Suisse : Pas de représentation officielle du polisario auprès du gouvernement    Le Pr Abdellatif Komat fait lecture de la synthèse de la 3ème édition du Forum MD Sahara    Maroc-Guinée : vers le développement de la coopération dans le domaine du transport    Istiqlal : Depuis le 18e Congrès, la situation reste tendue entre les députés    Transport aérien : Royal Air Maroc et la confrérie Mouride signent une nouvelle convention de partenariat    Décompensation partielle du gaz butane : Quelles répercussions sur les ménages marocains ? [INTEGRAL]    Cours des devises du mardi 21 mai 2024    Aïd Al-Adha 2024 :Faut-il sacrifier les traditions sur l'autel de la raison... économique ?    10ème Forum mondial de l'eau: M. Baraka expose à Bali la politique marocaine de l'eau    Le gouvernement s'engage pour la promotion du tourisme domestique tout au long de l'année    Ryad Mezzour : 62% des consommateurs marocains préfèrent les produits locaux    BCP-BAD : 70 millions de dollars pour dynamiser le commerce en Afrique    Ghita Mezzour : Les chantiers de préparation de la 5G lancés    Coup d'Etat avorté en RDC : Le GIMA condamne les tentatives de déstabilisation récurrentes et dénonce l'omerta de la communauté internationale    Ethiopie: Le Premier ministre Abiy Ahmed opère un léger remaniement ministériel    USA: Plus de 300 millions $ de pertes pour le groupe de médias de Trump au 1er trimestre    Iran : Mort du président Raissi et du ministre des Affaires étrangères dans un crash d'hélicoptère    Afrique du Sud : Jacob Zuma inéligible aux prochaines élections    AMAD / ASCRM / D. R .MEN-Hay El Hassani: Organisation d'une conférence-débat ''Ensemble pour un sport sans dopage''    Championnat national de football féminin D1: L'AS FAR reçoit son Trophée de Championne 2024    Football D2/KACM-CODM (1-2) : Défaite amère et des chances anéanties...!    Températures prévues pour le mercredi 22 mai 2024    Grève des futurs médecins : Quelle formule pour la résolution d'une crise qui perdure ?    Opération Transit 2024: Réunion à Tanger de la commission mixte maroco-espagnole    Le site archéologique de Chellah ouvre ses portes au public    L'expertise italienne au service de la restauration de la mosquée Tinmel au Maroc    Agadir: lancement officiel de la 20ème édition de l'exercice "African Lion"    Séisme au Maroc : L'Italie va aider à restaurer la mosquée de Tinmel du XIIe siècle    How The Variations brought Moroccan rock to the world    20th African Lion Exercise kicks off in Agadir    Températures prévues pour le mardi 21 mai 2024    La fibromyalgie, une maladie complexe aux douleurs invisibles    M. Loudyi s'entretient avec la Secrétaire Adjointe US à la Défense pour les affaires sécuritaires internationales    Coupe de la CAF : Le Zamalek sacré champion aux dépens de la Renaissance de Berkane    Les Variations, le groupe qui a fait rayonner le rock marocain à travers le monde    Adidas dévoile une collection de t-shirts inspirés du patrimoine marocain    CV, c'est vous ! EP-71. Safia Bensouda, maquilleuse par passion, elle en a fait son métier    Diamond league à Marrakech : Soufiane El Bakkali remporte le 3000 m steeple avec Paris en ligne de mire [Vidéo]    Eliminatoires Mondial féminin U17 : Voici la date des matchs Maroc-Zambie    Soirée inoubliable pour Yunis Abdelhamid lors de son dernier match avec le Stade de Reims    Le Maroc fait don d'engrais aux agriculteurs du Guatemala    C24: Saint-Vincent-et-les-Grenadines soutient le plan d'autonomie "solution unique" à la question du Sahara marocain    Agadir: lancement officiel de la 20ème édition de l'exercice militaire African Lion    Gabriel Attal se rendra au Maroc du 3 au 5 juillet pour sa première mission à l'étranger    Le procureur de la CPI demande des mandats d'arrêts contre Netanyahu et des dirigeants du Hamas    SIEL : Carton plein pour la 29e édition avec plus de 316.000 visiteurs    Le Maroc dépose une plainte officielle à l'UNESCO contre le vol du Caftan par l'Algérie    ComediaBlanca : une première édition mémorables pour le festival international du rire de Casablanca    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Filière des viandes rouges : Qu'est-ce qui retarde l'importation des bovins ?
Publié dans L'opinion le 29 - 10 - 2023

