Par compassion envers un mourant, laissez Abdelaziz Bouteflika rentrer chez lui... à Oujda, au Maroc ! C'est lui-même qui l'aurait demandé, à en croire le site d'information kabyle Tamurt.info, repris par le site marocain «La relève.ma». Avec son hospitalisation, la deuxième en un mois, le président de l'Algérie aurait émis le vœu de passer ses derniers jours «chez lui», dans la maison familiale d'Oujda, retapée l'année dernière par son frère, Saïd, après qu'il ait fortement insisté à ce sujet. La famille Bouteflika, qui refuse de répondre au dernier vœu du mourant, au prétexte qu'il n'aurait plus toute sa raison, aurait-elle oublié les valeurs marocaines qui lui ont été inculquée, quand elle résidait à Oujda ? «Hchouma» ! Comment peut-on prétendre effrontément qu'un chef d'État, toujours en exercice, ne jouit pas de toutes ses facultés mentales ? Qui gouverne, alors, le pays voisin de l'est ? Seuls ceux qui ont été intoxiqués par la propagande algérienne peuvent être étonnés de voir Abdelaziz Bouteflika étaler, avec fierté, son attachement à ses racines oujdies. Face à la mort, personne n'a envie de s'amuser à travestir la vérité. Comme il le dit lui-même, à Oujda, il est «chez lui». Il n'a même pas à venir y passer discrètement ses derniers jours, puisqu'Abdelaziz el oujdi peut s'y afficher sans gêne aucune. Ceux qui auront des raisons légitimes de se sentir vexés par la volonté du président algérien de rentrer «chez lui», à Oujda, ce sont tous ces «experts» du Maghreb qui croyaient expliquer la guerre froide entre les deux pays frères et voisins par des élucubrations géopolitiques compliquées. Alors que la question relève tout simplement de la psychanalyse. La famille Bouteflika n'a donc pas à se sentir embarrassée. Même si le président algérien s'est très mal conduit avec les Marocains, ces derniers ne sont pas du tout rancuniers. «Ina lwatana ghafouroun rahim» (la patrie est clémente et miséricordieuse), dixit feu Hassan II. Avant tout, les Marocains sont «nass el kheir» (gens de bien) et Abdelaziz est, quand même, «weld famila» (fils de bonne famille dans le dialecte algérien). Et comme le dit si bien un proverbe du pays voisin de l'est, « mahma takbar lâyn, el hajeb ibka fougha » (L'œil a beau grandir, le cil reste en dessus)...