Le président de l'institut marocain des relations internationales (IMRI) Jawad Kerdoudi a plaidé, mercredi soir, pour l'accélération des réformes structurelles concernant l'éducation, la santé, la justice, la régionalisation, la retraite et la fiscalité qui sont indispensables pour une véritable relance de l'économie marocaine. Lors d'une conférence-débat sur «le projet de loi de finances 2015 : Quelle évaluation ?», M. Kerdoudi a recommandé de poursuivre le processus de réforme de la Caisse de compensation afin d'alléger la charge qui pèse sur le budget de l'Etat, tout en élargissant les programmes sociaux au profit des couches de la société les plus démunies. Après un bref aperçu sur le contexte international devant se caractériser, en 2015, par une stagnation de la croissance dans la zone euro (0,9 pc selon la Banque Centrale européenne), l'intervenant a énuméré les principales dispositions du PLF 2015, estimant que le taux de croissance de 4,4 pc prévu pour 2015 est possible du fait de la bonne campagne agricole 2014-2015 et de la baisse du prix du pétrole. En effet, le projet s'est basé sur un prix du baril de pétrole à 103 dollars alors qu'il n'est actuellement que de 58 dollars, a-t-il relevé, appelant à faire plus d'efforts pour réduire le déficit budgétaire à 3 pc du Produit intérieur brut, contre des hypothèses de 4,3 pc, et l'endettement public à 60 pc du PIB (actuellement de 64 pc), qui sont les normes internationales. Les secteurs sociaux ont été privilégiés avec une dotation de 130 milliards de dirhams (MMDH) soit 52 pc du budget total dont les principales composantes sont l'Education (46 MMDH), la Santé (13 MMDH) et l'Enseignement supérieur (9 MMDH). Les autres dispositions sociales concernent la Caisse de Compensation (23 MMDH), la prise en charge par l'Etat de la part patronale au titre de la retraite et de l'assurance maladie (17,5 MMDH) ainsi que la création de 22.510 postes budgétaires. Il a, en outre, recommandé de faire une évaluation de tous les programmes consacrés à la promotion de la PME (Idmaj, Taehil, Imtiaz, Moussanada) afin d'en augmenter l'efficacité. Il a, toutefois, fait remarquer que le budget d'investissement de l'Etat proprement dit n'est que de 54 milliards de dirhams soit 17 pc du budget général, ce qui est insuffisant pour booster l'activité économique et créer de nouveaux emplois.