Dans un pays où il n'y a désespérément pas de rentrée littéraire, l'inauguration par Sa Majesté du Musée art d's modernes et contemporains, ainsi que la mise en chantier du Grand Théâtre Mohammed VI de Casablanca, ont eu le mérite de mettre en évidence la nécessité d'un débat national sur la question culturelle. Quelques milliers de dirhams pour publier une centaine d'exemplaires d'ouvrages « littéraires », quelques dizaines de milliers de dirhams pour entretenir des troupes de théâtre, et quelques dizaines de millions de dirhams pour qu'une vingtaine de films marocains, bons ou mauvais, sortent en salle chaque année : voici à peu près, sans caricature aucune, ce qui nous tient lieu de politique culturelle subventionnée par la tutelle, c'est à dire par l'Etat !! Sans oublier la facture des dizaines de festivals. Le problème, culturel justement, c'est que chez nous parmi la nomenklatura, médiatique, l'élite économique ou intelectuelle ou la classe aisée et favorisée, on ne prend pas la peine d'acheter des ouvrages ou d'aller au théâtre ou au musée en payant son ticket d'entrée ! Par contre, pour visiter le Louvre ou le British Musuem de Londres, tous frais payés, on ne se gêne pas ! La quadrature de cercle de la question culturelle repose, sur une équation économique où l'investissement doit s'avérer rentable. Sinon un livre, un film ou une œuvre artistique qui ne rapportent rien, ont juste le mérite d'exister... provisoirement ! A bon entendeur salut !