Tout une vie résumée dans cette photo de notre regretté confrère Addallah Ouazzani (2ème à partir de la gauche avec son pull rayé). Il est au stade du FUS, et à côté de lui des dirigeants historiques du foot national dont l'immense Haj Maghraoui, véritable historiographe des clubs r'batis et marocains0. Abdallah Ouazzani était venu au quotidien « Al Alam » à la fin des années soixante. Il y assurera la fonction de rédacteur sportif sous la conduite de Si Abdelkrim Ghallab et surtout de celle de feu Abdeljabbar Shimi, deux hommes de presse qui privilégiaient la culture et la qualité de l'écriture. Abdellah Ouazzani, professeur dans l'éducation nationale, n'a pas été dépaysé dans cette ambiance, lui qui fut un distingué enseignant sérieux, sincère, sans concessions et d'une rigueur morale absolue. A Al Alam il côtoya aussi Haj Ahmed Sabry, autre dinosaure des lettres et des arts, à une époque où des quotidiens nationaux recrutaient les rédacteurs dans les lycées et collèges. Habitant au quartier Al Gza, Abdallah, était très proche de tous les milieux sportifs, Youssoufia, Stade Marocain, FUS, bien sûr et aussi les FAR des premières années. En 1971, il fut aux côtés des confrères qui créèrent l'A.M.P.S. (Association Marocaine de la Presse Sportive) dont il allait être un farouche défenseur de l'éthique sportive. En 2010, l'AMPS présidée par notre ami Badredine Drissi, lui a rendu hommage lors d'une grande soirée organisée en partenariat avec l'Union Arabe des Journalistes où le président de l'AMPS occupe la vice-présidence. Abdellah Ouazzani y fit un discours où ceux qui ne le connaissaient pas découvrirent le style et la modestie d'un homme qui a vécu comme il a voulu, dans la dignité et le respect des préceptes divins. Ayant pris sa retraite, il continuait à livrer à « Al Alam » des chroniques où il donnait ses réflexions et surtout sa nostalgie d'un temps où l'on privilégiait l'être et non pas le paraître. L'artificiel, le superficiel, l'hypocrisie, le faire-semblant tout cela le hérissaient au plus haut degré. Propre dans sa vie, propre dans sa tête, propre dans son cœur ainsi était Abdellah dont les nombreux amis n'auront plus le bonheur d'aller bavarder avec lui des choses de la vie et recueillir ses conseils tout pleins de sagesse et de compassion. Cet homme dont la bonté naturelle savait devenir sévérité quand ses principes étaient outragés, est mort samedi à Rabat à l'âge de 78 ans. Puisse cet homme de bien, reposer dans la Paix promise à tous ceux qui l'ont mérité lors de leur vie terrestre.