Johannes Hahn, commissaire chargé de la politique européenne a déclaré, mercredi 4 mars, que cette instance envisage de réviser sa politique afin de coordonner sa diplomatie avec les crises, en l'occurrence la crise ukrainienne, le conflit syrien et les relations avec la Russie sans dépendance des alliés dont les Etats-Unis. « Il revient à l'Europe de régler ses problèmes sans s'appuyer sur ses alliées ou d'autres pays» a-t-il réaffirmé. Selon les responsables de l'Union européenne cette instance envisage de mettre en application un plan afin de réformer la politique baptisée « la politique de voisinage de l'Europe» avec les pays qui se situent dans le croissant de l'Europe de l'Est jusqu'au Moyen-Orient et ceux qui se trouvent dans le bassin méditerranéen jusqu'en Afrique du Nord. La politique européenne de voisinage (PEV) ne vise pas les intérêts de la Russie, a déclaré, par ailleurs, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini. «Notre politique de voisinage ne vise pas une confrontation avec qui que ce soit, elle est basée sur la coopération. La politique de l'UE ne vise pas les intérêts de la Russie. La porte de la coopération avec l'UE reste toujours ouverte pour nos voisins, dont la Russie», a indiqué la diplomate. Elle a souligné que l'Union européenne qualifiait la Russie de «voisine de ses voisins» et avait l'intention de développer ses relations avec cette dernière. Le climat entre Moscou et l'Union européenne, ces temps-ci, rappelle, en effet, celui de la Guerre froide, il y a cinquante ans. Récemment, deux bombardiers russes, capables de transporter l'arme nucléaire, ont frôlé l'espace aérien français et britannique dans la Manche. Des avions de chasse des deux pays ont même dû décoller et encadrer les avions russes. La scène a été filmée depuis l'un des appareils russes et a été mise sur internet. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a simplement évoqué une «présence intempestive». Mais d'autres incidents similaires ont eu lieu en mer baltique. Un spécialiste des politiques de défense explique à France 3 qu'il s'agit d'un jeu habituel, amplifié par le contexte conflictuel en Ukraine : «Ce sont des signaux politiques. C'est également le moyen de collecter des informations». L'attitude russe peut être vue comme une réponse à l'OTAN, qui a renforcé ses capacités dans l'est européen.