ONU: Omar Hilale humilie le chef de la diplomatie algérienne au Conseil de sécurité [Vidéo]    Droits de l'Homme : le Maroc, un partenaire principal du Conseil de l'Europe    La Chambre des Représentants: séance plénière jeudi pour le parachèvement des organes    Protection civile : accord entre le Maroc et les Îles Comores    Service militaire 2024 : le 29 avril, dernier délai pour remplir le formulaire de recensement    Revue de presse de ce jeudi 18 avril 2024    La Ford Mustang fête ses 60 ans    Nigeria. La musique et le cinéma animent l'économie    Côte d'Ivoire. Le festival qui rapproche les jeunes de l'industrie    USA: Tesla compte soumettre à nouveau à ses actionnaires le plan de rémunération d'Elon Musk    Cours des devises du jeudi 18 avril 2024    Afrique de l'Ouest et centrale. L'inflation aggrave la crise alimentaire    Mali. L'armée se dote d'une force d'intervention rapide    Nador : mise en échec d'une tentative de trafic de 116.605 comprimés psychotropes    Morocco arrests three foreign nationals wanted by US in drug trafficking case    Agriculture durable : Sadiki s'entretient avec le DG de la FAO    Inflation : le coût du mégaprojet de liaison électrique Xlinks augmente de 30%    Chambre des Représentants : Omar Hjira nouveau président par intérim du groupe istiqlalien    Météo: le temps qu'il fera ce jeudi 18 avril au Maroc    LDC / Quart de finale City vs Réal : Le Real demi-finaliste au bout des tirs au but    Sahara CIA files #1 : Algerian military, President at odds over Western Sahara    Ligue de Champions : le Bayern bat Arsenal 1-0 et rejoint les demi-finales    Ligue des champions : le Real Madrid qualifié aux demi-finales    Laâyoune : la Marine Royale porte assistance à 131 Subsahariens candidats à la migration irrégulière    LdC asiatique: Rahimi s'offre un hat-trick en 30 min face à Al-Hilal    A peine 48h après son ouverture, KFC détruit et fermé en Algérie    La DGSN arrête 3 étrangers soupçonnés de trafic de drogues dures à Marrakech    Tan-Tan: la « dénonciation calomnieuse » d'un détenu à la prison locale, une tentative d'obtenir des privilèges illégaux    Message de condoléances et de compassion de SM le Roi au Sultan d'Oman suite aux inondations survenues dans son pays    Centrafrique: trois militaires tués lors d'une embuscade dans le nord-est du pays    Le ministre de l'Intérieur s'entretient avec son homologue comorien    Tanger : Signature d'une convention de partenariat pour soutenir l'éducation par le sport    Saint-Christophe-et-Niévès réitère sa position constante en faveur de la souveraineté du Maroc sur son Sahara    La disponibilité et la sécurité des médicaments contre l'hémophilie revêtent une importance particulière pour le ministère de la Santé    Arrestation de deux individus dont un Libanais pour piratage d'appels téléphoniques internationaux    Festival Gnaoua et Musiques du Monde d'Essaouira, une 25è édition prometteuse (Organisateurs)    Botola D1/J26: FAR-MAS à huis clos    Ligue des champions / Quarts de finale - Ce soir: Bayern-Arsenal mais surtout City-Real    Préservation du patrimoine immatériel : Mehdi Bensaid se félicite de son bilan devant les Conseillers    8ème Semaine de l'espagnol : célébration d'une langue en constante expansion    Sécheresse. La Zambie a besoin de fonds    Bensaid prône les partenariats pour le développement de la culture    Essaouira. Le Festival Gnaoua accueille Buika, Saint Levant et Bokanté    USA: Le réseau social de Trump se dote d'un service de streaming vidéo    New York: L'Envoyé spécial de l'ONU pour la Libye présente sa démission    Exposition : les bijoux berbères du Palais royal fascinent à Doha    Cannes 2024. « La mer au loin » de Saïd Hamich Benlarbi à la Semaine de la Critique    Le groupe légendaire UB40 fêtera ses 45 ans à Casablanca    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Entretien avec May-Lis Bertin, réalisatrice du film « BLANC GRIS»
Publié dans L'opinion le 24 - 01 - 2015

Le film raconte l'histoire, inspirée de faits réels, de trois jeunes Marocains en Belgique, sans papiers, qui, pour régulariser leurs situations, vont essayer de contracter des mariages. Au final, il y aura un mariage d'amour, un mariage gris et un mariage blanc. Un sujet d'actualité vers 2006 et plus encore, une période où dans une commune de Bruxelles, ce genre de mariages gris et blancs a atteint 40%, avec tout ce que cela comporte comme divorces, vengeances, dépressions...avant que les autorités ne mettent plus de restrictions. On a fait le point sur ce film réaliste: « Blanc Gris » avec sa réalisatrice, May-Lis Bertin rencontrée à Rabat, qui a à son actif des reportages scientifiques réalisés pour la télévision belge.
Parlez-nous de votre première expérience en tant que réalisatrice ?
