Blanchiment d'argent : Après cinq ans de réforme, le Maroc livre un bilan honorable    L'Algérie autorise l'atterrissage d'un avion en provenance du Maroc suite à une urgence médicale    TCR World Tour Marrakech 2024 : Le pilote chinois Kingwa Ma remporte la 11ème édition    La Libye réitère son opposition à une Union maghrébine sans le Maroc    Le projet de l'autoroute Fès-Tétouan bientôt programmé    Recensement de la population : Dans les coulisses de la formation des futurs agents du HCP    Prêt du FMI : Le Maroc reçoit une 1e tranche de 3,3 MMDH    Agriculture : Les premiers Marocains étaient plus cueilleurs que chasseurs    Les pertes économiques du séisme d'Al Haouz estimées à 3 milliards de dirhams    Les Accords d'Abraham montrent une résilience au milieu des tensions    Espagne : interception de 18 migrants clandestins algériens, deux passeurs devant la justice    Maroc-ICESCO : L'accord de siège amendé    Eredivisie : Ismael Saibari et le PSV Eindhoven champions à deux journées de la fin    L'attitude de Cristiano Ronaldo fait encore mouche en Arabie Saoudite    Liga : Brahim Diaz s'exprime sur le sacre du Real Madrid    Abde Ezzalzouli aurait tenté de convaincre Lamine Yamal de choisir le Maroc    Les températures attendues ce dimanche 5 mai 2024    Banjul : Le Sommet de l'OCI salue le rôle de SM le Roi dans le soutien à la cause palestinienne et la protection des sacralités islamiques à Al Qods    Banjul. Le Sommet de l'OCI salue le rôle de SM le Roi Mohammed VI dans le soutien à la cause palestinienne    France : Le maire de Bourg-en-Bresse porte plainte contre des «affiches islamophobes»    Les couleurs du ciel de ce dimanche 5 mai au Maroc    King Mohammed VI condemns Israel's aggression on the Gaza Strip    Libya reiterates its opposition to a Maghreb union that excludes Morocco    La circulation fiduciaire dépasse 400 MMDH à fin mars    Sa Majesté le Roi adresse un discours à la 15è Conférence au Sommet de l'OCI    L'ONMT relie Gran Canaria à Ouarzazate avec Binter    Alger élargit le champ de son différend avec Rabat au domaine sportif à des desseins politiques    Tennis : Aya El Aouni, en vedette à Antalya !    Coupe du monde de futsal (Ouzbékistan-2024): Le tirage au sort prévu le 26 mai    Espagne : interception de 18 migrants clandestins algériens, deux passeurs devant la justice    Le Burkina Faso réitère son soutien à l'Initiative royale de la Façade Atlantique    Banjul : Série d'entretiens de M. Bourita en marge du 15è sommet islamique    Le Maroc et l'Azerbaïdjan signent un accord d'exemption mutuelle de visa    Afrique du Sud: l'ANC reporte l'audience disciplinaire de Zuma par crainte de violences    Vague de chaleur de mardi à vendredi dans plusieurs provinces du Royaume    Sidi Kacem : L'élimination de la rougeole est une priorité provinciale    Séquestration présumée de Marocains en Thaïlande : l'ambassade de Bangkok brise le silence    MAGAZINE : Abdallah El Hariri, peintre à pinceaux tirés    Cinéma : Descente d'El Maanouni à New York    Musique : A Jazzablanca, Dulfer quitte Prince pour Ennaira    Agadir : Les autorités ont-elles interdit la création du comité de soutien au «peuple kabyle» ?    La Libye réaffirme son rejet d'une union maghrébine sans le Maroc    Espagne. Gros coup de filet anti-drogue à Tenerife grâce à la DGST marocaine    Tinghir et Ouarzazate: Trois accords signés pour favoriser le développement territorial    La 26e édition du festival Jazz au Chellah, du 10 au 12 mai    Près de 29 millions de dhs pour le développement territorial des provinces de Tinghir et Ouarzazate    Journée internationale du Jazz 2024: Tanger brille de mille feux avec un concert historique mondial    Nador : le beau-livre d'un Maroc gagnant    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Quand le Code pénal légalise le viol !
