La Corée du Nord possèderait deux fois plus de lanceurs mobiles de missiles qu'estimé jusqu'à présent par le renseignement sud-coréen. Les Etats-Unis, dont le Pentagone disposerait des mêmes informations, ont appelé à une meilleure coordination entre les pays de la région concernant la Corée du Nord. Pyongyang aurait ainsi 50 lanceurs de missiles de moyenne portée et 150 lanceurs de missiles de courte portée, et non pas 94 au total comme le pensait Séoul, croit savoir le Korea Institute for Defense Analyses (KIDA). Selon cet organisme d'Etat, le Pentagone dispose des mêmes informations. Un responsable de la défense américaine a indiqué début mai que le Nord avait retiré deux missiles de son site de lancement sur la côte est du pays dans un contexte de décrue des tensions sur la péninsule. Tokyo et Séoul avaient accru leur défense antimissiles tandis que l'armée américaine avait déployé deux destroyers équipés d'armes antimissiles et de puissants radars pour contrer un possible lancement. La péninsule coréenne a connu une de ses pires crises depuis plusieurs années, déclenchée par le tir réussi d'une fusée nord-coréenne en décembre et un 3e essai nucléaire en février auxquels la communauté internationale a répliqué par de nouvelles sanctions, entraînant la colère de Pyongyang. Les Etats-Unis ont appelé de leurs vœux jeudi une meilleure coordination entre les pays de la région concernant la Corée du Nord, où un proche collaborateur du Premier ministre japonais Shinzo Abe a effectué mardi une visite inopinée. Le déplacement d'Isao Iijima à Pyongyang, où il s'est entretenu avec de hauts responsables, a irrité la Corée du Sud, et peut-être aussi Washington selon certains analystes. «Nous ne pensons pas que la visite d'Isao Iijima en Corée du Nord ait été utile», a déclaré le porte-parole du ministère sud-coréen des Affaires étrangères, Cho Tae-Young. La Chine, en revanche, y a vu un facteur de nature à faire baisser la tension dans la région. L'émissaire des Etats-Unis sur la Corée du Nord, Glyn Davies, a déclaré à Tokyo à l'issue d'un entretien avec Shinsuke Sugiyama, haut responsable du ministère japonais des Affaires étrangères, que «nous avons tous des intérêts essentiels, en matière de sécurité, à traiter avec la Corée du Nord (...). Il est important que nous restions étroitement coordonnés». Selon les médias officiels nord-coréens, Isao Iijima a été reçu par le chef de l'Etat nord-coréen en titre, Kim Yong-nam, et le plus haut responsable du Parti des Travailleurs chargé des relations internationales, Kim Yong-il. Sa visite est survenue quelques semaines après l'apaisement de la tension dans la péninsule coréenne, où Pyongyang a eu recours à une rhétorique très belliqueuse alors que se déroulaient des manoeuvres militaires américano-sud-coréennes.