notre patrimoine artistique national dans un spectacle féerique et hautement rayonnant où l'unicité des différents folklores de l'ensemble des régions du royaume se conjugue dans une harmonie musicale, costumière, linguiste et artistique à même d'emporter l'assistance enivrée d'extase sur un tapis volant. Déjà le choix du prestigieux palais Badii pour abriter ses frasques et le distillement de l'éclairage les accompagnant laissait rêveurs. A son tour l'organisation matérielle appuyée par une logistique hy tech et parfaitement appropriée ne laisse aucune chance à l'improvisation. Pendant longtemps, le FNAV était le seul événement artistique grandiose en lice à illuminer le ciel et à faire régénérer un précieux pan de notre patrimoine culturel, façon de rendre un hommage posthume à son créateur le défunt Mohamed V. Pendant longtemps, il drainait des visiteurs étrangers de par le monde et les médias dans leur diversité, qui de l'Europe, qui de l'Asie, qui de l'Amérique et de l'Afrique ne rataient aucune occasion pour le couvrir. N'était-il pas le fer de lance de la promotion du produit touristique, non seulement de Marrakech mais de tout le Maroc ? Ne figurait-il pas en première ligne sur les agendas de nos hôteliers en tant qu'événement d'appel dans leurs démarches de promotion ? Même nos boulevards et nos avenues arboraient des banderoles à chaque été pour annoncer son avènement et les diverses représentations du ministère du tourisme à l'étranger affichaient des posters et autres dépliants en guise de rappel et d'invitation aux visiteurs. Sauvé par la société civile ? C'est que le FNAV était entre de bonnes mains, confié à des hommes du métier, des professionnels qui maîtrisent le produit et qui disposent d'un plan de travail accompagné d'une stratégie dans le temps et dans l'espace, soucieux de respecter à la fois l'esprit et l'objectif pour lesquels il fut crée. Pour avoir eu la chance d'accompagner cette évolution, qui est aujourd'hui en net déclin, croyez moi que j'ai les larmes aux yeux à le voir en voie de disparition. C'est malheureux et scandaleux à la fois. Malheureux de le voir dans cet état de déliquescence avancée et scandaleux de le constater abandonné à son triste sort, à moins qu'il ne s'agisse d'un complot du silence ce qui serait en totale discordance avec l'esprit de nationalisme qui doit animer tout marocain jaloux du rayonnement du patrimoine de son pays. Devant ce silence assourdissant, nous sommes heureux à l'Opinion d'apprendre que la société civile commence à bouger pour éviter au FNAV une mort qui s'annonce certaine, auquel cas les responsables qui sont aujourd'hui en charge sur sa destinée doivent être passibles de non assistance à une entité en danger. En aucune circonstance, l'arbre ne saurait cacher le forêt et ce n'est pas la création d'une soi- disante cité des arts qui dissimulerait le flagrant échec d'une gestion cavalière, soutenue au gré des humeurs. A pareille époque, les préparatifs du Festival des Arts Populaires battent leur plein au point qu'ils constituent la tasse du thé de tous les marocains. Aujourd'hui on n'en entend plus parler, à croire qu'il n'existe plus pendant que d'autres festivals qui sont encore à leurs débuts annoncent déjà la couleur. Bref de laxisme et du laisser aller Que nos autorités locales veuillent bien passer à l'action pour sauver ce qui reste de l'être. Un véritable séminaire qui réunirait les hommes du métier, et Dieu sait qu'ils sont nombreux et compétents à Marrakech, autour de l'avenir du FNAV serait le bienvenu. Persévérer dans un silence qui serait qualifié de complice, se traduirait par un coupable forfait non seulement des pouvoirs publics mais de toutes les forces vives de la société qui ne savent pas apprécier leur patrimoine culturel à sa juste valeur et le laissent péricliter dans l'anonymat.