Suite à la convocation par le procureur du Roi près le tribunal de 1ère instance de Rabat de M. Abdallah Bakkali, président du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), directeur de publication du journal « Al Alam » et vice-président du Syndicat des journalistes arabes, et à l'engagement d'une procédure judiciaire contre lui en raison d'une plainte du ministre de l'Intérieur pour cause de publication d'un article sur les colonnes d'Al Alam dénonçant le recours à l'argent lors de l'élection de la Chambre des conseillers, l'Alliance des journalistes istiqlaliens (AJI), a rendu public, récemment, un communiqué dans lequel elle dénonce vigoureusement ces mesures et exprime sa solidarité entière et inconditionnelle avec le mis en cause. Le texte estime, en outre, que de tels procédés constituent, à n'en pas douter, une dangereuse régression et un retour à des temps que l'on croyait à jamais révolus, en ce que cela porte atteinte aux précieux acquis de notre pays en matière de démocratie et de libertés, et une sinistre étape dans les annales du Maroc où un journaliste se voit traîner en justice pour avoir émis une opinion qu'au demeurant, nombre d'acteurs politiques et d'observateurs ont exprimée sur tous les tons et à divers niveaux... Par conséquent, et après examen approfondi de l'affaire sous ses aspects légal, politique et en rapport avec les Droits de l'Homme, rappelle le communiqué, l'AJI, en plus de proclamer son soutien et sa solidarité avec A. Bakkali, déclare le 1er mars, jour de l'ouverture du procès, jour de militance et de rupture définitive entre deux ères, celle du diktat et de répression des libertés d'opinion et d'expression et celle où, au contraire, ces libertés sont respectées et les journalistes sont à l'abri des poursuites et des menaces lors de l'exercice de leur noble mission. Elle promet, d'autre part, d'établir tout un programme de militance, en concertation avec l'ensemble des organismes et instances concernés, dont le point de départ sera ce jour même du 1er mars et qui ira crescendo jusqu'à ce que cessent les poursuites contre M. Bakkali et toutes les mesures vexatoires contre tous les journalistes sans exception. Le texte affirme, enfin, que la réunion du Bureau national de l'Alliance restera ouverte afin de suivre l'évolution de cette affaire et de prendre les mesures qui s'imposent en temps opportun et appelle l'ensemble des forces vives et des démocrates marocains à s'unir et à décider ce qu'ils jugeront nécessaire pour faire du 1er mars un point de rupture avec le sombre passé qui avait véhiculé, naguère, une image peu reluisante du Maroc, à l'intérieur comme à l'étranger.