En ces temps de forte dose technologique, en particulier dans le domaine de l'audiovisuel, le cinéma marocain ne peut être en laisse. Cela se répercute également sur le festival national du film dont la seizième édition prend fin aujourd'hui à Tanger. Ici comme ailleurs, les techniques de télévision et de cinéma se conjuguent pour assurer un spectacle adressé au plus large public qui est potentiellement celui de la télévision. Et de ce fait, les producteurs comme les scénaristes et les réalisateurs, tiennent compte de l'audience lors de l'élaboration de leurs projets. D'abord les thèmes choisis. On se penche de plus en plus vers des sujets d'intérêt général susceptibles d'impliquer de vastes franges sociales dans un but de pure identification. On adhère bénévolement à l'histoire du film si l'on s'identifie à un quelconque de ses personnage. Ce n'est pas une constatation qui date d'aujourd'hui sachant que des théoriciens et psychologues ont consacré une partie de leurs travaux à décortiquer le rapport fructueux et en même temps complexe entre le spectateur et le film. Les films faits actuellement par les grands studios comme ceux relevant des petites cinématographies tiennent compte de ce facteur en privilégiant des histoires communes à tous. Le deuxième volet de cette approche concerne les supports qui se multiplient indéfiniment au bon aloi du consommateur féru de gadgets de toutes sortes aussi insignifiants soient-ils. Dans ces temps "modernes", peut-on vraiment parler de cinéma quand la production cinématographique s'est docilement diluée dans celle de la télévision par le biais de supports sans fin engageant un minimum de frais. L'élément "argent" est fondamental dans la fructification du paysage audiovisuel y compris celui du cinéma car il permet de réduire les frais et de ce fait amplifier la production. C'est le cas du cinéma marocain où l'on assiste à une paradoxale situation. Le support 35 mm, jugé onéreux et dépassé, n'est plus de rigueur ni par les producteurs-réalisateurs, ni dans les salles de projection. Les budgets des films soutenus par le fonds d'aide du moins, devraient être vus à la baisse en tenant compte de ce facteur technique déterminant. Cela fait des années que les cinéastes marocains ont abandonné une technique aussi vétuste s'adaptant malicieusement aux nouvelles technologies de tournage et de projection en vue de réduire au minimum les coûts de production parfois en contradiction avec la réglementation en vigueur. Il est peut-être temps de revoir cette inapplicable réglementation.