Aïd Al-Adha : Voici le nombre de trains mis en circulation par l'ONCF    ONU: Le Conseil de sécurité appelle à un cessez-le-feu « immédiat, total et complet » à Gaza    Le temps qu'il fera ce mardi 11 juin au Maroc    Apple dévoile son nouveau système d'IA « Apple Intelligence »    La hausse des températures, l'un des plus grands défis durant le Hajj    RETRO-VERSO - Interview avec Hubert Ummels, Initiateur du FLC : « Il faut encourager les jeunes à aller vers l'Industrie du tourisme »    Le Congo accélère son Plan national de développement    Energie solaire. Madagascar a du potentiel    La Tanzanie, hôte de la Conférence d'Afrique de l'Est sur le pétrole    Gabon. Révision de la liste électorale    Aziz Akhannouch s'entretient avec le Premier ministre jordanien    Qualifs. CDM 26. Afrique /J4: Infantino va assister au derby soudanais    Coupe du Trône de football (demi-finale) : le match RCA/MCO reporté au 25 juin    Le Real Madrid confirme sa participation à la Coupe du monde des clubs    Qualifs. CDM 26. Afrique. J4. Congo Brazzaville vs Maroc / Jour de match : Objectifs ? Horaire ? Chaînes ?    Qualifs. CDM 26. Afrique /J4 : Résultats des matchs d'hier:    Cours des devises du mardi 11 juin 2024    Quelque 35.355 enfants pris en charge en 2023 par les cellules spécialisées dans les parquets    Nette augmentation des cas de dengue en Europe    Casablanca: 129 candidats détenus passent les épreuves du baccalauréat à la prison locale Ain Sbaa 1    Jazzablanca 2024 : Clôture en apothéose de la 17ème édition    Dubaï : Conférence internationale sur les océans dans la région MENA    Lebanon : Arab nationalist parties boycott Polisario conference    9e congrès du PJD : Les fidèles tentent de baliser la voie à Benkirane    Midelt : un musée géologique tué dans l'œuf    Jazzablanca 2024 : Makaya McCraven et Zucchero racontent leur inspiration du Maroc    Quelque 35.355 enfants pris en charge en 2023 par les cellules spécialisées dans les parquets    Eliminatoires-Mondial2026. Congo/Maroc: L'essentiel de la conférence de presse de Walid Regragui [Vidéo]    Sahara : la Centrafrique soutient le plan d'autonomie comme seule solution possible    Rabat Capitale Africaine de la Culture passe le flambeau à Brazzaville et Kinshasa    Santé et cinéma au menu du prochain conseil de gouvernement    M. Bourita reçoit la ministre centrafricaine des AE, porteuse d'un message écrit à Sa Majesté le Roi du Président de la République    Elections européennes : Une déferlante nommée « extrême droite »    La Coupe du monde des clubs se fera sans le Real Madrid    Coupe du Trône : Changement de date pour le match du Raja de Casablanca face au Mouloudia d'Oujda    Festival Mawazine 2024: La diva Oum Kalthoum de retour au Théâtre Mohammed V le 25 juin    Parlement: La 1re Chambre généralise la traduction simultanée en amazigh    Fidadoc. Hicham Falah : "Les grands films sont à la fois des leçons de vie et de cinéma"    Baccalauréat 2024: 493.651 candidats passent les épreuves dans de « bonnes conditions »    Marrakech : Un étudiant de Gaza reçoit à titre posthume un doctorat de l'université Cadi Ayyad    L'ICESCO publie les horaires de visite du musée de la Sîrah du Prophète    Remaniement ministériel : Des femmes leaders revendiquent leur place    Hajj 1445 H: Départ de la délégation officielle marocaine pour le pèlerinage aux Lieux Saints de l'Islam    Elections européennes 2024 : analyse des résultats au Maroc    France : Réactions des personnalités publiques franco-marocaines après les élections européennes    Conférence annuelle sur la paix et la sécurité en Afrique : Résoudre les conflits internes sur le continent par la médiation    Nouveau report du dialogue sectoriel dans les collectivités territoriales    Jazzablanca : Clôture en apothéose sur la scène Nouveau Souffle, mêlant rythmes gnawi et fusion    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Tunisie : La fin du Bourguibisme
Publié dans L'observateur du Maroc le 28 - 10 - 2019


Par Mireille Duteil
Qu'un juriste de 61 ans, professeur de droit constitutionnel, homme pieux à la mine austère, qui s'exprime sur un ton monocorde dans un arabe littéraire châtié, ait emporté 90% des suffrages des Tunisiens de 18 à 25 ans, à la présidentielle du 13 octobre, n'est pas banal. Kaïs Saïed, cet ovni politique, vient de tourner une page de la Tunisie indépendante en remportant 75% des suffrages.
Depuis plus de soixante ans, la Tunisie a eu à Carthage, siège du palais présidentiel, un chef de l'Etat moderniste. Habib Bourguiba avait, en 1958, bousculé son pays et la région, en buvant à la télévision, en plein ramadan, un verre de jus d'orange. ll voulait ancrer dans les esprits l'idée que la liberté de pensée était compatible avec l'islam. Ben Ali, son successeur, lui a emboité le pas, même s'il a flirté, pour des raisons politiques, avec la religion. Bis repetita en 2014, après le « printemps tunisien ». Le nouveau président, Caïd Ebsessi, décédé le 25 juillet dernier, était un ancien ministre formé à l'école pro-occidental et laïque de Bourguiba. Ni les uns ni les autres n'avaient jamais remis en question la volonté des femmes d'aller vers une égalité entre les sexes (égalité réalisée sauf pour l'héritage). Dans ce petit pays qui comporte une très large classe moyenne, où les filles sont scolarisées au même titre que les garçons, le poids des femmes dans la vie politique et la société civile est incontournable.
Kaïs Saïed veut-il tourner le dos à ce pan de l'Histoire de son pays ? Des Tunisiennes le craignent. Il est le premier chef d'Etat qui s'affirme officiellement «conservateur» mais «pas islamiste», et entretient d'ailleurs des rapports compliqués avec Ennahdha, le parti islamiste vainqueur des législatives. Il se prononce contre l'abolition de la peine de mort et l'égalité entre les sexes dans l'héritage. Il a même annoncé vouloir faire appliquer la charia.
Comment comprendre alors l'engouement des jeunes Tunisiens pour un homme aussi terne et aussi conservateur ? C'est qu'il est le symbole parfait de l'anti-politicien. Son concurrent Nabil Karoui, homme flamboyant à la réputation sulfureuse, ne pouvait faire le poids dans un pays où la majorité (jeunes et vieux confondus) se sent frustrer par l'échec d'un « printemps arabe » qui leur avait promis la lutte contre la corruption et la fin de la politique politicienne. Socialement conservateur, nationaliste arabe et fier de sa « tunisité », Kaïs Saïed se veut «révolutionnaire» au plan des institutions. Dans son « nouveau monde », le peuple « souverain » doit redevenir l'acteur de son destin. Saïed veut balayer les vieux modes de pensée, dont la démocratie représentative, pour la remplacer par une « démocratie directe » où la population élirait des conseils locaux qui choisiraient des conseils régionaux qui mettrait en place le Parlement.
Kaïs Saïed a fait rêver les Tunisiens. Aurait-il oublié que depuis la constitution de 2014, le chef de l'Etat a peu de pouvoir, que lui n'a pas de députés et qu'il va devoir, pour modifier la constitution, composer avec un Parlement émietté où Ennahdha, le premier des sept partis, rechignera à le soutenir. Le plus dur commence pour le nouveau président


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.