Quelle est la solution pour sortir la Libye de la guerre civile ? Est-elle militaire ou politique ? C'est la question qui devait être posée hier matin à Addis-Abeba au groupe international de contact pour la Libye, un groupe que l'Union africaine a créé le 3 décembre pour coordonner toutes les actions en faveur de ce pays. Et le défi est immense. Depuis quatre ans la Libye est un champ de bataille où un certain nombre de pays s'activent par milices interposées. Et l'idée de Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente de la Commission de l'Union africaine, c'est de réunir tous les voisins de la Libye, les pays du Golfe, les pays européens, plus les cinq grands de ce monde, soit en tout quelque 25 pays afin de mettre un terme à cette grande foire d'empoigne. Ainsi, ce mercredi matin, se retrouveront côte à côte notamment l'Egypte, qui soutient le gouvernement de Tobrouk, et le Qatar qui est beaucoup plus proche du gouvernement de Tripoli. Alors quelle est la solution ? On sait que le Niger préfère l'option militaire alors que l'Algérie préfère l'option politique. On sait aussi qu'une amorce de dialogue a débuté à Genève entre les gouvernements de Tobrouk et de Tripoli, sous les auspices de l'ONU et avec le soutien de l'UA. On y verra plus clair ce midi, mais ce qui est sûr, c'est que cette réunion signe le grand retour de l'Union africaine sur la scène libyenne. En 2011, Jean Ping, qui était à l'époque le président de la Commission de l'UA, avait été volontairement mis sur la touche par les pays de l'Otan. On l'avait crucifié comme un pro-Kadhafi, alors que c'était totalement faux, dit aujourd'hui l'un de ses anciens collaborateurs à l'Union africaine. Après quatre ans d'absence, les Africains veulent revenir en force sur le dossier libyen. Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, les autorités de transition n'ont jamais réussi à imposer leur pouvoir face aux nombreuses milices, formées d'ex-rebelles. Le gouvernement et le Parlement reconnus par la communauté internationale, chassés de Tripoli, siègent dans l'est de la Libye. Les milices rivales pro et antigouvernementales continuent à se disputer les territoires et la manne pétrolière au prix de combats meurtriers. Malgré la trêve annoncée par les milices en vertu d'un accord conclu à Genève (Suisse) en janvier, les combats meurtriers continuent, notamment à Benghazi, dans l'est du pays, où le général Haftar, soutenu par les forces gouvernementales, tente de reprendre la ville. Les violences ont fait 22 morts et 68 blessés à Benghazi en 24 heures, a affirmé, lundi soir, une source de sécurité.