Les médias jouent un rôle clé dans la sensibilisation du public aux questions de corruption. Si la presse traditionnelle continue d'influencer la majorité de la population, les médias sociaux stimulent l'intérêt et la participation des jeunes. Le journalisme d'investigation est toutefois de tradition récente au Maroc. Le pays souhaite développer sa capacité dans ce domaine et s'est associé à cette fin à des institutions internationales. Deux ateliers ont été organisés par l'ICPC en 2013 pour commencer à discuter de ce qui doit être fait en ce sens au Maroc. En septembre 2013, une formation axée sur les enquêtes pénales et les implications du nouveau mandat de l'ICPC a rassemblé journalistes et autres partenaires (issus particulièrement des autorités de lutte contre la corruption et de promotion de l'intégrité) pour examiner comment les journalistes peuvent contribuer aux investigations sur des cas de corruption. En novembre, un deuxième événement centré sur les seuls journalistes a été organisé, visant à leur communiquer les outils et compétences du journalisme d'investigation. L'ICPC tente de travailler plus étroitement avec l'institut de formation des journalistes pour développer une formation à l'enquête. Le besoin d'allouer des ressources (financières et humaines) pour permettre aux journalistes et aux compagnies de médias de conduire des investigations est désormais avéré. En premier lieu, l'investigation est coûteuse et demande parfois des années avant de porter ses fruits, puisqu'elle doit être complète et approfondie pour déboucher sur un récit. Cela est nécessaire pour réduire les risques de diffamation et de calomnie, et garantir que les journalistes se sont appuyés sur une information solide et concrète. En deuxième lieu, les médias d'investigation doivent recevoir un soutien fort du pouvoir politique. Cela peut signifier par exemple un appui et une protection aux journalistes impliqués dans ce type d'activités, qui peuvent faire l'objet de harcèlement et de menaces. L'importance des journalistes d'investigation peut être valorisée en leur donnant un rôle plus important dans le processus de prise de décision, particulièrement dans le domaine du gouvernement ouvert. Le Maroc pourrait envisager d'inclure des représentants et associations de journalistes d'investigation au sein du comité de pilotage du Partenariat pour un gouvernement ouvert, comme c'est le cas dans d'autres pays.