Nos hôtels, toutes catégories confondues, affichent profil bas, alors qu'en pareille période, ils rivalisent d'enthousiasme et leurs patrons se frottent les mains à l'idée de voir les vacances de fin d'année s'approcher. L'on ne rappellera jamais assez que l'industrie touristique est extrêmement fragile et qu'il suffirait qu'un fâcheux événement ait lieu quelque part, fut-il à des milliers de kilomètres de distance, pour que ses ondes de résonance impactent l'ensemble des métiers directs ou parallèles de la profession, sans distinction. Ce qui se passe aujourd'hui à Marrakech, par exemple, en est une éloquente illustration. C'est ainsi que les attentats de Paris Saint Denis, Bamako et, il y a moins de 24 heures, Tunis, ont tout remis à plat, prévisions, agendas et autres calendriers servant de tableau de bord aux décideurs, comme pour les rappeler à cette amère évidence. Le constat est là, des annulations qui pleuvent, des réservations au compte goutte, des restaurants désaffectés, des commerces en panne et des patrons, le regard hagard et l'esprit en vadrouille, au risque de perdre la raison. Adieu vache, lait et beurre, la cruche a été cassée et l'espoir s'est envolé. Pourtant, il y a moins d'un mois, tous les espoirs étaient encore permis. Les vacances de fin d'année, qui se profilent à l'horizon, laissaient penser à des jours meilleurs, l'agenda des réservations faisant foi. Et puis ce Festival International du Film, habitué à booster l'activité touristique en cette période, donne l'impression d'accuser, à son tour, le coup, en dépit de sa force d'attractivité et d'intéressement qui fait rêver les visiteurs étrangers, particulièrement les cinéphiles les plus récalcitrants. Il semble moins captivant que par le passé récent, à croire qu'il n'a pas non plus échappé aux coups de boutoir des regrettables lointains attentats. La réalité est que la donne a changé, c'est-à-dire que le temps de l'attractivité dans la promotion hôtelière est révolue, laissant la place au sécuritaire devenu le principal atout de vente des destinations. Le Maroc, Dieu merci, dispose de l'un et de l'autre, l'attractivité et le sécuritaire, sauf que l'amalgame avec d'autres destinations fait les siennes. Au ministère de tutelle de revoir l'approche de ses opérations de promotion, en intensifiant la communication et l'information sur la stabilité et la sérénité dans lesquelles le Royaume baigne sereinement. Sécurité, stabilité, attractivité, chaleur de l'accueil et hospitalité légendaire, en plus d'une infrastructure hôtelière de pointe, tels doivent être à l'avenir les maîtres mots de son discours et, d'ailleurs, c'est la pure réalité.