Rétablir la confiance des Marocains en l'action politique, qu'ils ont perdue en le gouvernement, constitue l'essence de l'initiative commune des partis de l'Istiqlal et de l'Union Socialiste des Forces Populaires, a déclaré, samedi dernier, le secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, M. Hamid Chabat, lors de la première rencontre nationale commune des cadres des partis de la balance et de la rose. Décidée lors de la réunion de la commission mixte de coordination de l'action politique entre les deux partis, tenue au courant de ce mois, et conformément à la Charte de l'action commune, cette rencontre, qui s'est déroulée au siège du parti de l'Istiqlal, n'as pas seulement pour objectif de préparer les prochaines échéances électorales, a précisé M. Chabat. Elle est censée permettre, aussi et surtout, l'élaboration d'un programme politique commun, apte à sauver le pays de la situation désastreuse dans laquelle l'a placé l'actuel gouvernement. Après avoir rappelé que le parti de l'Istiqlal a toujours privilégié la coordination avec l'USFP, M. Chabat a mis l'accent sur l'importance cruciale que revêt la première rencontre nationale entre les cadres des deux partis. En ces temps de dégradation de la situation politique avec un parti au pouvoir qui s'évertue à étouffer le processus démocratique, et sociale sous les coups répétés contre le pouvoir d'achat des citoyens, la mission des deux partis historiques, issus de la matrice du Mouvement national, consiste à défendre les acquis démocratiques et sociaux des Marocains, a déclaré, en substance, le secrétaire général du parti de l'Istiqlal. Pionniers du nationalisme, le PI et l'USFP le sont également en matière de réformes politiques, dans le cadre de la Koutla, réformes qui ont permis à l'actuel parti à la tête du gouvernement d'accéder au pouvoir. «Quand notre pays a besoin de nous, nous sommes là», a souligné M. Chabat. Les partis de l'Istiqlal et de l'USFP, dont les directions actuelles sont issues de processus démocratiques internes, a-t-il rappelé, veulent porter la coordination de leur action commune à l'échelle des institutions, sections régionales, provinciales et locales, et de leurs organisations parallèles, de manière à mieux harmoniser l'action politique commune et en renforcer la substance démocratique. Il s'est également félicité du succès de la grève générale du 23 septembre, à laquelle avaient appelé l'Union Générale des Travailleurs du Maroc et la Fédération Démocratique du Travail, qui annonce le début de la bataille pour la défense des acquis sociaux des travailleurs et du pouvoir d'achat des citoyens. «Oui, c'était une grève politique pour contrer la politique du gouvernement qui menace les acquis sociaux arrachés de haute lutte par les travailleurs marocains et leurs syndicats», a martelé M. Chabat pour bien mettre en évidence qu'il n'est question d'avoir peur ni des mots, ni des menaces du gouvernement, plus apte à lancer l'anathème qu'à répondre aux attentes des citoyens. « Nous sommes l'alternative attendue », a affirmé M. Chabat. Survolant, dans un bref rappel historique, les différentes étapes de l'action politique coordonnée des deux partis issus du Mouvement national, le premier secrétaire de l'Union socialiste des Forces populaires, M. Driss Lachgar, a mis l'accent sur l'origine militante de la Koutla, luttant autant pour la démocratie que pour les droits des travailleurs. «Par cette rencontre, première du genre entre les cadres des deux partis, la Koutla poursuit sa lutte contre la tyrannie, en procédant à l'activation de la Charte d'action commune, dans le but de défendre les acquis démocratique et sociaux du peuple marocain, qu'elle a participé à arracher». M. Lachgar a tenu à préciser que le PI et l'USFP ont déjà assumé leur responsabilité pour sauver le pays de la crise cardiaque, selon l'expression devenue célèbre de feu Hassan II. La décision courageuse de monter au front gouvernemental, à un moment où le pays autant que toutes ses institutions étaient en crise, a permis aux deux partis d'enregistrer un bilan extraordinaire, marqué par le lancement de grands chantiers et la préservation de la paix social. Aujourd'hui, faute d'arguments pour contrer les critiques qui sont adressées au gouvernement par les partis d'opposition, il ne reste au chef de gouvernement que l'insulte pour tenter de défendre le bilan de son équipe gouvernementale, dénonce M. Lachgar, alors que c'est, chiffres à l'appui, que l'inefficacité de celle-ci peut être démontrée. Pour le premier secrétaire de l'USFP, l'actuel gouvernement n'a fait que remettre en cause les acquis démocratiques et sociaux des Marocains depuis sa prise de pouvoir. Alors que les précédentes équipes gouvernementales, depuis l'alternance, avaient préparé le terrain à l'émergence économique du Maroc, le gouvernement actuel a tout saboté par son action destructrice, au cours de ses trois années de gestion calamiteuse, et rendu lointaine la réalisation de cet objectif d'émergence. «Aujourd'hui, ce sont les projets même de démocratisation et de développement économique qui sont ainsi menacés», s'est insurgé M. Lachgar, qui a émis de forts doutes sur la capacité du parti au pouvoir à gérer au mieux les affaires de la nation. «Istiqlaliens et Usfpéistes ont de grandes responsabilités à assumer envers les Marocains, qui, à travers leur véritable alliance, constituent l'alternative attendue».