Sa Majesté le Roi Mohammed VI accompagné de SAR le Prince Moulay Rachid et SA le Prince Moulay Ismail, a présidé jeudi soir à la mosquée Mohammed VI à Oujda, une veillée religieuse en commémoration de Laylat Al-Qadr. Auparavant, le Souverain a présidé, à la mosquée «Mohammed VI» à Oujda, la sixième causerie religieuse de la série des causeries hassaniennes du mois sacré de Ramadan. La causerie a été animée par le Professeur Mohamed Yssef, secrétaire général du Conseil Supérieur des Oulémas qui a traité du thème «La société civile au service des principes religieux», partant du verset du Saint Coran : ‘'Que soit issue de vous une communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable et interdit le blâmable, car ce sont ceux qui réussiront''. Le Pr. Yssef, après avoir souligné interdépendance existant entre les membres de la communauté humaine, a fait observer que l'époque actuelle est marquée par des appels à la réalisation des droits, de l'égalité et de la dignité humaine, slogans qui sont produits par des dizaines d'organisations, d'associations politique, syndicale, associative, culturelle, intellectuelle, lesquelles organisations sont regroupées sous l'expression «société civile». Le conférencier est, ensuite, revenu sur le contexte historique qui a vu naître le concept de «société civile» en Europe, précisant qu'au cours du 18ème siècle, la partie ouest de ce continent a vu l'émergence de nombreux mouvements intellectuels et politiques, qui s'employaient tous à corriger les disparités sociales et les autres maux de la société hérités du Moyen Age et faits d'injustice, de frustration, d'humiliation, de despotisme. Ce mouvement de changement, qui plongeait ses racines dans la Grèce antique, a été repris et actualisé par des philosophes contemporains, qui ont eu à faire face à un grand défi, en l'occurrence le pouvoir en place qui continuait à gouverner selon les méthodes du Moyen Age, aidés en cela par ses alliés de l'autorité religieuse, au détriment de la majorité écrasante du peuple, plus que jamais chauffés par les diatribes incendiaires des révolutionnaires. Le Pr. Yssef s'est, par la suite, attardé sur la position de la religion à l'égard de la société et de ses préoccupations, faisant observer que le saint Coran recommande qu'une catégorie de la société se charge de la réalisation de la cohésion et de la fraternité et s'emploie, dans la limite de ses attributions, à contribuer à travers des actions pédagogique, à réunir les conditions d'une vie digne et de la stabilité de la société, tout en oeuvrant à alléger les disparités entre les gens. Telles sont les caractéristiques de la société civile en Islam, a-t-il dit, soulignant que cette catégorie ne se substitue nullement à l'état et à ses appareils. Traitant de l'expérience islamique en matière de réforme sociale, le conférencier a indiqué que l'analyse des préceptes religieux et des orientations morales de cette religion montrent le grand intérêt que cette religion accorde aux problèmes de la société. Les lois de l'Islam tendent toutes à la réalisation des besoins des hommes et de leur bonheur sur terre, a-t-il dit. Pour le conférencier, l'expérience de la société civile en Islam renvoie essentiellement aux droits naturels : le droit à la vie, à la liberté, à l'égalité, à la science, à la dignité, affirmant que la sainte religion a mis en place nombre de dispositions et de mesures juridiques pour consacrer et préserver ces principes. Il a abordé deux de ces principes, à savoir le droit à la vie et le droit au savoir, ajoutant que dans l'optique islamique, la vie est un don de Dieu sacré que nul n'a le droit d'enlever injustement. Seul l'état peut exercer ce droit, conformément à la loi afin de préserver l'intérêt général et la vie des individus, a-t-il fait remarquer. Il a aussi indiqué, dans ce contexte, que l'Islam a entouré la vie d'une série de garanties et de dispositions juridiques et pédagogiques.