Au Yémen, où la situation empire de jour en jour, la confusion régnait le jeudi 16 avril. La branche yéménite d'Al-Qaïda s'est emparée d'un aéroport du sud-est du pays, tandis que des tribus ont pris le contrôle d'un important terminal pétrolier de la même région troublée du Hadramout. Al-Qaïda au Yémen s'est emparé jeudi de l'aéroport de Moukalla, chef-lieu de la province du Hadramout, a indiqué un responsable de l'aéroport. "L'unité militaire en charge de la sécurité de l'aéroport s'est retirée sans résistance", a précisé ce responsable. Des combattants d'Al-Qaïda ont déjà attaqué la ville de Moukalla le 2 avril et pris, en 24 heures, le contrôle des principaux quartiers, libérant plus de 300 détenus, dont un de leurs chefs. Mais l'aéroport restait jusqu'ici hors de leur contrôle. Avec la prise de l'aéroport, le réseau sunnite contrôle désormais l'ensemble de Moukalla à l'exception d'un camp militaire resté aux mains des pro-Hadi. Al-Qaïda, ennemi juré des Houthis même si ces deux groupes combattent le pouvoir de M. Hadi, est fortement implanté dans le sud et le sud-est du Yémen. Des combattants de tribus, profitant de l'effondrement de la sécurité au Yémen, ont pris jeudi le contrôle d'un important terminal pétrolier dans le sud-est du pays, après le retrait des soldats qui assuraient sa protection, a indiqué une source militaire. Le terminal, situé à Al-Chehr, dans la province du Hadramout, "est passé sous le contrôle total de combattants de tribus après que l'unité militaire qui le gardait s'est retirée dans l'après-midi sans résistance", a déclaré cette source. Le terminal d'Al-Chehr "est passé sous le contrôle total de combattants de tribus après le retrait dans l'après-midi sans résistance de l'unité militaire qui le gardait", a déclaré cette source. La prise de ce terminal, relié aux gisements pétroliers de Masila, province du Hadramout, fait suite à la conquête annoncée mardi de Belhaf, l'unique terminal gazier du Yémen, situé dans la province voisine de Chabwa et tombé aux mains de tribus. Yemen LNG, la compagnie qui exploite le terminal gazier de Belhaf, avait annoncé la suspension de la production et des exportations en raison de l'aggravation de la situation. Pays pauvre de la péninsule arabique où la population est fortement armée et dont le territoire est morcelé, le Yémen est depuis des années en proie aux violences impliquant plusieurs groupes militaro-religieux dont les Houthis, Al-Qaïda, les puissantes tribus et plus récemment le groupe jihadiste de Da'ech. La crise a dégénéré en guerre ouverte après que les Houthis, aidés d'unités restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, ont lancé en juillet 2014 à partir de leur fief de Saada (nord) une offensive qui leur a permis d'entrer dans la capitale Sanaa le 21 septembre avant de s'en emparer totalement en janvier. Ils ont aussi conquis de nombreuses régions du centre et de l'ouest du pays et tentent actuellement de prendre le Sud, forçant M. Hadi à fuir en mars vers l'Arabie saoudite sunnite voisine. Ce pays, cherchant à stopper la progression des Houthis liés à l'Iran chiite, a lancé le 26 mars avec d'autres pays arabes des raids aériens qui visent tous les jours les positions Houthis.