Le Maroc et la Belgique, unis par un passé, un présent et un avenir communs    Economie bleue : Le CEMM au cœur de la réflexion maritime    ONMT : Le roadshow pour promouvoir la destination Maroc aux Etats-Unis boucle sa tournée à New York    Météo : le temps qu'il fera ce samedi 20 avril 2024    Sites et monuments historiques : Quelle feuille de route pour préparer le rush de 2030 ? [INTEGRAL]    Les températures attendues ce samedi 20 avril 2024    Marathon des sables: Rachid El Morabity s'adjuge la 5è étape    Procès Trump: Une personne tente de s'immoler par le feu    La carte complète du Maroc sur le maillot Berkane irrite en Algérie    Demi-Finales de la Coupe de la confédération: La CAF autorise la RSB à rentrer au Maroc si...!    Conférence à Rabat sur "la protection des données à caractère personnel et le droit d'accès à l'information au Maroc"    David Govrin sanctionné par des mesures disciplinaires sans être démis de ses fonctions    Morocco team reaches Futsal CAN final and World Cup    Washington: l'engagement de SM le Roi en faveur de la coopération Sud-Sud, pilier stratégique de la politique étrangère du Maroc, mis en avant à l'OEA    Fez police arrest suspect in tourist scam    Tanger : Interpellation de trois individus pour trafic de drogue    Frais de scolarité : les parents affaiblis par les retombées de l'inflation, crient leurs inquiétudes    Australie : Ramzi Boukhiam s'illustre dans le Championship Tour 2024 de surf    Zinedine Zidane va-t-il rejoindre le Bayern Munich? Les paris sont lancés    Aéronautique : le Maroc engagé à soutenir le développement des compétences    Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique : la sécurité alimentaire cristallise le débat    Transparence et accès à l'information, valeurs cardinales entreliées, dit Omar Seghrouchni    Sahara : les positions constantes et positives du Libéria consolident les relations bilatérales, se félicite Nasser Bourita    Salon du livre : 743 exposants de 48 pays attendus, l'Unesco invitée d'honneur    RAM lance un appel d'offres pour l'achat de nouveaux avions    Fortes pluies et rafales de vent samedi au Maroc, les automobilistes appelés à la prudence    A Washington, Mme Fettah met en avant les réformes engagées au Maroc sous le leadership de SM le Roi    Migration: la conférence régionale de l'Afrique du Nord salue l'engagement fort de Sa Majesté le Roi dans la mise en œuvre de l'Agenda Africain*    Décès de l'artiste égyptien salah saadani    Le roadshow américain de l'ONMT boucle sa tournée à New York    Stress hydrique : Agir aujourd'hui pour un avenir durable    Russie: Un bombardier stratégique s'écrase dans le sud    Fortes averses : les usagers des routes appelés à faire preuve de prudence    Capacité future à épargner : perception pessimiste des ménages    Netflix au sommet du streaming avec près de 270 millions d'abonnés    La Chambre des représentants tient lundi une séance plénière pour le parachèvement de la composition de ses organes    La Fondation BMCI, en partenariat avec la Galerie 38, lance l'exposition « Vogue »    Les autorités algériennes empêchent la RS Berkane de rentrer au Maroc    Décès de l'acteur égyptien Salah El-Saadany    Burundi. Les inondations déplacement 100.000 personnes    Un missile israélien frappe l'Iran, selon des responsables américains (Médias)    Tunisie: Deux terroristes arrêtés à la frontière avec l'Algérie    Marché britannique/ Conseilsau voyage : plus de peur que de mal    La Croisée des Chemins et l'héritage d'Abdelkader Retnani    Réguler la distribution pour surmonter la crise de l'édition    L'Ecriture et le Temps : Une réflexion au cœur du Salon Maghrébin du Livre    CAN Futsal Maroc 24 / Demi-finales , aujourd'hui: Matchs ? Horaires ? Chaînes ?    Europa Conférence League / Quarts de finale : El Kaâbi et El Arabi également en demi-finale !    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Casablanca : L'art déco, ressuscité avec le Tram, revalorise «l'oublié» casablancais
Publié dans L'opinion le 26 - 07 - 2014

Sur le boulevard Mohammed V dans le centre-ville de Casablanca, les piétons découvrent avec étonnement l'art déco de leur ville qui a toujours existé et n'a jamais "déménagé". Il fallait juste regarder autrement et lever, de temps en temps, les yeux pour savourer les façades des immeubles en rangées aux décors sublimes.
Dans cette métropole bouillonnante avec ses embouteillages monstres, ses effervescence et énervements, personne ne se donnait la peine ni ne prenait le plaisir à bien regarder autour de soi, à scruter et à observer les fronts des bâtisses décorés d'ornementations faites d'angelots, de corbeilles de fruits ou de têtes de lions se mélangent harmonieusement aux frises en zellige, en stuc ou aux balcons en bois de cèdre.
