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Renforcement des exportations de tomates grâce à l'augmentation de 39% des quotas sur l'U.E. en 2015
Agroalimentaire : Valoriser les avantages comparatifs à l'export : Fruits et légumes non transformés : Place privilégiée mais AC non valorisés
Publié dans L'opinion le 12 - 06 - 2013

Exportations de tomates et d'huile d'olive : Le Maroc au 6éme rang
La Direction des Etudes et des prévisions économiques (ministère des Finances) vient de publier une intéressante étude sur les avantages comparatifs du secteur agroalimentaire à l'export intitulée « Valorisation des avantages comparatifs à l'export du secteur agroalimentaire marocain ». En ce qui concerne, tout d'abord, la situation de ce secteur, cette étude précise que l'agroalimentaire demeure un secteur stratégique au Maroc en raison de son rôle primordial à la fois économique, social et environnemental. De fait, ce secteur contribue en moyenne pour 16% au PIB ) travers son amont agricole et pour 4 % en ce qui concerne son aval agro-industriel, pour près de 10% aux exportations globales et pour près de 44% à l'emploi. L'amont agricole est également responsable de la valorisation et de la préservation des ressources naturelles de notre pays (terre et eau).
Par ailleurs, l'un des rôles majeurs de l'agriculture réside dans la contribution à l'amélioration de nos échanges extérieurs à travers, notamment, la valorisation de nos avantages comparatifs agroalimentaires. Cette mission a été toujours renforcée par les pouvoirs publics grâce à des politiques de soutien au secteur des exportations agroalimentaires, en particulier en termes d'amélioration de la compétitivité de ses filières. Ces politiques ont été davantage affirmées par le Plan Maroc Vert dans le cadre de son premier pilier relatif à la promotion des filières agricoles à fortes valeurs ajoutées.
Néanmoins, les performances de nos exportations agroalimentaires demeurent mitigées et nos avantages comparatifs dans ce secteur connaissent une forte érosion en raison, en particulier, de la faible optimisation des interventions publiques, de la diversification insuffisante des marchés à l'export et de la forte concurrence exercée, notamment, par des pays méditerranéens.
La note de la DEPF se propose d'analyser les performances des exportations du secteur agroalimentaire marocain et des politiques engagées pour les promouvoir, en particulier, dans le cadre du Plan Maroc Vert. Dans cet objectif, il est procédé, d'abord, à l'examen de l'évolution des avantages comparatifs révélés du secteur sur la période 1990-2010, ce qui permet, d'une part, d'apprécier la place du secteur agroalimentaire dans la dynamique de diversification de l'économie marocaine marquée par une double mutation structurelle de spécialisation sectorielle et de diversification spatiale, et, d'autre part, de déceler les gains et les pertes en avantages comparatifs des différentes filières du secteur, notamment, par rapport aux principaux pays méditerranéens qui constituent des concurrents potentiels du Maroc sur ces produits.
L'examen des performances des principaux produits de ce secteur à l'export permet, de son côté, l'appréciation de la position du Maroc sur le marché mondial et de sa capacité à s'adapter aux évolutions structurelles de ce marché. A la lumière de cette analyse, un examen des actions stratégiques engagées dans le cadre du Plan Maroc Vert en faveur de ce secteur a été mené dans l'objectif d'identifier les enseignements utiles pour un ajustement des politiques en vigueur.
Place de l'agroalimentaire dans
la spécialisation sectorielle du Maroc à l'export
L'examen des avantages comparatifs du secteur agroalimentaire au Maroc permet de situer ce secteur par rapport aux autres secteurs productifs au regard du paramètre de compétitivité. L'analyse de l'évolution dans le temps de la position extŽrieure de chacun des secteurs sur le marché mondial, montre, quant à elle, la capacité de ces secteurs, notamment celui de l'agroalimentaire, de tirer profit de leurs atouts potentiels.