Après avoir réalisé quelques reportages pour la RTBF, la télévision belge, sur les chevaux pour « Cheval Magazine » et scientifiques pour l'émission « Matière grise », qui est rediffusée sur TV5, j'ai commencé à écrire ce scénario, puis l'ai laissé de côté, pensant ne jamais pouvoir le réaliser. Après avoir entendu parler du concept de films low-cost, qui se font avec de très petits budgets, j'ai décidé de terminer mon scénario et réaliser ce long métrage. Ce sont des cas réels observés pendant plusieurs années alors que j'étais bénévole pour Médecins du Monde, en contact avec beaucoup de sans papiers et de quelques filles qui se sont fait avoir. Le film a été visionné et accepté par le centre cinématographique marocain. Les comédiens sont assez jeunes mais ont eu une formation et quelques expériences au cinéma. La musique est du talentueux Hicham Chaihidi, originaire d'Agadir. Le film a été sélectionné aux festivals « Elles tournent » et « Brussels in love » en Belgique. Il sera présenté bientôt à Liège.
Que voulez-vous dire par mariage gris et mariage blanc ?
Le thème du film émane de cas réels ; il reproduit la situation en Belgique de Marocains sans papiers qui veulent régulariser leurs situations de la manière la plus facile. Il est devenu très difficile pour les illégaux de survivre en Belgique, à cause de l'offre insuffisante de petits boulots, de petits logements.
Pour ce qui est du mariage blanc, la personne en situation illégale cherche une femme qui veuille bien faire un faux mariage, moyennant une somme d'argent qui équivaut, de nos jours, à 15 000 euros. Ils font semblant d'habiter ensemble pendant environ deux ans. Après l'obtention de ses papiers, soit une carte de 5 ans, ils se séparent et divorcent. Récemment, à cause des abus, la législation est devenue plus stricte : l'étranger ne peut avoir sa carte 5 ans que si lui et/ou son conjoint travaille, sinon, il obtient une carte de deux ou trois mois provisoire, renouvelable ou prolongée... et qui ne lui permet pas de sortir du territoire belge. Pour ce qui est du mariage gris, l'étranger en situation illégale rencontre une fille et fait semblant d'être amoureux d'elle. La victime est souvent une femme d'un certain âge, seule, fragile et naïve, qui est toute heureuse d'avoir trouvé un jeune et beau Marocain ou Egyptien ou Sénégalais, ...qui s'intéresse à elle. Elle est amoureuse et se marie assez rapidement. Elle a tendance à prendre pour de l'amour, la joie et la reconnaissance de leur « ami » qui a enfin trouvé une solution à sa situation précaire. Seulement, une fois en possession de son titre de séjour, il la quitte. C'est à ce moment qu'elle se rend compte de l'arnaque et son projet de vie s'effondre.
Il ne faut pas stigmatiser les sans papiers, il y a de vrais mariages d'amour qui marchent et qui durent longtemps, et il y a des gris et des blancs. Et parfois ce sont les hommes qui se font avoir ... et cela concerne aussi toutes les nationalités.
A partir de 2006, la Belgique a pris certaines mesures comme la mise en place de cellules spéciales de dépistage de faux mariages, la sensibilisation à travers des reportages et autres media, mais malgré tout, il y a encore des femmes et des hommes victimes de ce phénomène.
J'ai essayé de traiter le thème autrement, sous forme de fiction et je n'ai pas voulu tomber dans le cliché. Je ne vais pas non plus encourager cette pratique ; mon film peut être un outil de sensibilisation. Mais une fois que le mal est fait, dans la plupart des cas, je pense qu'il est plus intéressant d'essayer de rester dans une énergie d'amour, d'essayer de comprendre les raisons profondes des faits et gestes de son « mari », de garder le positif de la connaissance d'une autre culture, de voyages, du temps passé ensemble, plutôt que de tomber dans la haine, la vengeance. Même si ce n'est pas facile, vu l'humiliation, les mensonges et les manipulations. Mais on peut se dire que les choses arrivent parce qu'elles ont un sens. C'est peut-être pour cela que la RTBF n'a pas accepté mon film. Nous attendons une réponse de Médi1TV.
Avec ces mesures restrictives, y a-t-il encore des mariages blancs et gris ?
De nos jours, ressurgissent d'autres cas. Au lieu de déposer un demande de mariage à la commune, qui a de fortes chances d'être refusée, il y a la possibilité du concubinage que l'autorité ne peut faire que constater au fil des années et qu'elle ne peut interdire, à moins de trouver des facteurs flagrants qui les trahissent (ils ne se connaissent pas vraiment, ne parlent pas la même langue, ont une trop grande différence d'âge, ...). Le fait d'avoir un enfant et de le reconnaître, est une autre issue qui a la cote.
Y a-t-il des problématiques
à soulever ?
J'ai participé comme figurante à de tournages de films français, soutenus par une importante production et réalisé avec une équipe, à mon sens surpeuplée, de 40 à 50 personnes. Je trouve qu'il y a un déséquilibre entre les films qui reçoivent un budget démesuré et beaucoup de projets qui ne voient jamais le jour parce qu'ils n'ont pas les moyens et c'est dommage. Avec une équipe moyenne on peut faire du bon travail. Il faudrait niveler et donner des moyens à des projets non retenus par les boites de production mais qui en valent la peine.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.