Tous les ingrédients sont réunis, une idéologie d'extrême gauche, qui exacerbe les clivages, glorifie la violence et n'hésite pas à passer à la terreur de l'acte, l'humiliation publique comme instrument de déshumanisation de l'autre, la tentative de purge comme pour valoriser une certaine vision du monde basée sur une épuration idéologique, le sentence et l'exécution sur la place publique qui nous rappelle les périodes sombres de l'Inquisition. Attention, les nouveaux « gardes rouges » prennent en otage l'université et la ramène plusieurs siècles en arrière. Ces nouveaux fanatiques gauchisants ont franchi une étape dans leur stratégie de la terreur. Ils s'en prennent à une mineure, de conditions modestes, pour rendre visible leur violence et terrifier les factions qui ne partagent pas leurs opinions. Ils n'ont pas hésité à transformer l'espace universitaire en lieu de violence, de terribles excès et d'exécution de sentences dictées par leur idéologie aveugle. Nos campus inquiètent. Jadis lieux de connaissance, de savoir et d'ouverture. Lieux de vie étudiante, de travail, d'échanges et de culture. Coeur vivant de l'université. Ils préparaient à la formation, à l'orientation, à l'insertion professionnelle. Espaces d'expression de la culture et de la vie associative, si précieuses pour l'émancipation et la formation citoyenne des étudiants. Nos campus se transforment inexorablement en espaces de querelles estudiantines, de foisonnement de factions à idéologies variables, d'enfermement des esprits qui frôle le fanatisme. Un suicide intellectuel d'une génération qui manque de repères et surtout de perspectives d'avenir. La violence gratuite, déshumanisante à l'encontre d'un symbole : une jeune fille, mineure, pauvre, souffrant plus que ces bourreaux des conditions de vie mais pleine d'espoir, reflète une régression intellectuelle, morale et spirituelle d'une jeunesse qui se déclare de gauche ?! Ce radicalisme dans la violence, cet acte horrible d'intolérance ne peut se justifier par aucune idéologie, aucune vision du monde, aucune obédience. C'est un crime injustifié et injustifiable. Certes, les présumés coupables doivent être condamné mais pire encore, c'est tout un système universitaire, censé former l'élite de la Nation, qui est à condamner. Ceux qui ont soufflé sur les braises pour favoriser certaines factions proches de leur idéologie, qui se sont solidarisés avec certaines victimes des violences universitaires ignorant d'autres, qui n'ont pas respecté la neutralité dictée par leurs nouvelles fonctions, récoltent aujourd'hui le fruit de ce qu'ils ont semé. Une anarchie qui transforme nos campus en incubateur de fanatiques au lieu d'incubateurs d'initiatives et de projets. Quel gâchis !