Afin de situer le secteur agroalimentaire dans le processus de spécialisation à l'exportation du tissu productif national, l'indicateur des avantages comparatifs révélés (ACR) a été adopté. Cet indicateur, qui est un concept introduit par B. Balassa (1965) et développé par le CEPII (France), mesure pour une année (ou une période) donnée, l'écart entre le solde commercial observé pour un produit donné et le solde théorique qu'on devrait constater s'il était exactement proportionnel au poids de ce produit dans les échanges du pays. Dans ce cadre, l'avantage comparatif se traduit par un écart positif et le désavantage comparatif par un écart négatif. La distinction des points forts et des points faibles à l'exportation révéle la structure de la spécialisation à l'exportation.
Pour le cas du Maroc, la configuration de la spécialisation à l'exportation, telle que déterminée à travers l'utilisation de l'indicateur ACR sur la période 1990-2010, montre que la secteur agroalimentaire est parmi les secteurs à avantages comparatifs, avec ceux du textile, de la chimie et, à partir de l'année 2000, du secteur électrique. D'après cette configuration, il apparait que le Maroc est moins spécialisé dans les secteurs à forts contenus technologiques, comme la mécanique, l'électronique ou les véhicules, et l'est plus dans ceux à faibles contenus technologiques, comme l'agroalimentaire et le textile. Encore que le potentiel des secteurs à forts contenus technologiques soit en voie de confirmation et de consolidation dans le cadre du plan émergence (automobile, aéronautique, off shoring).
Par ailleurs, il est à noter que le secteur agroalimentaire marocain a enregistré une dégradation de ses ACR sur la période 1990-2000, avant d'entamer une amélioration notable de ces avantages jusqu'en 2007/2008, où, suite à la crise mondiale qui a affecté négativement la demande mondiale, il a vu ses ACR s'inscrire dans une tendance baissière.
Position extérieure du secteur agroalimentaire marocain
En termes de positionnement sur le marché mondial, tel que mesuré par l'indicateur de la position par marché3, qui détermine la place de chaque secteur eu égard à sa part de marché au niveau mondial, l'évolution constatée sur la période 1990-2010 indique que le secteur de l'agroalimentaire, à l'instar de l'ensemble des autres secteurs autres que chimique et électrique, a connu une tendance à la baisse de ses ACR.
De même, il est à noter que ce secteur reste marqué par une balance commerciale négative sur pratiquement l'ensemble de la période, avec un creusement du déficit en 2007/2008 suite au renchérissement des matières premières agricoles de base, notamment les céréales, fortement importées par le Maroc. Cette tendance reflète un faible ancrage sur le long terme, de ce secteur à la dynamique du marché mondial des produits agroalimentaire en termes d'amélioration de la demande.
1.2. Avantages comparatifs et position extérieure du Maroc par produit agroalimentaire
1.2.1. Produits agroalimentaires non transformés
Le secteur des fruits et légumes non transformés constitue un marché à forte concurrence entre les principaux pays méditerranéens. Au cours de la période 1990-2010, le Maroc a enregistré des ACR élevés sur ce secteur par rapport aux principaux pays concurrents méditerranéens. L'examen de l'évolution sur cette période, montre qu'après une période de forte hausse de ses avantages sur ce secteur, suite notamment à la signature de l'accord agricole provisoire avec l'Union européenne en 2003, le Maroc a vu les niveaux de ses ACR chuter à partir de l'année 2008 (cf. figure 3) suite à la réduction de la demande adressée au Maroc sur ces produits et à la forte hausse des cours des produits importés par le Maroc (le blé et le sucre en particulier).
Par ailleurs, il se dégage de l'analyse de la position sur le marché mondial que la place privilégiée du Maroc en termes d'avantages comparatifs sur le secteur des fruits et légumes non transformés n'est pas suffisamment valorisée en termes de parts de marché au niveau mondial. De ce fait, la position de notre pays sur ce marché a connu une quasi-stagnation sur la période 1990-2010 et est même demeurée très en-dessous de celles de l'Espagne et de la Turquie et ce, sur l'ensemble de cette période.
Produits agroalimentaires transformés
Par rapport à ses principaux concurrents méditerranéens, le Maroc dispose d'avantages comparatifs élevés pour ce qui est des produits agricoles d'origine végétale transformés (conserves végétales). Toutefois, l'examen de l'évolution des ACR du Maroc sur ces produits durant la période 1990-2010 indique une érosion de ces avantages au profit, notamment, de la Turquie et surtout de l'Egypte.
