porte-parole des manifestants. Après quelques heures, les protestataires, fatigués dattendre dans le froid une réunion qui nen finit pas, se dispersent peu à peu. Avec lespoir, malgré tout, que leurs doléances ne tombent pas dans de sourdes oreilles. Que sest-il passé exactement en ce funeste jour ? Flash back sur une tragédie du Maroc contemporain. Vendredi 19 février 2010. Il est un peu plus de midi et demi passé. Un ciel encombré de nuages noirâtres plane au-dessus de lancienne médina de Meknès. A Bab Berdaïne, en venant comme à laccoutumée accomplir leur prière hebdomadaire collective à la mosquée du quartier, les fidèles réunis ce jour-là par le prêcheur Abdelmoughit El Hawat ignorent quil sagit là de leur ultime prière... Parmi eux, de pieux vieillards à la retraite, beaucoup de chefs de familles modestes, des étudiants, de jeunes adultes, des adolescents, quelques enfants. Et une poignée de femmes dans laile sud de la mosquée. La plupart sont des habitants de Bab Berdaïne et des quartiers avoisinants, comme Hay Tizimi, Ezzarhounia, Jnane Imane, Derb El Matiri, ou encore Sidi Baba, le Mellah et Derb Berghout. Au total, près de 300 fidèles. Depuis que la Grande mosquée de la médina a fermé ses portes pour cause de rénovation voilà deux ans, les prieurs de la cité antique se sont en effet pour beaucoup rabattus sur la mosquée de Khnata bent Bakkar (du nom de la première femme ministre du Maroc), faute de lieu de prière plus grand, dautant plus que celle-ci est lune des rares de la médina à prolonger la «Salat al joumouâ» (la prière du vendredi). Lappel à la prière du Addohr achevé, et alors que Abdelmoughit El Hawat sapprête à entamer le prêche habituel du vendredi depuis le minbar, un bruit sourd se fait tout à coup entendre, parvenant jusquaux abords de lédifice religieux. Le minaret de la mosquée vient de céder, faisant crouler dans sa chute une vaste partie du toit au dessus de la salle réservée aux hommes. En quelques secondes, des dizaines de fidèles se retrouvent sous un amas inextricable de briques et de pisé. Depuis la rue, une nuée dhommes, passants et «ouled derb» (enfants du quartier) confondus, accourent à la rescousse des victimes. Un spectacle apocalyptique accueille les sauveteurs improvisés. Corps mutilés, têtes déchiquetées, bras et jambes arrachés, troncs amputés, tripes à lair, râles de douleur dadultes, cris déchirants denfants terrorisés, odeur de sang et de chair . Pour ne rien arranger, une poussière dense et étouffante se dégage de ce décor lugubre, rendant difficile la distinction entre les vivants, les morts et les blessés. Ensevelis sous des tonnes de pierres, des dizaines dhommes arrachés subitement et cruellement à la vie. Les survivants appellent à laide dune voix étouffée, les poumons asphyxiés de poussière, agonisant sous les décombres. Les blessés légers, la djellaba ou le jean ensanglanté, surgissent de sous les ruines pour tenter de retrouver leur père, leur frère, leur cousin, leur ami ou leur voisin resté sous les ruines. Les mains nues ou aidés de pelles rudimentaires, les hommes du quartier essaient de sortir les survivants des décombres. Panique générale Une chaîne humaine se forme aussitôt aux abords de la mosquée, pour évacuer les blessés sur des civières de fortune et dégager les sacs de débris. Il faudra attendre plus dune heure pour voir les premiers secours arriver. Une grande partie des éléments de la protection civile était-elle effectivement en route vers la ville de Khénifra pour venir en aide aux sinistrés des inondations dans la région? Est-ce pour cette raison, faute de carburant et déquipements, que les camionnettes restées à Meknès se sont retrouvées bloquées à la caserne près dune heure et demie ? Est-ce cela les raisons du retard des secours ? Le moment nest pas aux questionnements. Au dehors, mères, épouses, soeurs, filles et autres proches des victimes, tentent en vain daccéder à lédifice en ruines, empêchées par les policiers et autres agents de lordre dépêchés en masse autour du lieu de laccident. De rage et de désespoir, certaines frisent la crise dhystérie, implorant quon les laisse «extraire avec leurs dents» leur mari, «lunique source de revenu de la maisonnée» ou leur fils unique, leur «foie», «la prunelle de leurs yeux». Mais les autorités, intransigeantes, ne laissent plus personne pénétrer à lintérieur de la mosquée pour ne pas entraver le travail des secours dans cet espace confiné et étroit. Lopération de sauvetage, menée conjointement par les équipes de secours de la direction régionale de la protection civile, de la sûreté nationale, de la Gendarmerie royale, des Forces auxiliaires, des FAR et du Croissant rouge marocain, en sus des autorités locales, durera jusquà la mi-journée du samedi. Le tout sous la supervision du ministre de