C'est un métier particulier celui de l'acteur. Son seul travail consiste à se mettre dans la peau des autres, généralement des personnages communs et connus. L'acteur est jugé doué s'il arrive à nous convaincre dans la peau de ce personnage. D'emblée, le métier d'acteur revêt un caractère psychologique de prime abord. L'acteur est censé abandonner sa psychologie propre pour épouser celle des autres, avec plus ou moins de vérité, plus ou moins de crédibilité à la grande satisfaction du public. Pour se mettre dans la peau de ce personnage, si complexe ou si simple soit-il, l'acteur est obligé d'y être imbibé. La lecture du scénario, des semaines voire des mois avant le tournage, le prépare à s'adapter à ce nouveau personnage, son caractère, son comportement, son état d'esprit. Parfois, la complexité d'un personnage peut exiger des mois de préparation psychologique. Imaginez un acteur, star de son statut, relevant de souche riche, qui doit interpréter le rôle d'un clochard évoluant dans les taudis et les bidonvilles. Deux mondes opposent celui de l'acteur à celui de son personnage, la tâche serait peut-être plus facile s'il doit incarner un banquier ou chef d'entreprise. Plus un acteur approfondit son personnage, plus il peut paraître convainquant. De ce fait, la pénétration psychologique des personnages devient nécessaire et doit prendre le temps qu'il faut. Certains cinéastes, pour obtenir une meilleure crédibilité de la part des acteurs, recommande à ces derniers de plonger carrément dans le milieu des semaines durant aux frais de la production. Nombreux sont les films sur l'univers carcéral où le milieu minier qui ont exigé un investissement personnel de la part de l'acteur censé côtoyer ce milieu. Parfois, il s'agit de se familiariser avec un personnage vivant, voire même public. Jouer « Omar Reddad » ou « Nicolas Sarkozy » nécessite un minimum d'investissement de la part des acteurs les incarnant. De la même manière qu'on demande à Clint Eastwood et Robert Redford de jouer « L'évadé d'Accatraz » « ou « Brubaker ». Aussi, l'aspect physique peut jouer un rôle déterminant. On ne peut pas confier des personnages à des acteurs qui n'ont pas les profils nécessaires. Cela affecte considérablement la crédibilité des personnages quand la distribution n'est pas cohérente. Le réalisateur, tout comme le directeur de casting partagent la responsabilité d'une distribution inadéquate. De ce fait, le choix des acteurs pour incarner des rôles joue un rôle déterminant dans la crédibilité de l'histoire. Néanmoins, ce n'est pas n'importe quel acteur qui peut endosser n'importe quel rôle. Si le personnage est connu, on lui cherche un acteur approprié. Choisir Anthony Hopkins pour jouer « Nixon » était un choix judicieux et le film est sorti renforcé avec un tel choix d'acteur, si l'on tient compte de la ressemblance entre les deux hommes, moyennant un maquillage adéquat. De même pour James Foxx pour jouer Ray Charles tellement la ressemblance est étonnante, ce qui contribue à soutenir la crédibilité de l'histoire. En fait, le cinéma n'est-il pas une affaire de crédibilité ?