En outre, sur la même période, le Maroc a faiblement profité du niveau élevé de ses ACR, en réalisant des parts de marché sur le marché mondial nettement plus faibles que ceux de l'Italie, de la Turquie et de l'Espagne. La position de notre pays sur ce marché a suivi une tendance baissière sur cette période, et ce au fur et ˆ mesure de la régression du niveau de ses ACR.
Performances des exportations
des principaux produits agroalimentaires
Afin de tirer profit de ses avantages comparatifs, le secteur des exportations agroalimentaires marocain a été au centre de la stratégie agricole Plan Maroc Vert. Ainsi, ce Plan a mis en place un ensemble d'actions stratégiques visant à développer les filières du secteur à travers des contrats-programmes indiquant les engagements des parties prenantes aussi bien publiques que privées. Une évaluation préliminaire des réalisations depuis la mise en oeuvre de ce Plan jusqu'à fin 2011 dresse un premier bilan quant à l'efficacité des mesures programmées dans le cadre de ce Plan. De même, une évaluation des performances à l'export des principales filières agroalimentaires sur une longue pŽriode (1990-2010), à travers, notamment, un benchmarking avec les principaux concurrents méditerranéens, nous aide à identifier le positionnement de notre pays dans le marchŽ international de ces produits ainsi que les menaces et opportunités qui se présentent.
Réalisations globales des exportations agroalimentaires dans le cadre du Plan Maroc Vert
Sur la période 2009-2011, les exportations agroalimentaires marocaines ont été fortement concentrées sur le marché de l'Union européenne qui a absorbé en moyenne 73% de ces exportations. Sur ce marché, la France vient en tête avec près de 50% des exportations vers l'UE. L'évolution de la part de l'UE dans les exportations agroalimentaires renseigne sur la prépondérance de ce marché malgré les obstacles dressés pour l'accès à ce marché. En effet, cette part n'a quasiment pas changé sur la dernière décennie en restant toujours nettement supérieure à 70%. La forte concentration de ces exportations sur le marché européen a rendu le Maroc très vulnérable vis-à-vis de l'évolution des conditions économiques de l'Union européenne.
La structure de ces exportations par destination indique de faibles parts pour les marchés asiatiques et africains qui ne reçoivent que près de 2% et 3% respectivement sur la même période. Ceci indique qu'il existe des opportunités énormes à exploiter, s'offrant aux exportations agroalimentaires marocaines sur les marchés asiatiques, en particulier au niveau des pays arabes du Moyen Orient (Arabie Saoudite et Emirats-Arabes- Unis, notamment pour les tomates et l'huile d'olives).
Filières des maraîchages de primeurs
Les filières des maraîchages de primeurs englobent un ensemble de produits agroalimentaires stratégiques pour le Maroc dont, en particulier, les tomates et les pommes de terre. Les objectifs en termes d'exportations prévus à l'horizon 2020 dans le cadre du Plan Maroc Vert pour ces filières sont ambitieux. Ainsi, une production de près de 1,7 millions de tonnes est fixée pour l'horizon 2020, soit un taux de croissance annuel moyen (TCAM) de près de 7,1%.
En prenant en compte le TCAM ainsi déterminé, l'objectif d'exportation qui en ressort à fin 2011 est de près de 0,91 millions de tonnes. Avec des réalisations en 2011 de près de 0,67 millions de tonnes, les exportations de ces filières ont enregistré un déficit d'environ 27% par rapport à l'objectif initialement fixé pour cette année.
Ce résultat est lié à plusieurs facteurs dont, en particulier, les effets négatifs de la crise mondiale et de la crise de l'euro qui a affectée l'Europe, le principal client du Maroc pour ces produits. De même, des conditions climatiques extrêmes (inondations, vague de froid) ont contrarié les productions en 2010 et 2011, ce qui s'est répercuté sur l'offre exportable. Néanmoins, il est à noter que les performances réalisées sont également, d'une part, le résultat d'une faible diversification des débouchés, et d'autre part, d'une politique mettant fortement l'accent sur l'augmentation de la production au détriment de la promotion et de la prospection de nouveaux marchés.