l'Intérieur et du ministre des Habous et des Affaires islamiques. Et tandis que les ambulances transportent les victimes vers lhôpital Mohammed V et lhôpital militaire Moulay Ismaël, et transfèrent les décédés à la morgue de la ville, toute la nuit et jusquà laube, lancienne médina grouille de rumeurs et de mécontentement : «Cela fait plus dun an que lon envoie régulièrement des plaintes aux autorités locales et au ministère des Habous et des Affaires islamiques pour réhabiliter la mosquée de Bab Berdaïne, dont tout le monde sait quelle a été construite en 1709, voilà plus de trois siècles. En avril 2009, lorsque le Roi est venu prier ici, il a donné une enveloppe de 8 millions de dirhams pour réparer lédifice. Or, les responsables se sont contentés, comme en 1960 et 1985, de passer une couche de chaux sur les murs et de quelques menus travaux de «relifting», alors que le penchement du minaret était plus que visible. En août dernier, lincendie qui a ravagé latelier de menuiserie mitoyen et qui a été maitrisé par les pompiers à grands coups deau a fragilisé le haut de lédifice. Les pluies diluviennes et les vents forts qui se sont abattus sur Meknès ces derniers mois ont fait le reste. Tout ce quon réclame, cest que les responsables éventuels soient sanctionnés, pour que lon puisse faire le deuil de nos proches», explique un habitant du quartier qui a perdu deux membres de sa famille dans la catastrophe. Comme pour apaiser leur désarroi, les voisins des familles endeuillées leur disent quelles ont de la chance, car leurs proches décédés iront directement au paradis. Vaine consolation. Les images de la mosquée effondrée passent alors en boucle sur les écrans de télévision du monde entier, les plus cyniques y allant de leurs commentaires cinglants sur «la préservation par les autorités marocaines dune médina inscrite depuis 1996 au patrimoine mondial de lUNESCO». Lheure est grave. Le procureur général du roi près la cour dappel de Meknès diligente une enquête pour déterminer les causes de lincident, tandis que des instructions royales sont données pour quil soit procédé dans les meilleurs délais à la reconstruction de la mosquée Berdaïne, en veillant à la préservation de son architecture originelle. Ainsi quà une «expertise urgente» de toutes les anciennes mosquées du Royaume. Le lendemain, la capitale ismaélienne se réveille péniblement de ce vendredi morbide. Une lourde atmosphère de deuil et de chagrin abyssal règne sur la ville. Le décompte des victimes est lourd : 41 morts, 75 blessés, dont 18 grièvement. Des funérailles collectives, prises en charge personnellement par le Roi, sont organisées en présence du Wali de la région et du président du Conseil des oulémas de la ville, et des familles des victimes, inhumées dans les cimetières Chouhada et Cheikh El Kamel. Accompagnant leurs proches vers leurs ultimes demeures, les familles des victimes font une ultime prière à leur tour. Celle de la vérité et de la justice. Qui est coupable ? Salaheddine Lemaizi Jaccuse les Affaires islamiques», crie Fatah qui a perdu son père dans la catastrophe de Meknès. Il nous explique : «Il y a onze mois, le roi Mohammed VI a prié dans cette mosquée et avait fait don de 8 millions de DH au ministère pour rénover ce lieu de culte, mais rien na été fait pour éviter la catastrophe». A limage de Fatah, Meknès respire la colère. Deux jours après le drame, un sit-in des familles des victimes devant la Wilaya de la région de Meknès-Tafilalet a failli tourner à lémeute. A qui la faute ? Si la population pointe du doigt le laxisme du ministère des Affaires islamiques et des Habous, le gouvernement, par la voie de son porte-parole, a un autre avis. «Des pluies diluviennes se sont abattues sur la ville la veille de leffondrement». Dixit Khalid Naciri. Pourtant, le temps nétait pas si mauvais que cela ce jour-là, rappellent les services de la météo marocaine. Donc, à qui la faute dans ce drame ? A la délégation des Affaires islamiques à Meknès ? A Nidart (observatoire) des Habous ? Aux autorités locales ? Au Conseil de la ville ? A lInspection des monuments ? Pour le savoir, une première question qui vient à lesprit : de quel service relève une mosquée ? Réponse : «Les édifices religieux anciens, comme celui de Meknès, relevaient auparavant, pour leur gestion, des communautés religieuses locales. Maintenant, cest à lEtat que ces dernières réclament la prise en charge notamment des vieilles mosquées», explique Ahmed Taoufiq, ministre des Affaires islamiques. Parmi les stratégies que préconise la réforme en cours du champ religieux, il y a notamment celle relative à la mise à niveau des mosquées. Présentée en avril 2009, cette stratégie est connue sous le nom de Programme de préservation et de restauration des mosquées historiques. Ces 10 