La victoire historique du parti de l'extrême droite, le Front national (FN), aux élections européennes en France est un séisme qui annonce des profonds changements dans la vie politique française, soulignent lundi les quotidiens hexagonaux, notant que les partis de la majorité ont été lourdement sanctionnés lors de ce scrutin. "Que faire de cette victoire?" s'interroge l'éditorialiste du quotidien "Le Parisien", estimant que "l'arrivée du FN en tête d'un scrutin en France est un choc mais pas une surprise". "A force de ne pas obtenir des réponses à leurs attentes et de solutions à leurs difficultés, les Français ont fini par renvoyer dos à dos leurs dirigeants traditionnels", fait remarquer la publication qui s'interroge sur les mesures qui seront prises à la fois par la présidente du FN Marine Le Pen, ainsi que par le gouvernement et l'opposition républicaine face à ce succès. "Le FN loin devant la gauche évaporée, le PS et l'UMP sanctionnés, c'est la recette du rejet", écrit, pour sa part, le quotidien "Les Echos", notant que "le curieux climat de la campagne laissait présager une secousse politique, mais aucun institut de sondage n'avait prévu qu'elle serait de cette ampleur". Sous le titre "Le séisme", le journal croit savoir qu'"avec ce cocktail explosif, la France vient de s'offrir une violente réplique de la crise politique qui la bouscule depuis des années", estimant que "les Français boudent l'Europe, qu'ils jugent lointaine et complexe". "Elle avait beau être annoncée, la victoire du Front national reste un choc qui va ébranler la France et l'Europe entière", écrit "Libération", notant que "certes, les élections européennes n'ont jamais structuré la vie politique intérieure ni auguré des résultats des prochains scrutins. Mais le succès du FN atteste de sa capacité de mobilisation, de son enracinement et de la pérennité de ses thèses xénophobes". L'éditorialiste indique que "l'onde de choc créée par le parti de Marine Le Pen dépasse largement les frontières nationales", faisant remarquer que "ses résultats, accompagnés par les bons scores d'autres partis europhobes, constituent une menace réelle pour l'idée européenne". Dans un éditorial intitulé "Européennes?: le défi des extrêmes", "La Croix" souligne qu'avec ce résultat, "la France semble être devenue la plus anti-européenne des nations fondatrices de l'Union européenne", insistant que "face à un tel défi démocratique, il est impératif pour toutes les forces politiques modérées de garder leur calme". "L'heure n'est pas à appeler le président de la République à démissionner ou à dissoudre l'Assemblée nationale. L'urgence n'est pas non plus à changer de mode de scrutin. Non que la question soit illégitime mais elle n'est pas première. Le plus important aujourd'hui est d'avoir une conscience claire de ce qui réunit les Français et de ce qui les divise", poursuit l'éditorialiste. "Face au FN, ni la majorité de François Hollande, ni l'opposition emmenée par l'UMP ne parviennent à convaincre et ont le plus grand mal à sauver les meubles", relève, quant à lui, "Le Figaro", affirmant qu'"après de catastrophiques municipales pour la gauche, les européennes sonnent comme le deuxième avertissement électoral pour le président de la République, deux ans après son arrivée à l'Elysée, et le premier adressé à Manuel Valls, deux mois après sa nomination à Matignon". Dans un éditorial intitulé "l'onde de choc", le quotidien s'attarde sur la nouvelle débâcle du PS notant que "ni la nomination de Manuel Valls, ni le changement du gouvernement, ni les cadeaux fiscaux généreusement distribués à son électorat n'ont permis d'inverser la tendance des municipales". A rappeler qu'avec 25 pc des voix au scrutin européen, le FN est arrivé pour la première fois de son histoire en tête d'une élection nationale devançant les deux principales formations politique du pays l'Union pour un mouvement populaire (UMP) et le parti socialiste (PS).