Publié dans L'observateur du Maroc le 26 - 07 - 2011

Elle s'appelle Saida, elle a 15 ans, cette jeune fille a été violée par son voisin de quartier. Sa famille porte plainte, le violeur est arrêté, il reconnait les faits qu'ils lui sont reprochés. La famille de ce dernier propose que les deux jeunes se marient, et la famille de Saida accepte pour éviter l'humiliation à leur fille. La jeune fille ne bronche pas et accepte. Ce «deal» surréaliste, où le violeur se marie avec sa victime, est même officialisé par l'article 475 du Code pénal (CP) et avec la bénédiction du juge devant lequel Saida se présente quelques jours après pour innocenter son actuel violeur et futur mari.
Un code patriarcal et conservateur
Au royaume des contradictions, le Maroc est roi et le Code pénal est la constitution de ces aberrations. La persistance de ce genre de pratiques ont poussé vingt deux associations féministes à fonder le collectif «Printemps de la Dignité en mars 2010 pour exiger «un droit pénal qui protège les femmes de la discrimination et de la violence», peut-on lire dans la plate-forme de ce collectif. Pour rappel, le Code pénal actuel date de 1962.
Samira Bikarden est la présidente Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM)-section de Rabat et Coordinatrice de la coalition «Printemps de la Dignité». Pour Samira, et malgré les amendements apportés en 2003 au CP, ce texte «continue à présenter plusieurs limites». Sa philosophie est patriarcale et conservatrice, sa structure est imprégnée d'une approche sécuritaire conférant la priorité à l'ordre public au détriment des libertés individuelles et des droits fondamentaux. Selon S. Bikarden, ce texte juridique réduit les femmes à des corps à surveiller et ne leur procure pas une protection effective et efficace contre les diverses formes de discrimination et de violence. «Printemps de la Dignité» cite des exemples pour appuyer sa position.
Article 475. Un si doux viol !
«Certaines dispositions du code pénal sont dégradantes et inconcevable, comme les poursuites pénales à l'encontre du violeur qui cessent automatiquement si ce dernier accepte d'épouser sa victime mineure et nubile, sous prétexte de sauvegarder l'honneur de la fille et de sa famille, laquelle disposition est plutôt souvent utilisée dans les cas de viols pour annuler les poursuites à l'encontre du violeur», explique S. Bikarden.
Article 488. Viol avec défloraison, le must
L'autre exemple tout aussi choquant c'est celui le maintien de la défloration comme circonstance aggravante du viol. «Au lieu de punir l'acte criminel et les conditions dans lesquelles il a été commis, le législateur se base sur l'état de la victime pour déterminer la nature de la punition», s'indigne la coordinatrice de «Printemps de la Dignité».
De l'article 449 à 459. Avortement, allez voir ailleurs
Le droit à l'avortement interdit et puni selon les 449 à 459 est également à revoir selon les associations féministes. Fouzia Assouli, présidente de la Ligue démocratique des droits de la femme (LDDF), membre également du «Printemps de la Dignité» fait de cette revendication «un droit majeur pour la femme marocaine». S. Bikarden abonde dans le même sens, «l'incrimination de l'avortement pousse des centaines de femmes et de jeunes filles à recourir quotidiennement à cette pratique dans le clandestinité absolue et dans des conditions souvent non médicalisées risquant ainsi à d'énormes dangers pour leur vie», avertit-elle.
Article 490. Un mois à un an pour relation sexuelle
«Printemps de la Dignité» veut également voir disparaitre l'article 490, relatif aux poursuites pénales en cas de relations sexuelles hors mariage entre deux personnes de sexes différents. «Ce texte a pour conséquent de conduire les femmes célibataires enceintes à abandonner leurs enfants ou à commettre des infanticides», argumente S. Bikarden.
En attendant le CNDH
«Le texte actuel condamne de prison les personnes qui hébergent des épouses qui ont quitté le domicile conjugal. Donc, il peut criminaliser même le travail d'associations de lutte contre la violence à l'égard des femmes qui accueillent des épouses violentés», ironise F. Assouli
«Ce code a été élaboré dans un contexte conflictuel au Maroc, datant d'une époque marquée par l'oppression. À la lumière de la nouvelle constitution le code pénal doit être révisé en respectant les droit humains», espère la présidente de la LDDF. Un chantier de révision du Code a été ouvert en 2009 par le Conseil consultatif des droits humains, ce dossier est sur la table du nouveau Conseil national des droits humains (CNDH).


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.