dernières années, ce programme a concerné les villes de Rabat, Marrakech, Taza, Tanger, Errachidia, Fès, Chefchaouen, Séfrou, Ouezzane, Casablanca, Essaouira, Kalaat Sraghna et Meknès ! La mosquée de «Khnata Bent Bakkar» qui sest effondrée récemment en faisant 41 morts et 75 blessés était-elle concernée par ce programme ? Colère générale De lavis des habitants du quartier «Bab Berdaïne», cette mosquée a connu «quelques embellissements, et cest tout», comme en témoigne Fatah. Pour vérifier cette information, malgré notre insistance et nos coups de fil répétitifs, il nous a été impossible de joindre le délégué régional des Affaires islamiques à Meknès. De son côté, Nidarte (observatoire) des Habous nestime pas quil est concerné par la gestion des lieux de culte. Selon nos propres investigations, la rénovation dont parlent les habitants a eu lieu en 2008. Pendant tout le XXe siècle, cette mosquée na été rénovée que deux fois, précisément en 1960 et en 1985. Lors de son passage à Hiwar sur Al Oula, le ministre des Affaires islamiques dément ces informations, "la mosquée a été rénovée pour la dernière fois en 1987 et jamais après". Ce qui est, de lavis des spécialistes, contraire aux règles en vigueur pour la préservation des bâtiments historiques. Tout bâtiment dépassant cent ans doit être contrôlé chaque cinq années, daprès les mêmes sources. Une procédure rarement appliquée pour les mosquées, comme en témoigne la fermeture de deux mosquées à lancienne médina de Meknès deux jours après leffondrement de la mosquée de «Bab Berdaïne». A ces deux mosquées sajoutent 1.000 autres lieux de culte qui tombent en ruines et continuent à constituer un danger pour les fidèles. Ceci pose la question du contrôle des mosquées qui, de toute évidence, est défaillant. Parce quil est effectué par le personnel de la délégation qui est connu pour être très peu qualifié et surtout très mal outillé, pour ne pas dire dépourvu doutils. En effet, cest connu, le contrôle de létat des mosquées se fait à lil nu. Seule la Direction des mosquées (créée en 2005) au ministère des Habous à Rabat dispose dun Service de suivi et de contrôle relevant de la Division de la construction et de léquipement des mosquées. Mais elle préfère rester muette, malgré nos sollicitations insistantes. En tout cas, le procureur général du roi près la Cour d'appel de Meknès a ordonné à la police judiciaire de diligenter une enquête pour déterminer les causes et les circonstances de l'effondrement du minaret de la mosquée. Objectif : «préserver les intérêts des victimes et des ayants-droit», comme le souligne un communiqué du ministère de la Justice. Lidée dune commission parlementaire ne semble pas séduire les politiques dont certains disent préférer que lenquête prenne «son cours normal» et souhaitent quelle aboutisse à «des résultats tangibles». Un programme plombé «Le royaume recèle un certain nombre de mosquées historiques situées dans des villages ou des médinas, monuments qui témoignent de styles architecturaux ou ornementaux dune valeur exceptionnelle», écrit le ministère des Affaires islamiques sur son site. «En vue de sauvegarder ces monuments historico-religieux, le ministère veille tout particulièrement à leur restauration et leur conservation», assure le département dAhmed Taoufik. Avec la chute du minaret de Meknès, ce programme est déjà plombé. Pourtant, en 2007, il semblait bien démarré avec la restauration de la mosquée de la Qarawiyyîn, laquelle avait nécessité une enveloppe de 27 millions de dirhams. La remise en état de la grande mosquée de Chefchaouen pour un montant de 5 millions de dirhams redonnait, elle aussi, espoir. Tout comme celle de Salé qui a nécessité 8,5 millions de dirhams. Dans le même cadre, il y a eu la rénovation de la mosquée de la casbah de Tétouan pour un coût de 3 millions de dirhams et la vieille mosquée de Casablanca à laquelle a été affectée une enveloppe de 6,5 millions de dirhams. Sans oublier la mosquée de la casbah des Oudayas de Rabat pour un coût de 3 millions de dirhams, grâce à un financement spécial accordé par le roi Mohammed VI. La restauration des autres mosquées, qui ne sont pas classées comme monuments historiques, se fait actuellement avec un budget de 12 millions de DH. Elle a touché surtout les mosquées menaçant ruine comme celle dAjâna à Aïn Leuh, Aqrîsh à Marrakech et Abbas Abd al-Muttalib à Oujda. «83 mosquées à travers le Maroc sont fermées pour réhabilitation, alors que de nombreuses autres, comme celles de Fès, Marrakech, Oujda, Tanger et Tiznit ont été rénovées», avance A. Taoufik. Malgré les efforts réels consentis par le ministre et ses équipes, Fatah, le fils de lune des victimes, reste inconsolable : «Quils fassent ce quils veulent. Aujourdhui, cest trop tard, notre quartier a perdu tous ses hommes».