Trop occupés à courir derrière la montre, les Casablancais, englués dans le rythme effréné du quotidien, ne se souciaient guerre des splendeurs architecturales dont regorge la ville. Même la disparition de nombreuses œuvres de cet héritage tel les cinéma Vox et Triomphe, rasés dans les années 80 et 90, le théâtre municipal, l'Hôtel Anfa mais également de nombreux bâtiments tombés sous les bulldozers ou en ruine faute d'entretien et de restauration, ne sont plus que des souvenirs enfouis dans la mémoire collective des "vieux".
Ils étaient toujours pressés à traverser les artères du centre historique de la ville, la plupart du temps en zigzag, les yeux rivés sur les véhicules et autres motocyclettes pour éviter d'être fauchés. 
Les Casablancais, qu'ils soient de L'mdina Laqdima ou habitants extramuros, ne dérogeaient pas à cette règle en faisant partie de cette armée de bidaoua qui n'ont jamais "vu" ni "n'ayant eu vent de l'existence en face d'un trésor architecturel", de ce livre à ciel ouvert de l'art déco dont les formes géométriques se marient avec les motifs et les techniques traditionnels.
En franchissant à maintes reprises dans les deux sens la muraille ou en vaguant à leurs occupations quotidiennes dans le centre d'affaires, les Casablancais tout comme les visiteurs lèchent, dans l'indifférence totale, les "habituels" immeubles, des "ordinaires habitations", sans jamais regarder plus haut que soi-même ce panaché de diversité architecturale avec ses façades et frontons embellis de coupole ornée de frises ou de jeu aérien de colonnade. 
Depuis que le plein cœur du périmètre très Art Déco, qui s'articule autour du Boulevard Mohammed V et de la place des Nations Unies, se visite à pied, c'est un nouveau regard, une nouvelle manière pour les Casablancais de pratiquer leur ville, de découvrir leur cité ayant poussé, le siècle dernier, les architectes à donner libre cours à leur imagination, à se permettre tous les styles.
Le Tramway qui serpente la ville, y est pour beaucoup dans ce changement de tendance, en rendant ces chefs d'œuvres emblématiques plus visibles, plus accessibles. Ainsi, la Place des nations, cet espace public (7 hectares) devenu "C" pour cause de plateforme du tram, a été prise d'assaut "enfilant" la peau d'un "guide" pour faire redécouvrir cette richesse architecturale de bâtiments fonctionnalistes et modernistes dans ce "temple" de l'art déco, témoin encore de ce mouvement modern, de ce melting pot créatif.
La création de ce mastodonte de la circulation, dont les larges vitres reflètent ce qu'il y a autour, a permis aussi de réaménager la ville, par là où il passe, avec une mise à niveau des façades, des chaussées et des lumières rendant, le long de son parcours de nuit, la ville encore plus lumineuse, explique Rachid Andaloussi, cofondateur et président de Casa mémoire, une association pour la sauvegarde et la réhabilitation du patrimoine architectural du XXè siècle au Maroc. 
A l'époque, ces édifices avaient constitué le laboratoire des innovations de produit, de procédés et de l'esthétique en une sorte de rapprochement de l'innovation avec les besoins de différenciation qui font aujourd'hui de la ville un emblème. L'ensemble architectural offre une synthèse originale et une fusion créative entre les influences des cultures maghrébine, européenne et américaine. A l'innovation urbanistique fait écho l'innovation esthétique.
Elle a aussi bénéficié du savoir-faire des arts traditionnels (zelliges, boiseries, stucs), des courants internationaux et des technologies innovantes tel le béton armé, relate cet architecte qui se définit comme un artisan travaillant à réconcilier sa cité natale avec son prestigieux passé. 
Casablanca n'a pas que le style art déco, c'est une ville qui a représenté toute la panoplie de la modernité au niveau de la représentation architecturale avec du mauresque, du néo mauresque, du contemporain, une belle architecture avec une écriture et un langage magnifique mixant le savoir d'une nouvelle vague d'architectes venant de France à un savoir-faire marocain.
La redécouverte de ce patrimoine casablancais, initiée depuis quelques années grâce à Casa mémoire et ses défenseurs du bâti casablancais avec des visites guidées de lieux "rarement accessibles" tels les bâtiments administratifs, religieux (église Notre-Dame- de Lourdes) Bank Al Maghrib, consulat d'Italie et anciennes villas de particuliers transformées, a permis à cet ensemble architectural, ayant donné naissance à une approche collective transcendant l'inscription individuelle des bâtiments, de se faire reconnaître, de se mettre en lumière en dépit des couches de pollution.
La préservation de ce patrimoine insoupçonné puise sa force dans cette évolution du rapport entre la société civile, les institutions et l'effet fédérateur du patrimoine enclenchée, depuis novembre 2013, avec l'inscription sur la liste indicative du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Cette étape induit déjà une reconnaissance de la valeur universelle exceptionnelle de la capitale économique et de sa légitimité en tant que creuset architectural et urbain, d'une ville de défis où en 1950 se construisait le premier gratte-ciel africain, la Liberté (17 étages et 78 m de hauteur), et en 1993 le plus haut minaret du Monde (Mosquée Hassan II).

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.