À quelques semaines de la fin de l'année, les nombres de bovins importés et destinés à l'abattage sont bien en deçà des objectifs assignés. Eclairrages.
Après plusieurs années de sécheresse et de vaches maigres, la filière nationale de l'élevage a connu une véritable crise qui a causé une augmentation fulgurante des prix des viandes rouges au début de l'année en cours. Une situation qui a imposé au gouvernement marocain de tenter de stabiliser ce marché national en important un total de 200.000 têtes de bovins domestiques destinés à l'abattage (avant le 31 décembre 2023). De même, il a été décidé d'octroyer des avantages fiscaux importants aux importateurs (suppression de la TVA et des droits de douane) afin d'optimiser les chances de succès de l'opération. « Les importations se poursuivent tel que prévu.
Cela dit, nous sommes loin des chiffres qui avaient été fixés initialement. L'idée était d'importer 200.000 têtes avant la fin de l'année 2023, or, à ce jour, le total des importations depuis novembre 2022 n'a pas dépassé les 80.000 têtes (Europe et Amérique Latine)», nous confie M'hammed Karimine, président de la Fédération Interprofessionnelle des Viandes Rouges (FIVIAR).

Difficultés logistiques
Cette situation s'explique par plusieurs difficultés, principalement d'ordre logistique. « Il y a d'abord un manque de disponibilité auprès des exportateurs en Amérique Latine qui sont plus habitués à exporter de la viande fraîche plutôt que des animaux vivants destinés à l'abattage. D'autre part, le transport par bateau, qui est la seule option possible, impose de devoir gérer une logistique importante autant pour les exportateurs que pour les importateurs.
Chaque bateau transporte entre 4.000 et 6.000 têtes, ce qui demande une surface financière conséquente qui n'est pas à la portée de tous les importateurs marocains. Lorsque ces milliers d'animaux arrivent d'un coup au Maroc, la difficulté ne se pose pas au niveau des infrastructures portuaires, mais plutôt au niveau des lazarets de quarantaine qui ne sont pas nombreux », explique M'hamed Karimine, ajoutant que l'abattage de milliers d'animaux en quelques jours est également « un défi que peu de privés peuvent relever au niveau national ».

Engraissement compliqué
Rappelons qu'il y a quelques mois, ces animaux avaient créé une polémique dans les réseaux sociaux puisqu'un nombre important d'internautes avait douté de leur santé et leur qualité. « Ces races, provenant d'Amérique Latine, sont réputées pour l'excellente qualité de leur viande. Cela dit, les importateurs marocains ne s'en sortent pas lorsqu'ils tentent de les engraisser pour atteindre 500 kilos de poids vif, puisque ces races ont tendance à développer du gras », explique le président de la FIVIAR. En conséquence, le nombre total de bovins importés depuis l'Amérique Latine est à ce jour de l'ordre de 20.000 à 22.000 têtes. Entre temps, un grand nombre de consommateurs marocains a tout de même fini par s'habituer à ce type de viande... «Actuellement, les acheteurs posent s'ils continuent de privilégier les races européennes », témoigne un boucher installé dans un quartier populaire de Salé.

Maladie hémorragique
Côté sanitaire, le paradigme semble avoir été inversé puisque l'appréhension des consommateurs et des autorités marocaines se tourne désormais vers les bovins en provenance des pays européens. Le vieux continent est depuis plusieurs semaines en alerte face à la multiplication de cas de maladie hémorragique épizootique (MHE) qui touche les ruminants sauvages et domestiques.
Transmise par les insectes hématophages, cette maladie provoque plusieurs symptômes : fièvre, amaigrissement, lésions buccales et difficultés respiratoires. Cependant, la MHE ne se transmet pas à l'Homme et reste très peu mortelle pour le bétail, même s'il n'existe pas encore de vaccins pour la prévenir. «Je suis certain que ce qui se passe en ce moment en Europe n'aura aucun impact sur la dynamique d'importation qui a été mise en place au Maroc.
Nous avons tenu une réunion la semaine dernière à ce sujet et les autorités sanitaires ainsi que le dispositif de veille installé ne laisseront pas pénétrer cette maladie dans notre territoire », rassure M'Hamed Karimine.

