L'événement était avant tout symbolique. Le drapeau rouge, noir, blanc et vert des Palestiniens a été hissé mercredi pour la première fois au siège de l'ONU à New York. «Dans ce moment historique, je dis à mon peuple partout: hissez le drapeau palestinien très haut, parce que c'est le symbole de notre identité. C'est un jour de fierté», a déclaré le président palestinien Mahmoud Abbas. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, est intervenu mercredi à la tribune des Nations unies pour accuser Israël de saboter les efforts américains d'une paix au Proche-Orient, estimant que les opérations de sécurité menées sur l'Esplanade des mosquées pouvaient conduire à une guerre de religion. «La Palestine, qui est un Etat observateur non membre des Nations Unies, mérite d'être reconnue comme un Etat à part entière», avait-il plaidé un peu avant à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, évoquant «les énormes sacrifices» consentis par les Palestiniens et leur «patience au cours de toutes ces années de souffrance et d'exil». Dans sa déclaration faite avant que le drapeau palestinien soit hissé au siège de l'Onu, Mahmoud Abbas a annoncé que l'Autorité palestinienne ne se considérait plus liée par les accords d'Oslo conclus au milieu des années 90 et constituant les premiers jalons en vue d'un règlement du conflit israélo-palestinien. Il a répété ce que l'Autorité palestinienne affirme depuis plusieurs années : ces accords ne peuvent pas s'appliquer tant qu'Israël soutiendra les colonies de peuplement en Cisjordanie et refusera de libérer les prisonniers palestiniens. «Vous savez tous qu'Israël a sapé les efforts faits par l'administration du président Barack Obama au cours des dernières années, et plus récemment les efforts du secrétaire d'Etat John Kerry destinés à parvenir à un accord de paix grâce à des négociations», a-t-il déclaré devant l'Assemblée générale. «Nous sommes déterminés à préserver l'unité de notre pays et de notre peuple», a-t-il poursuivi. «Nous cherchons à constituer un gouvernement d'union nationale capable de fonctionner dans le cadre du programme de l'Organisation de libération de la Palestine et nous essayons d'organiser des élections législatives et présidentielle». Les services du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, ont jugé que les propos de Mahmoud Abbas étaient «trompeurs et qu'ils encourageaient à la révolte et à l'illégalité au Proche-Orient» Les tensions entre Israéliens et Palestiniens se sont vivement accrues ces dernières semaines, les Palestiniens accusant les forces de l'ordre israéliennes d'interventions perçues comme des violations sur l'Esplanade des mosquées à Jérusalem-Est. Le recours «à la force brutale» par Israël sur ce lieu saint, a prévenu Mahmoud Abbas, pourrait «transformer le conflit politique en un conflit religieux, créant une situation explosive à Jérusalem et dans le reste des territoires palestiniens occupés». Mahmoud Abbas, entouré de diplomates et de responsables de son administration, a ensuite présidé à la levée du drapeau palestinien pour la première fois devant le siège des Nations unies. «Bientôt viendra le jour de la levée de ce drapeau sur Al Qods (Jérusalem Est) la capitale de notre Etat palestinien», a commenté le dirigeant. «Ce jour, chaque année, le 30 septembre, sera le jour du drapeau palestinien», a-t-il ajouté. L'Assemblée générale de l'Onu a approuvé en septembre une résolution palestinienne demandant que le drapeau des Etats non membres puissent être hissés «au quartier général (de l'Onu) et dans les services des Nations unies le lendemain des drapeaux des Etats membres».