La « guerre » des chiffres autour de la croissance économique au Maroc se poursuit. La Direction du Trésor et des Finances Extérieures (DTFE) vient de prévoir à son tour, pour l'année 2014, un taux de croissance légèrement inférieur à celui enregistré en 2013, soit 4%, alors que le HCP (Haut Commissariat au Plan) table lui sur 2,5%, Bank Al-Maghrib sur un taux entre 2,5 et 3%, et le Centre Marocain de Conjoncture (CMC) sur 2,7% seulement. Sachant que la Banque Mondiale table sur un taux de 3,6%, l'ONU sur 4% et le FMI sur 3,9%. Le pronostic de la DTFE, relevant du ministère de l'Economie et des Finances, est conforté par la confirmation de l'hypothèse d'une campagne céréalière moyenne, conjuguée au bon comportement des autres cultures, notamment l'arboriculture fruitière, ce qui devrait se traduire par une baisse limitée de 1% de la valeur ajoutée du secteur agricole après la performance de 19% réalisée en 2013. D'un autre côté, poursuit la même source dans son bulletin « Point mensuel de conjoncture », fraîchement publié, la croissance des activités non agricoles devrait s'accélérer de 2,3% à 4,5% en lien notamment avec l'amélioration de la demande étrangère adressée au Maroc et le rétablissement progressif de l'activité de certains secteurs dont l'activité est orientée vers le marché domestique. La DTFE fait savoir, par ailleurs, que quelques signes d'optimisme sont apparus au niveau de certaines activités non agricoles, surtout celles qui ont connu un ralentissement durant l'année 2013. C'est le cas, entre autres, de la production de phosphate, des industries de transformation et du tourisme. Concernant le phosphate, sa production s'est accrue de 4,3% à fin avril 2014 contre une quasi-stagnation durant la même période de l'année précédente. De même, les industries de transformation se sont inscrites dans une trajectoire de redressement progressif en ce début d'année. En effet, l'indice de la production industrielle s'est amélioré de 0,9% au cours du T1‐14 après un recul de 1,7% au cours du même trimestre de l'année précédente. Cette évolution est imputable notamment à l'amélioration de la production des industries du «raffinage de pétrole» de 18,2%, de l'«automobile» de 9,2%, du « textile» de 5,7%, de « l'alimentation » de 2,9% et du « travail des métaux » de 2,5%. Pour sa part, l'activité touristique a maintenu sa très bonne performance de l'année 2013. En témoigne le raffermissement du nombre d'arrivées aux postes frontières de 9,9% à fin avril 2014, et la hausse de 10,6% des nuitées réalisées dans les hôtels classés. En revanche, le secteur du BTP poursuit sa phase de ralentissement entamée depuis 2012. En effet, les ventes de ciment, principal baromètre du secteur, se sont contractées de 3,1% à fin avril après une sensible baisse dépassant les 16% au cours de la même période de l'année 2013.