Les échéances internationales, tels les Jeux Olympiques, permettent aux nations participantes de hisser leurs drapeaux respectifs, d'imposer leurs styles et de redorer leur image. Depuis l'organisation des JO modernes en 1896, chaque édition était pour les participants une occasion de se faire valoir et de briller. En cas d'échec, il était nécessaire de se remettre en question et de chercher le grain de sable qui entrave la machine, afin de trouver les solutions adéquates pour revenir sous de meilleurs auspices. Depuis l'avènement du protectorat français, le Maroc s'était avéré un excellent vivier de champions dotés de qualités naturelles exceptionnelles. De ce fait, il pourvoyait la France en champions qui jouaient ou couraient sous le drapeau tricolore lors des manifestations sportives continentales ou internationales. Après l'indépendance, le Royaume du Maroc, en tant qu'entité indépendante, adhéra à toutes les organisations internationales. Ainsi, le Maroc dès 1960 et, sans préparation, décrocha une médaille d'argent aux JO de Rome grâce au talent de Abdesslam Radi. La confirmation est venue six ans plus tard lors du championnat du monde de cross-country. En 1970, tout le monde arabe et le continent africain ont retenu leur souffle lors de la Coupe du monde organisée au Mexique marquée par à la fantastique prestation du Maroc face aux géants Allemands de l'Ouest... Cette progression vers les sommets se confirma au niveau de plusieurs disciplines tels la boxe, le football, l'athlétisme, la pétanque... grâce aux talents naturels des sportifs conjugués au dévouement de certains dirigeants à l'image d'Antifi, de Jilali Al Oufir, d'Abderrazak Mekouar, de Hosni Benslimane... De 1983 à 2004, le Maroc est devenu une puissance incontournable en athlétisme et il est devenu un modèle de formation et de préparation des athlètes. Cette période était aussi l'âge d'or pour le football (Mondial Mexico 86, Etats Unis 94, France 98 et la Coupe d'Afrique 2004) et, à un degré moindre, pour la boxe... Tout ce patrimoine s'est effrité, voire évaporé, après l'arrivée sur scène de dirigeants « extraterrestres » pour des raisons extra sportives. Au fil des années, la situation n'a fait qu'empirer. Les résultats catastrophiques récoltés à Helsinki, Osaka, Pékin, Berlin, Daegu ont poussé les pouvoirs publics à injecter des fonds énormes surtout que les dirigeants se plaignaient de l'insuffisance des moyens matériels. En 2009, 33 milliards de centimes ont été alloués aux Fédérations sportives pour préparer les Jeux Olympiques sous de bons auspices. Ainsi fut créée la Commission sportive de champions de Haut Niveau qui a assuré la gestion de cette manne financière aux côtés du ministère de tutelle et du Comité National Olympique Marocain. Mais c'était sans compter avec la mauvaise gouvernance, de sorte que les 13 milliards dépensés lors des Jeux Olympiques de Londres n'ont finalement abouti qu'à des résultats catastrophiques. Pire, les scandales provoqués par les cas de dopage ont terni l'image du Maroc. Après cette catastrophe, Noureddine Benabdenbi, le Secrétaire Général et Trésorier du CNOM, a déclaré que beaucoup de choses vont changer après ces Jeux. Eh bien ! ces choses n'ont pas changé et on a vécu le même scénario aux JO de Rio. Les dépenses se sont élevées à 25 milliards pour les deux JO et la déception est devenue double pour le public marocain... En dépit de ces fonds énormes, les sportifs marocains, lors des JO de Rio, tombaient comme des feuilles mortes. Le Maroc est revenu bredouille, si ce n'est la médaille de bronze de Rabiî en boxe qui a sauvé une partie de cet amour propre. Il est temps que les pouvoirs publics réagissent face à cette situation peu reluisante, car le Maroc regorge de talents et de potentialités humaines. Il est temps, également, que les systèmes de gestions administrative et financière changent pour mettre fin à cette hémorragie.