SM le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, que Dieu L'assiste, accompagné de SAR le Prince Moulay Rachid et de SA le Prince Moulay Ismail, a présidé, lundi, au Palais Royal de Rabat, la troisième causerie religieuse de la série des causeries hassaniennes du mois sacré du Ramadan. La causerie a été animée par le PR. Ali Ben Makhlouf, professeur de philosophie à l'université française et membre de la commission nationale française de l'éthique médicale sous le thème «les droits du corps en Islam» à la lumière du Hadith du Prophète: «Jeûne et romps le jeune. Prie puis dors. Car ton corps a des droits sur toi». Le conférencier a tout d'abord traité de la relation de l'homme avec son corps, qui a différé suivant le temps et les avis des gens, précisant que cette relation a oscillé entre le déni du corps comme s'il était une source du mal et de décadence, et une perception charnelle de ce corps, versant ainsi dans la concupiscence. Pour lui, le corps est la partie de l'homme la plus fragile comparativement avec l'âme et nécessite, de ce fait, une attention, de la prévention et des soins, citant à cet égard des hadiths du prophète Sidna Mohamed, prière et salut sur lui, comportant des conseils ayant trait à la prévention. Le PR. Ben Makhlouf a centré sa conférence autour de trois axes, à savoir, les droits du corps, la prévention et la dignité, le corps n'étant pas une marchandise, l'autonomie fonctionnelle des corps et la consultation médicale génique et le rapport médecin-patient. Développant le premier axe, le conférencier a souligné que le droit du corps implique la nécessité de ne pas le priver, observant que l'on ne prend pas conscience de l'autonomie fonctionnelle quand on est en bonne santé, sachant que cette dernière est l'idéal auquel aspire l'homme sur terre. Se référant à des hadiths du prophète, il a indiqué qu'il importe de s'employer à la préservation de l'autonomie fonctionnelle du corps avant de la perdre, mettant l'accent sur le rôle fondamental de la prévention en matière de santé. Il a signalé à ce propos que l'inégalité en matière d'accès aux services de santé est avant tout une inégalité pour l'accès à la prévention, et partant, à la préservation de la santé. Le conférencier s'est, par la suite, attardé sur le concept de la dignité, relevant la difficulté de le définir bien que tout le monde en saisisse le sens, surtout quand elle est menacée. Il a fait savoir que le refuge de l'homme en la matière est la loi qui doit jouer son rôle de protection contre toute atteinte à la dignité humaine. Il a ensuite soulevé la question de la vieillesse et la dépendance accrue qui en est le corollaire, surtout à la lumière de l'augmentation de la longévité humaine, soulignant que l'unique solution, si l'on veut parer à cette dépendance et améliorer la qualité de la vie des personnes âgées, réside dans le renforcement des différentes formes de la solidarité familiale et de la solidarité dont l'Etat a la charge. Il a cité à cet égard le verset coranique dans lequel le Très Haut enjoint aux enfants de prendre soins de leurs parents quand ils atteignent un âge avancé et de les respecter, notant le caractère universel de cette valeur suprême (l'attention portée aux parents par les enfants). Le conférencier a aussi soulevé, dans ce contexte, la question du don d'organes, soulignant que la sacralité du corps humain implique que ce corps, ses composantes et organes ne doivent en aucun cas être un objet de propriété, ni faire l'objet de marchandisation ou de concession. Il a fait remarquer que les théologiens musulmans ne s'opposent nullement à la greffe d'organes, devenue une pratique courante dans nombre de pays islamiques, soulignant que l'éthique en médecine doit être sous-tendue par le bien et la conformité avec le principe du respect de l'autre, tout en atténuant la tutelle médicale traditionnelle. Le PR. Ben Makhlouf, d'autre part, affirmé que le règne de SM le Roi Mohammed VI se distingue par le grand intérêt que le Souverain accorde aux couches sociales défavorisées et précarisées, notamment à travers le lancement d'un système global de couverture sanitaire, de programmes adéquats en faveur des personnes aux besoins spécifiques, la prise en charge de nombre de cas de personnes malades, une attention humaine à l'endroit des malades, autant d'aspects d'une politique qui confère, a-t-il dit, aux droits leur dimension humaine qu'incarne la solidarité. Au terme de cette causerie, SM le Roi a été salué par le PR. Ali Ben Makhlouf, qui a présenté au Souverain des copies des ouvrages qu'il a publiés, auxquels il a participé ou qu'il a supervisés. Le Souverain a également été salué par le Pr. Rafaâ Ben Achour, ex-ambassadeur tunisien à Rabat, le Pr. Farid Ben Yacoub Al Miftah, secrétaire général du ministère de la justice, des waqf et des affaires islamiques de Bahrein, le Pr. Mohamed El hafid Al Nahoui, président de Rassemblement culturel islamique en Mauritanie, le Pr. Mohamed jalou, président de l'association Mali pour la paix et la réforme, le Pr. Ihssane mustapha kasem, Alem turc. SM le Roi a aussi été salué par Cheikh Adnan Abdellah Alkatan, Président de la Cour supreme d'appel au Bahreïn, Cheikh Haj Abdellah AlmAChri, Alem de Mauritanie, Cheikh Banoufi Hamdou Mohamadou, Alem camerounais et le Pr. Diara Mohamed Chafiâ, khalife des Tijanis à Mopti (Mali). Par la suite, le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Toufiq, a présenté à SM le Roi, Amir Al Mouminine, une copie imprimée et une autre enregistrée sur CD des causeries hassaniennes animées devant le Souverain au cours du mois de Ramadan de 1434.
