Les récentes « meurtrières » inondations qui ont sévi dans le Sud du Royaume, ont prouvé à qui en douterait encore l'insoutenable vulnérabilité climatique de notre pays. Pour un pays semi-aride, en proie à des sécheresses chroniques, les inondations sont des phénomènes extrêmes aggravés malheureusement par des négligences. On le dit bien qu'au Maroc, gouverner c'est pleuvoir, mais c'est surtout prévoir. C'est à dire non seulement gérer les imprévus – encore faut-il en avoir la capacité, les moyens, la volonté et les compétences requises – mais également prévoir bien à l'avance des plans de gestion des risques. De ce point de vue, le gouvernement est coupable de négligences meurtrières. Le Maroc est partie de la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, et il a ratifié le protocole de Kyoto sans prendre la peine toutefois de veiller scrupuleusement à traduire concrètement sur le plan national, régional et local par des plans d'adaptation aux effets des changements climatiques d'une part, et de l'autre des programmes d'atténuation de ces effets. En météorologie, les inondations font partie de ce qu'on appelle les phénomènes extrêmes. Un éventail de mesures aurait dû être pris au préalable afin de limiter les dégâts et épargner des vies humaines. Chose qui n'a pas été faite par certains départements. Du principe de précaution Le principe de précaution évoqué par le ministère de la Santé lorsqu'il s'est agi de justifier le report de la CAN pour cause de menace d'Ebola, est un principe dont le gouvernement doit user à chaque fois que la santé publique où des vies de citoyens sont menacées. Ce principe de précaution stipule de mettre en œuvre en permanence tous les moyens humains, scientifiques et logistiques dès qu'un risque ou une menace sont identifiés. Dans les régions du Sud, des plans d'urgence concernant les inondations doivent absolument être adoptés car ce n'est pas le cas encore. Sinon, l'incroyable état de délabrement de certaines routes et d'ouvrages tels que les ponts renseigne à quel point il s'agit de combler certains déficits sociaux et infrastructurels dans chaque région du Royaume. Prévenir vaut mieux que guérir, mais au moment de panser les plaies et les blessures des zones sinistrées, il s'agit de dénoncer la responsabilité du gouvernement, des autorités locales, sans oublier celle des élus. Combien, pour terminer, faudra-t-il encore d'inondations et de nouvelles victimes pour espérer une réelle mise à niveau !?