Le développement qu'ont connu les sports en général et le football en particulier dans les sociétés modernes a poussé les décideurs à opter pour le professionnalisme. Un footballeur de la trempe de Benbarek, Di Stefano ou Kopa qui ne jouaient que pour l'honneur d'un club ou d'une équipe nationale et ne recevaient aucune rémunération, n'existe plus actuellement. Ce revirement d'une situation d'amateurisme au professionnalisme a été dicté par des considérations socioéconomiques. Un sport comme le football génère des sommes colossales d'argent qui nécessitent une gestion transparente afin d'attirer les sponsors et les fidéliser davantage. Le football est pratiqué par 300 millions de personnes et qui vivent par cette activité. Son impact est tellement important qu'il est devenu un levier de développement économique et un moyen de promotion d'une image. La meilleure illustration est la performance des Lions de l'Atlas qui a constitué une fierté pour toute une communauté arabomusulmane et africaine. Au Maroc, les décideurs ont compris la nécessité d'adopter le professionnalisme en football comme seule issue vers son développement. Un cadre juridique a été élaboré tout comme les gros moyens matériels et humains qui ont été mobilisés. En dépit de ces efforts étatiques, les clubs nationaux ne suivent pas ce rythme et continuent de vivre dans l'anarchie. On peut citer plusieurs exemples de la réalité de notre football : Des comités illégaux ; L'adhésion aux clubs est fermée aux non partisans ; Manque de transparence dans la gestion financière ; La non-conformité aux principes du fair-play financier ; Le non-respect du cahier des charges ; Absence d'infrastructures sportives à tel point qu'on assiste actuellement à des équipes comme l'IRT qui accueille à Tétouan, les FAR qui se déplacent à Kénitra pour recevoir leurs adversaires, le RCA et le WAC vont à Marrakech... Au niveau technique, le pratiquant du football au Maroc n'a rien à voir avec le professionnalisme. Pour exercer convenablement son métier, un footballeur professionnel doit suivre un rythme régulier d'entrainements quotidiens pour développer ses capacités technico-tactiques, suivre une hygiène de vie compatible avec le sport de haut niveau. Et dire qu'on a une Division Elite 1 et 2 où des joueurs font la grève ou ils ne sont pas payés ou ils ne trouvent pas des terrains où s'entrainer. Des présidents de clubs qui engagent des joueurs sans consulter son entraineur, des joueurs achetés à prix forts lors du mercato d'été et le mois de décembre qui suit, ils sont libérés et ainsi de suite. Des présidents qui confondent leurs comptes bancaires personnels avec celui du club... Une pagaille et le non-respect de tout l'arsenal juridique par plusieurs clubs toutes divisions confondues...doivent nous interpeller tous et notamment la FRMF qui doit sévir pour que le mal ne se propage pas. Des exemples en Italie où des clubs des plus prestigieux comme la Juventus qui a été rétrogradée en Deuxième Division ou punie comme le fait de lui retirer des points...Idem en France avec les exemples des Girondins de Bordeaux ou FC Sochaux. La Fédération Royale Marocaine de Football est appelée à réagir dans le sens du respect de la loi et profiter de l'exploit du Qatar pour tirer le football national vers l'avant et suivre la locomotive qui est l'équipe nationale.
