Selon l'Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM) et la Fédération Démocratique du Travail (FDT) qui ont lancé l'appel à la grève pour aujourd'hui, 23 septembre 2014, dans la fonction publique, les collectivités locales et les établissements publics à caractère administratif, la décision a été dictée par nombre de considérations comme la gestion unilatérale du gouvernement des grands dossiers notamment celui des retraites sans associer les centrales syndicales. L'appel de grève intervient ainsi en protestation contre la décision du gouvernement de retirer le dossier de la réforme du régime des retraites du dialogue social et de la commission nationale de la réforme du régime des retraites, et contre les décisions de l'exécutif relatives au corps enseignant concernant la suspension du départ à la retraite prévu en cours d'année. Il intervient aussi suite à la décision du gouvernement d'introduire des mesures paramétriques sur la Caisse marocaine des retraites (CMR), qui aura pour conséquence la réduction de près de 30% des pensions de retraite. Les centrales estiment que le gouvernement prend des décisions unilatérales et «dangereuses» concernant ce dossier en violation de la méthodologie du dialogue et de la consultation en vigueur depuis plus de 15 ans. L'autre raison et non des moindres, a trait aux mesures prises par le gouvernement et qui portent un coup au pouvoir d'achat des salariés avec les hausses répétitives des prix notamment des hydrocarbures, l'eau et l'électricité, des hausses qui se répercutent sur les produits de base et de consommation. Les deux centrales reprochent par ailleurs à l'Exécutif de rechercher l'équilibre financier au profit de la paix sociale en choisissant de placer l'économie du pays entre les mains des institutions financières internationales. Les deux syndicats qui ont été rejoints par l'Organisation démocratique du travail (ODT) et qui déplorent le «non-respect» par le gouvernement des engagements pris par le passé notamment ceux relatifs à l'accord du 26 avril 2011, font part de leur «disposition à coordonner avec les autres centrales syndicales», au référentiel national démocratique, «en vue d'unifier les rangs et mener ensemble la lutte pour la défense des intérêts de la classe laborieuse marocaine». Ils appellent toutefois au retour au dialogue social en vue de trouver des solutions efficaces aux problèmes de l'ensemble des salariés.