Filières des agrumes
Dans l'objectif de remédier aux faibles performances des filières d'agrumes, des programmes de rajeunissement des vergers agrumicoles ont été mis en oeuvre et ont été renforcés dans le cadre du Plan Maroc Vert. En outre, des objectifs importants en termes d'exportation ont été fixés à l'horizon 2020 pour ces filières dans le cadre de ce Plan pour atteindre 1,3 millions de tonnes, soit un TCAM de près de 8,1%.
A fin 2011, les exportations réalisées se sont élevées à près de 0,56 millions de tonnes, soit près de 87% de l'objectif fixé en 2011. Cette situation découle, en particulier, d'une faible capacité à satisfaire les marchés traditionnels du Maroc (notamment les pays de l'Union européenne), en termes de qualité et de prix, sachant que le Maroc ne parvient pas à couvrir la totalité de ses quotas dans ces marchés, dans le cadre de l'accord agricole avec son partenaire européen.
Filière oléicole
L'huile d'olives est une des filières prioritaires du Plan Maroc Vert, de fait les investissements qui lui sont consacrée sont consŽquents. Ainsi, le contrat-programmes Etat-profession de cette filière est financé à hauteur de 28% par les fonds publics. En termes d'objectifs d'exportations, le PMV s'est fixé un volume de près de 0,12 millions de tonnes d'exportation d'huile d'olives à l'horizon 2020, ce qui donne un TCAM de près de 18,3%. De ce fait, l'objectif pour l'annŽe 2011 est de près de 26.478 tonnes.
Cependant, l'année 2011 a enregistré des exportations d'huile d'olives de près de 24.649 tonnes, soit environ 93% de l'objectif fixé. Malgré ce taux relativement élevé, il est ˆ signaler que les réalisations ˆ l'export de cette filière demeurent très fluctuantes d'une année à l'autre et restent concentrées sur deux principaux marchés à savoir l'Union européenne et les Etats-Unis.
Réalisations par produit agroalimentaire
Pour pouvoir appréhender les défis, en termes de concurrence internationale, et les opportunités, qui caractérisent les filières agroalimentaires marocaines à l'export et qui conditionnent les réalisations du Plan Maroc Vert, il est important d'analyser l'évolution des performances à l'export des principaux produits agroalimentaires et ce, à l'aune de l'évolution du marché international et des résultats des autres pays concurrents, notamment méditerranéens.
Filières des produits non transformés
Pour pouvoir apprécier les performances réalisées au niveau global du secteur des produits agroalimentaires frais, il est nécessaire, d'une part, d'analyser le comportement des exportations des principaux produits de ce secteur dont, notamment, les filières des tomates et des agrumes (représentant près de 70% des exportations de ce secteur en valeur), et d'autre part, d'examiner l'évolution de la structure du marché mondial de ces filières en termes de parts de marchés des différents pays.
Maraichage de primeurs :
cas de la filière des tomates
Au Maroc, parmi les principaux produits agricoles non transformés destinés à l'export figurent les tomates qui jouent un rôle socio-économique important. Ainsi, en termes d'exportation, ce secteur rapporte des recettes en devises appréciables qui ont dépassé 2,7 milliard de dirhams en 2011. Sur le volet social, ce secteur génère en moyenne près de 9 millions de journées de travail par an aussi bien au niveau de la production que du conditionnement et de la transformation.
La filière des tomates au Maroc présente plusieurs atouts structurels dont, notamment, une main-d'oeuvre bon marché, un climat favorable et un marché intérieur permettant d'absorber les écarts entre la production et les exportations. En outre, cette filière a bénéficié d'avantages concurrentiels spécifiques comprenant, essentiellement, un bon encadrement de la production qui a conduit au rayonnement de l'expertise marocaine dans ce domaine, un important professionnalisme à travers une traçabilité effective, un système de management qualité et une qualification des grandes firmes, une intégration verticale entre grandes exploitations de serre et grands exportateurs ainsi que la possibilité de cultiver sur l'ensemble de l'année dans le sud du pays (Dakhla).
