Triste réalité. Il ne se passe pas un jour sans que le sang ne coule en Afrique comme si le destin du continent est régulé par la guerre. Boko Haram au Nigeria, les Chebab en Somalie, les mouvements islamistes affiliés au MNLA au Mali, les rebelles en RDC et la liste est longue. A chaque attentat, les mêmes cris de désespoir, les larmes de désolation, l'indignation et l'impuissance s'emparent de la population, s'en suivent les condamnations et les réprobations de la communauté internationale. Une communauté internationale qui s'agite selon l'importance ou du moins la puissance de l'Etat où se produisent ces crimes barbares perpétrés par des jihadistes. Sinon comment expliquer ce silence après la folle tuerie à l'université de Garissa au Kenya, la semaine dernière. Un massacre qui a coûté la vie de 147 personnes. Des vies brisées, des familles endeuillées. Aucun motif, aucune explication ne pourront justifier une telle barbarie. Face à ce drame, aucun chef d'Etat africain n'a parlé de marche pour exprimer sa solidarité avec le peuple kényan. Pourtant, on a vu certains se parader à Paris après le massacre à Charlie Hebdo, ou encore à Tunis pour dénoncer l'attentat terroriste qui a pris pour cible, le 18 mars dernier, le Musée du Bardo dans la capitale tunisienne faisant au moins 22 morts. Mais rien de telle mobilisation pour la mort de près de 150 personnes. Idem pour l'enlèvement et la disparition des 200 filles par Boko Haram au nord du Nigéria. Que faut-il retenir de cette attitude de deux poids, deux mesures ? Rien. Sinon l'hypocrisie de cette même communauté internationale dont une partie finance et entretient, à coups de millions de dollars et d'euros, ces mouvements islamistes. Ces africains radicaux qui se réclament d'un islam rétrograde, d'une foi d'intolérance. Aujourd'hui, le Kenya enterre ses morts. Les survivants de cette folle journée du jeudi, 2 avril 2015 à l'université de Garissa, resteront marqués à jamais. Un cauchemar qu'ils devront vivre avec pour le restant de leur vie. Et rien n'indique que l'attentat de Garissa sera le dernier en Afrique. Car les dirigeants de l'Afrique subsaharienne ne veulent pas mutualiser les informations sur ces groupuscules armés et qui sèment la terreur partout où ils passent, ni autoriser le droit de poursuite, sous prétexte de la souveraineté territoriale. Or comment peut-on parler de souveraineté quand on a des frontières poreuses ? Ce qui explique le déplacement facile de ces africains radicaux... En attendant que les dirigeants africains comprennent cette nécessité d'unir les forces, mutualiser les informations, le massacre continue.