Les inspecteurs pédagogiques refusent de déléguer certaines de leurs fonctions aux associations de parents d'élèves, notamment en matière d'évaluation de la performance des enseignants et des établissements. Détails. Le Syndicat National des Inspecteurs d'Education au Maroc a exprimé son refus face à la « minimisation des rôles de l'inspecteur pédagogique » quant à l'évaluation de la performance des enseignants et des établissements. Ces prérogatives seront attribuées aux associations de parents d'élèves qui, selon le syndicat, témoignent d'une méconnaissance des questions éducatives et pédagogiques. Une mesure visant à camoufler les déséquilibres du système éducatif, de la gestion administrative, financière et éducative, lit-on dans un communiqué. La même source a défendu sa position en affirmant que l'idée de confier cette tâche aux associations précitées s'inspire de l'idée de mesurer la satisfaction des clients dans le monde des biens et de la contractualisation. Il s'agit, en effet, « des revendications d'une minorité qui souhaite calquer le système d'éducation de certains pays sur celui du Maroc, sans prendre en considération l'ensemble des mesures qui l'accompagne ». Ledit syndicat a, par ailleurs, pointé du doigt certaines mesures mises en place par le ministère de tutelle qui ont « marginalisé les structures d'inspection que ce soit aux niveaux national, régional ou local ». Des mesures qui ont donné naissance à une inspection générale « incapable de remplir ses fonctions de surveillance et d'orientation ». Et d'ajouter que « le placement desdits inspecteurs sous la tutelle des responsables locaux et régionaux traduit « une crainte injustifiée » de l'organisme en charge de l'inspection et du contrôle qui a notamment pour objectif de détecter les failles du système. Outre cela, le communiqué a fait savoir que « l'évaluation du travail des enseignants et des autres cadres pédagogiques par l'inspecteur est indispensable, car elle permet de s'assurer de la qualité d'enseignement et à consolider l'efficacité et l'excellence professionnelle ». Insatisfaction des inspecteurs pédagogiques En effet, les propos du Syndicat National des Inspecteurs d'Education au Maroc interviennent, selon la même source, suite à « ce qui est officieusement divulgué des commissions chargées de préparer le nouveau « statut fondamental unifié ». Ce dernier « a pour vocation d'être unifié et exhaustif de manière à répondre aux diverses demandes de l'ensemble du personnel de l'Education nationale », avait indiqué le ministre de l'Education nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa. « Nous sommes en train de plancher sur ce nouveau statut fondamental en concertation avec toutes les parties concernées et nous ne sommes pas partis d'un projet préconçu auquel il faudrait apporter des retouches », a-t-il souligné, annonçant que la mouture finale de ce nouveau statut sera finalisée vers la fin du mois de juillet. Le ministre de tutelle a, ainsi, exprimé le souhait que le résultat final puisse être à la hauteur des aspirations de chacun, soulignant que le secteur de l'éducation nationale a besoin de tous ses collaborateurs. Or, le syndicat ne semble pas en accord avec les dires de Chakib Benmoussa, puisqu'il estime que ce projet cherche « le détournement du vrai débat qui doit prévaloir pour protéger les acquis et l'établissement public ». Tout en plaidant pour un meilleur cadre professionnel, la même source a noté que les dispositions du statut précité n'énoncent pas de solutions à la crise que traverse le système éducatif marocain et qu'il répond plus aux revendications majeures des enseignants cadres des Académies régionales de l'éducation et de la formation (AREF), de basculer du statut de contractuels à celui de personnel soumis au régime de la fonction publique. Siham MDIJI