Suite aux doutes exprimés par les allemands, puis par le président français Emmanuel Macron sur une prétendue « inefficacité » du vaccin d'AstraZeneca pour les personnes âgées, des voies scientifiques rassurantes tentent de calmer les esprits sur le vaccin le plus utilisé au Maroc en ce début de campagne. Une déclaration effarante, celle qu'a prononcée le président français Emmanuel Macron sur le vaccin d'AstraZeneca, dont le Maroc vient de recevoir deux millions de doses récemment pour commencer la campagne de vaccination. Sur la base de l'avis de quelques experts allemands, le Chef d'Etat français a indiqué que le vaccin développé par le laboratoire suédo-britanique, avec le concours de l'université Oxford, reste sans effets chez les personnes âgées de plus de 65 ans. Ce qui n'a pas manqué d'effrayer plusieurs Marocains qui s'apprêtent à se faire vacciner par le même vaccin dont le Royaume a commandé environ 25 millions de doses. La polémique est d'autant plus déconcertante que les personnes âgées de plus de 75 ans seront parmi les premières à être vaccinées. AstraZeneca réagit Bien que le vaccin d'AstraZeneca soit autorisé par l'Union Européenne par l'intermédiaire de l'Agence de médicaments, l'autorité vaccinale allemande est allée à contre-sens en recommandant de ne pas autoriser le vaccin anti-Covid de ce laboratoire pour les personnes âgées de 65 ans et plus. Un paradoxe pris au sérieux par le président français au moment où le Royaume Uni, premier pays à vacciner ses citoyens en Europe, a d'ores et déjà commencé à se servir d'AstraZeneca en en commandant cent millions de doses, et ce, sans la moindre réserve sur son utilisation pour les personnes âgées. En effet, rien ne confirme jusqu'à présent les conjectures du président français, puisqu'il ne dispose pas de suffisamment d'informations sur les résultats des essais cliniques, « ce que je peux vous dire officiellement aujourd'hui, c'est que les premiers résultats que nous avons ne sont pas encourageants pour les 60 à 65 ans concernant AstraZeneca», a-t-il déclaré à la presse internationale. La réponse n'a pas tardé de la part d'Andrew Pollard, directeur de l'Oxford Vaccine Group, qui a précisé qu' « il n'y a pas de raison aujourd'hui de penser que le vaccin n'est pas efficace chez les gens plus âgés », ajoutant que « les données disponibles actuellement prouvent que le niveau d'anticorps chez les patients âgés est le même que chez les patients plus jeunes». Au Maroc, pas question de paniquer Face aux propos controversés du président français, rien n'induit à douter de l'efficacité du vaccin AstraZeneca, massivement utilisé dans notre campagne de vaccination. Plusieurs experts et notamment ceux du Comité scientifique de vaccination, dont Azeddine Ibrahimi qui a indiqué, mercredi dernier, sur le plateau de 2M, que le vaccin d'AstraZeneca a été autorisé sur la base d'un dossier complet qui présentait toutes les garanties sur l'efficacité et l'innocuité du vaccin sans distinction d'âges. D'autres experts de renommée, tel quel Moulay Mustafa Ennaji, ont participé à l'octroi de l'autorisation d'urgence au vaccin sans émettre la moindre réserve.
Repères Le Maroc entame officiellement sa campagne Après la livraison de deux millions de doses du vaccin AstraZeneca et 500.000 doses de Sinopharm, le Maroc a pu lancer sa campagne de vaccination contre le Covid-19, dont le coup d'envoi a été donné SM le Roi Mohammed VI, qui a reçu, jeudi 28 janvier au Palais Royal à Fès, la première dose du vaccin contre la Covid-19. Ensuite, les fonctionnaires du ministère de la Santé, les éléments des forces de l'ordre et ceux des FAR qui ont commencé à recevoir leur première injection, dans plusieurs régions du Royaume.
Fraude à la vaccination A peine la campagne nationale de vaccination entamée que les premiers cas de fraude et d'usurpation ont été signalés. Vendredi 29 janvier, soit le lendemain du lancement effectif de cette campagne par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, un communiqué du ministère de l'intérieur informait que huit personnes non prioritaires pour la phase une de la campagne de vaccination auraient reçu la première dose de vaccin dans un centre de santé situé à Taza. En réaction, l'ensemble de la chaîne des responsabilités dans ce centre défaillant a subi les foudres de la tutelle qui a mis fin ou suspendu leurs fonctions en attendant les suites de l'enquête. Au pays du «Baksahbisme» nul doute que cette affaire ne sera pas la dernière, ceci malgré le caractère exemplaire des sanctions prises par les autorités qui ont fait preuve d'une grande réactivité.