Omar ASSIF
3 questions à M'hammed Karimine : « Les prix que nous observons actuellement sont les prix réels de production »
- L'objectif de fournir le marché marocain en bovins destinés à l'abattage a-t-il été atteint?
- Le dispositif d'importation de bovins destinés à l'abattage n'avait pas pour objectif de fournir le marché marocain, mais plutôt de stabiliser les prix des viandes rouges. Même si les importations restent en deçà des 200.000 têtes prévues, je pense que l'objectif principal de stabilisation des prix des viandes rouges a été atteint. Les prix que nous observons actuellement sont les prix réels de production.
- Pensez-vous qu'il faille augmenter la cadence d'importation afin d'atteindre les 200.000 têtes avant fin 2023 ?
- J 'espère que nous garderons le même dispositif d'importation bien évidemment, mais le plus important à mon sens est d'accélérer la mise en œuvre du programme « Green Generation » au niveau des axes consacrés à l'élevage : la solution la plus pérenne et la plus durable, pour rééquilibrer le cheptel national et d'appuyer la filière nationale des viandes rouges, passe obligatoirement par la production locale.
- Quel est votre point de vue concernant le phénomène d'abattage clandestin qui prend de l'ampleur, notamment dans des villes comme Casablanca ?
- Malheureusement, il s'agit là d'une réalité qui porte un énorme préjudice à la filière nationale des viandes rouges. La seule solution pour endiguer ce phénomène serait que l'Etat joue plus activement son rôle à travers les diverses autorités habilitées à lutter contre ce genre de pratiques, c'est-à-dire le ministère de l'Intérieur, la Gendarmerie Royale, la Sécurité Nationale, etc.

Société civile : L'importance « cruciale » et le rôle « majeur » de l'ANOC
L'Association Nationale des Eleveurs Ovins et Caprins (ANOC) a récemment tenu son Assemblée Générale Ordinaire à Rabat, sous la présidence du ministre de l'Agriculture, Mohammed Sadiki, qui a souligné « l'importance cruciale de l'association dans le développement de la filière des viandes rouges au Maroc, ainsi que dans la préservation des races ovines et caprines au niveau national ».
Le ministre a également mis en avant le rôle majeur de l'ANOC dans l'encadrement des producteurs, contribuant ainsi à l'amélioration des revenus des éleveurs et à la création de nouvelles opportunités d'emploi. A noter que le secteur de l'élevage joue un rôle vital dans l'économie marocaine, générant un chiffre d'affaires estimé à environ 35 milliards de dirhams par an.
De plus, il contribue de manière significative au développement économique et social du pays en créant chaque année environ 95 millions de jours de travail. Actuellement, le Maroc compte plus de 31 millions de têtes de bétail, dont 21,6 millions d'ovins, 6,1 millions de caprins, 3,3 millions de bovins et 183.000 de camelins.
FAO : L'intégration de la durabilité dans le secteur de l'élevage
Organisée du 27 au 29 septembre dernier, la toute première Conférence mondiale sur la transformation de l'élevage dans une optique de durabilité a rassemblé à Rome plus de 700 participants, dont 27 ministres ou hauts responsables gouvernementaux, 100 représentants des jeunes, et une multitude de chercheurs et de représentants d'organisations multilatérales. L'événement, porté par l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), a permis de lancer un appel mondial au renforcement du secteur de l'élevage et la nécessité d'améliorer son efficacité économique, sociale et environnementale.
Une transformation durable et réussie de l'élevage exige une approche intégrée qui atténue le risque de maladies zoonotiques et s'attaque au problème de la résistance aux antimicrobiens, a déclaré le Directeur général de la FAO, Qu Dongyu, tout en insistant sur la nécessité de produire plus avec moins d'impact environnemental et d'assurer un rendement économique basé sur l'équité.
La Conférence mondiale s'est ainsi penchée sur les « Quatre Mieux » : une meilleure production, une meilleure nutrition, un meilleur environnement et une vie meilleure. Plusieurs sujets ont ainsi été au cœur des débats : l'alimentation animale, la génétique, la santé des animaux, les innovations technologiques et les bonnes pratiques environnementales dans le secteur.
En marge de la rencontre, un « Dialogue mondial des jeunes sur la transformation durable de l'élevage » a également été organisé en collaboration avec l'Union des universités méditerranéennes (UNIMED).


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.