La filmographie nationale ne compte que très peu de films sur l'enfance et pourtant un sujet prisé par les cinématographies étrangères en particulier le cinéma iranien qui en fait son cheval de bataille pour conquérir les festivals. «Majid», qui sort actuellement sur les écrans marocains, et que la chaine 2M vient de programmer pour diversifier sa programmation ramadanesque, est l'un des rares films marocains traitant de l'enfance. Il vient consolider quelques expériences précédentes notamment «De l'autre coté du fleuve» de Mohamed Abbazi et «Les ailes brisées» de Majid Rechiche en passant par «Ali Zaoua» de Nabil Ayouch. Aussi, comme pour les films de Rechiche et Ayouch, Nassim Abassi, dont c'est le premier long métrage, traite un sujet enfantin sous l'angle de la misère. C'est doublement touchant auprès du grand public. L'enfance, constituant un sujet privilégié permettant à chacun de s'y identifier; et la misère, une thématique touchant une large frange de la société. Le film ne peut qu'atteindre le but escompté. C'est ce qui explique les nombreux prix et récompenses récoltés ici et là par le film, tout à l'honneur du réalisateur. Destiné essentiellemnt à un jeune public, le film opte pour un style linéaire, clair, direct et sans détour en vue de faciliter au plus la compréhension. Il tend au maximum la fibre de l'émotion et de l'innocence jusqu'à sombrer dans le drame, facteur incontournable pour impliquer le plus grand nombre de spectateurs. Et certes, le public est emporté par cette histoire prenant un enfant comme héros, motivé par une simple photo, symbole des racines parentales qui va prendre forme sous nos yeux au fur et à mesure que le film évolue, doucement mais surement. Comme dans «Ali Zaoua», érigé en classique du genre, ce film porte en lui des surprises sur le plan de l'interprétation enfantine. Hier c'était Hicham Moussoun, le fameux «Aouina», devenu acteur depuis; aujourd'hui, c'est peut etre le tour non pas de Majid dont le jeu est franchement insuffisant, un enfant qui articule mal ses répliques, faux dans sa démarche, mais plutot ce fameux Larbi, directement issu des bidonvilles, qui rappelle sans cesss Aouina, et qui a sauvé Majid de nombreuses et délicates situations, par son jeu vrai et spontané. Ce serait un réel plaisir de retrouver cet enfant-acteur dans un prochain film. Enfin, les prix récoltés par le film ont du sauver le cinéaste de ce slogan ridicule :»Le meilleur film marocain de tous les temps» qui accompagne l'affiche. En toute logique, meme le réalisateur n'est pas capable d'en faire mieux à l'avenir ce qui limite affreusement ses compétences comme celles de ses collègues pour une si modeste oeuvre. Fiche technique Origine : Maroc - Belgique - France Année : 2011 Durée : 1h 35 Réalisation : Narjis Nejjar Scénario : Narjis Nejjar Image : Maxime Alexandre Son : Taoufik Mekraz Montage : Julien Fouret Musique : Tala Haddad Production : Jbila Méditerranée - Tarantula - Urban Factory Fiche artistique Nadia Kounda Mourad Zeguendi Ouidad Elma Nadia Niazi Fahd Benchemsi Omar Lotfi Fatima Harrandi Siham Assif Fatimzahra Bennacer Résumé Majid, un enfant de dix ans, travaille comme cireur de chaussures. Il découvre qu'il ne peut plus se rappeler des visages de ses parents morts dans un accident. Il demande à son grand frère Driss de l'aider à trouver une photo de ses parents, mais Driss ne pense qu'à une chose: quitter le pays. Majid découvre qu'il existe peut-être une photo de ses parents à Casablanca détenue par un ancien voisin. Il décide avec la complicité de son nouvel ami Larbi, un enfant vendeur de cigarettes, de partir seuls à la recherche de la photo. C'est la première fois que Majid voyage à Casablanca, un voyage plein de surprises.