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Une ONG les accuse d'accentuer la détérioration de leur santé physique et psychique Enfants handicapés abandonnés au Maroc : Des établissements sociaux pointés du doigt
Absence d'un minimum de normes de qualité, insuffisance des ressources et d'infrastructures appropriés, difficultés d'accès aux services de santé pour causes des prix élevés des soins et des médicaments, absence de cadres qualifiés et spécialisés dans le domaine, et on passe : Etre handicapé et de surcroit abandonné au Maroc n'est pas une sinécure. Les enfants en situation de handicap abandonnés au Maroc vivent dans des établissements de protection sociale accentuant la détérioration de leur santé physique et psychique, a estimé, jeudi à Rabat, l'ONG «Handicap International». C'est en tout cas ce que fait ressortir une étude menée conjointement, sur 22 établissements, par l'UNICEF, le ministère de la solidarité, de la femme, de la famille, du développement social, l'Entraide nationale, le ministère de la santé, la Ligue marocaine de protection de l'enfance, le Conseil national des droits de l'Homme, le ministère des Habous et des affaires islamiques, l'observatoire national des droits de l'enfant et la Rabita Mohammadia des Oulémas. Selon cette étude sur «les enfants en situation de handicap abandonnés dans les institutions au Maroc», cet état des lieux résulte de l'absence d'un minimum de normes de qualité au sein des établissements sociaux, tant au niveau des ressources humaines que des infrastructures appropriées et de l'accès aux services de santé à cause des prix élevés des soins et des médicaments. En matière de ressources humaines, l'étude, présentée lors d'une conférence de «Handicap International», montre que les établissements d'accueil ne disposent pas de cadres qualifiés et spécialisés dans le domaine de l'éducation des enfants handicapés, avec une nourrice pour chaque 23 enfants. Côté infrastructures, l'étude déplore l'absence d'infrastructures et d'équipements dédiés aux enfants handicapés et l'inadaptation des locaux à leurs besoins spécifiques, notant que 80 pc de ces enfants n'accède pas à l'enseignement public, en l'absence d'établissement qui leurs sont adaptés. Les subventions de l'Etat, fait-on observer, restent symboliques et ne dépassent pas les 20 pc, alors que le reste est assuré par des acteurs privés, notamment les organisations internationales. Afin de surmonter cette situation difficile, handicap International prône l'élaboration d'un plan d'action visant principalement la promotion de la situation des enfants abandonnés en situation de handicap et la préservation de leurs droits, soulignant la nécessité d'accorder l'appui technique et financier aux établissement d'accueil, d'assurer la formations des ressources humaines et la gratuité des soins et médicaments au niveau des centres hospitaliers publics. Dans une allocution à cette occasion, l'ambassadeur de l'Union européenne à Rabat, Rupert Joy, a indiqué que le Maroc est appelé à assurer les conditions d'accueil et de prise en charge de ces enfants et à garantir leur accès aux soins de santé et à l'éducation publique pour leur éviter de souffrir et aspirer à un bon avenir. De son côté, la directrice générale de la Ligue marocaine pour la protection de l'enfance, Asmae Benabdellah, a affirmé que son organisation s'attèle actuellement à la création de structures régionales dédiées à la prise en charge des enfants abandonnés en situation de handicap, avec l'affectation de professionnels qualifiés, estimant que de tels projets nécessitent l'engagement de tous.