Nul n'ignore que l'ambition du Maroc à se hisser au rang des grandes puissances mondiales ne peut se faire qu'à travers un dispositif de recherche scientifique et d'innovation efficace et compétitif. Un processus qui permettrait à notre système éducatif d'occuper des positions honorables dans les classements prestigieux des Universités, à l'image de celui de Shangaï, dans lequel notre pays n'arrive toujours pas à s'imposer. Si pour l'instant nos Universités manquent toujours de soutien financier et logistique, au point d'être souvent à l'écart des principaux courants de l'innovation scientifique, la nouvelle réforme de l'enseignement supérieur promise par le ministre de tutelle s'engage à créer une Université tournée vers le futur, dotée d'une architecture pédagogique flexible, et surtout incitative. Cependant, ce projet structurant et stratégique est en besoin de célérité, car chaque année perdue coûte cher au pays, et comme l'a bien souligné le patron de BAM dans son rapport annuel, la réforme de l'éducation est un exemple édifiant des chantiers dont la réalisation a besoin d'être accélérée. C'est dire qu'il faut coucher noir sur blanc les grands axes de cette refonte universitaire, tout en définissant les modalités qui conduiront à sa réussite. Mais ce qui est sûr, c'est que le changement ne viendra pas que par l'alternance des architectures pédagogiques, mais plutôt par la création des systèmes d'autonomisation des Universités pour qu'elles soient soumises à la reddition des comptes. De même, une partie de la solution se trouve dans l'incitation du secteur privé à investir dans la recherche scientifique, avec la mise en place de mécanismes d'évaluation rigoureux pour attirer les acteurs internationaux. Et enfin, la solution serait peut-être d'élaborer une politique à long terme, avec la participation de tous les acteurs concernés (académiciens, pédagogues, politiques, étudiants...), de sorte à éviter les ruptures que font les différents gouvernements à chaque élection.