Toutefois, malgré ces atouts considérables pour le Maroc, cette filière est confrontée à plusieurs contraintes structurelles qui limitent son essor à l'export. Ces contraintes peuvent se résumer en l'existence de vagues de froid ou de Chergui qui peuvent retarder des maturités ce qui contrarie les engagements commerciaux, les coûts élevés des intrants (le plastique et les cartons sont plus chers qu'en Europe car ils sont pour la plupart importés), la vétusté d'une grande partie du parc de serre ainsi que les quotas qui limitent les volumes exportés vers l'Europe.
A souligner que l'une des contraintes majeures des exportations marocaines de tomates réside dans les quotas et les prix d'entrée qui leurs sont imposés pour accéder au marché de l'UE sur la période octobre-mai. De même, et en dehors de cette période, entre les mois de juin et août, ces exportations sont également freinées sur ce marché à travers l'application d'une protection tarifaire prohibitive, qui est telle que même avec des coûts de production plus faibles, les tomates marocaines ne pourraient concurrencer les tomates européennes car les droits de douane appliqués les rendent moins compétitives.
En termes de diversification des marchés, et malgré que les tomates marocaines ont enregistré une évolution importante de leurs exportations durant la dernières décennie en réalisant un taux de croissance annuel moyen (TCAM) en volume de près de 4,9% sur la période 1998-201, il est constaté que cette progression a été essentiellement opérée sur le marché de l'UE qui a absorbé en moyenne près de 90% de ces exportations sur la même période.
Cette concentration des exportations de tomates sur le marché de l'UE contraste avec la dynamique du marché mondial. En effet, l'évolution importante du marché mondial de ce produit depuis le début des années 90, avec un TCAM des importations mondiales en
volume de près de 5,3 % sur la période 1990-2010 (FAO), a été réalisée, notamment, à la faveur d'une croissance plus importante des importations au niveau de la Russie et des Etats-Unis avec des taux de près de 11,4% et de +7,5% respectivement, qu'au niveau des pays de l'UE, avec +2,6% en France et +1,6% en Allemagne sur la même période.
En termes de positionnement sur le marché mondial des tomates, le Maroc se classe en sixième position mondiale en 2010, en réalisant un TCAM de près de 5,8% sur la période 1990-2010, contre 14,2% pour la Turquie (position de quatrième exportateur mondial en 2010), 17,6% pour la Syrie (cinquième position) et 4,1% pour l'Espagne (troisième position). Notre pays n'a ainsi capté que près de 5% de l'expansion du marché mondial de ce produit sur la même pŽriode, contre près de 11% pour la Turquie, 9% pour l'Espagne et 8% pour la Syrie.
Cette situation reflète l'état de la concurrence exercée sur ce marché par les principaux pays méditerranéens, notamment sur les marchés de l'UE. Ainsi, l'Espagne, qui a un libre accès au marché de l'UE et qui est producteur et fournisseur de ce marché, concurrence fortement les exportations marocaines par une occupation de plusieurs circuits de distribution et une offre de prix très compétitive, renforcée par des subventions à la production comme à l'exportation. D'autres pays, comme la Turquie et la Syrie ont oeuvré à l'amélioration de leurs exportations de tomates, notamment vers l'UE, ce qui a réduit les parts du Maroc sur ce marché potentiel.
Ainsi, au vu de cette configuration de la concurrence au niveau international sur ce produit, notamment au niveau du principal marché du Maroc, à savoir l'UE, il est nécessaire d'oeuvrer à la prospection d'autres marchés que l'UE, dont en particulier celui de la Russie (deuxième importateur mondial en 2010). Par ailleurs, dans le cadre du Plan Maroc Vert, il est prévu de renforcer substantiellement les exportations nationales des tomates à l'horizon 2020, en tirant profit, en particulier, des nouvelles préférences accordées au Maroc dans le cadre du dernier accord agricole signé en 2012 avec l'UE (augmentation de 39% des quotas accordés au Maroc à partir de 2015).
Filière des agrumes
Au Maroc, les agrumes ont un rôle socio-économique notable en raison, notamment, de leur contribution à l'emploi (21 millions de journées de travail, soit près de 90.000 emplois) et aux recettes à l'export (plus de 3,1 milliards de dirhams en 2011). Cette filière présente également plusieurs atouts du fait, notamment, qu'elle dispose d'incitations importantes à l'investissement. Cette filière recèle également d'énormes opportunités consistant, en particulier, en l'existence d'accords de libre-échange, des possibilités de diversification du marché ainsi qu'une pleine expansion du marché domestique.
En revanche, cette filière, qui a été depuis longtemps une filière stratégique pour les exportations agroalimentaires marocaines en bénéficiant d'aides et de subventions, notamment sur les intrants, souffre actuellement d'un ralentissement patent de son rythme d'exportation. Elle est affectée par de nombreuses fragilités au niveau de l'ensemble de sa chaîne de valeur. En termes de production, cette filière est handicapée, en particulier, par le vieillissement des plantations, la faible efficience d'utilisation de l'eau d'irrigation, le déficit croissant des ressources en eau, la faible diversification du profil variétal ainsi que le coût de production en croissance continue. En matière de conditionnement, les faiblesses de cette filière portent, notamment, sur l'insuffisance en termes de qualité et de certification et la faible exploitation des outils et des équipements.
En termes de performances à l'export, cette filière est handicapée surtout par l'insuffisante capacité d'adaptation aux exigences du marché international, la forte concurrence internationale (l'Espagne, et actuellement l'Egypte) et l'effet retardé qui sera induit par le rajeunissement des vergers. Par ailleurs, l'organisation de la profession demeure peu optimale avec une faible coordination, un taux insuffisant d'encadrement et une déficience en matière d'information.
Durant la période 1998-2011, la filière des agrumes a connu une quasi-stagnation de ses exportations, avec une moyenne annuelle de près de 528 mille tonnes. D'un autre côté, ces exportations sont concentrées sur deux principaux marchés à savoir l'UE et la Russie avec des parts moyennes respectives de près de 51% et 49% sur la même période.
L'analyse du marché international par produit d'agrumes indique que les importations mondiales des oranges ont enregistré une croissance modérée sur la période 1990-2010, avec un TCAM de près de 1,6 % seulement sur cette période. De leur part, les exportations marocaines sur ce marché ont enregistré une forte réduction avec un TCAM de l'ordre de -3,1% sur la même période.
D'un autre côté, il se dégage de la structure des parts de marché au niveau mondial, que le Maroc a été fortement concurrencé par des pays méditerranéens dont, notamment, la Syrie, l'Egypte et la Turquie qui ont vu leurs exportations évoluer sur la même période en moyenne annuelle de près de +26%, de +7,7% et de +5,5% respectivement.
Concernant le marché des clémentines, un créneau important des exportations agrumicoles marocaines, il a été caractérisé sur la période 1990-2010 par une évolution moyenne annuelle des importations mondiales de près de 5,1%. Cette expansion a été réalisée à la faveur de l'augmentation des importations des principaux débouchés, notamment européens, dont la Pologne et la Russie avec des TCAM sur la même période de près de 27,2% et 10,5% respectivement. Le marché des Etats-Unis constitue également un marché prometteur qui a enregistré une croissance annuelle moyenne de ses importations de l'ordre de 9,9% sur la même période.
Quant aux exportations des clémentines, le Maroc s'est situé en 2010 à la quatrième position au niveau mondial tout en présentant une évolution moins dynamique que ses principaux concurrents méditerranéens. Ainsi, alors que l'évolution des exportations marocaines de ces produits sur la période 1990-2010 a été à un rythme annuel moyen de près de 5,4%, cette croissance a été de près de 6,8% pour la Turquie.
Par ailleurs, il est à noter que pour l'ensemble de la filière agrumicole, le nouvel accord agricole Maroc-UE conclu en 2012 prévoit des mécanismes de prix d'entrée pour l'accès au marché communautaire dont le rôle est de réduire la concurrence sur les produits des pays exportateurs de l'EU, notamment l'Espagne. Ainsi, il est nécessaire de renforcer les exportations marocaines de ces produits vers d'autres marchés porteurs, comme les Etats-Unis et la Russie, à travers, notamment, la mise en place d'une structure logistique adaptée comprenant en particulier des liaisons maritimes avec une fréquence appropriée.
(La suite dans notre édition de mercredi prochain)


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