Depuis 2004, le sport au Maroc a connu une déchéance sans précédent. La responsabilité de cet échec incombe au ministère de la Jeunesse et des Sports et au Comité National Olympique Marocain qui n'ont pu imposer aux Fédérations sportives une feuille de route capable de dépasser cette crise de résultats. Pire, ils contribuent, par leur gestion, à cet état de fait. Au lendemain de chaque crise (Pékin 2008, Londres 2012 et Rio 2016 ), les scénarii se répètent et se ressemblent: on convoque des réunions, on forme des commissions d'enquête et on se prépare pour les prochains rendez-vous. Cette politique s'était avérée comme un moyen pour absorber la colère de l'opinion publique nationale et pour cacher les fiascos et aucun responsable n'a eu le courage de démissionner ou du moins donner une conférence de presse à l'instar de ce qui se fait chez les grandes démocraties. Je cite, à ce titre, le dernier exemple en date de 2012 : le ministre à l'époque, Mohamed Ouzzine, a réuni tout un monde pour dissoudre la Commission médicale nationale comme si elle était la responsable de tous les malheurs et de tous les scandales sportifs et financiers. Il a mobilisé les fonds, ensuite, pour préparer les prochaines échéances. Le résultat : 22 milliards dilapidés pour la campagne de Rio 2016 pour zéro mica, pardon zéro médaille. Si cette pagaille règne chez nos sportifs qui nous représentent à tous les niveaux et particulièrement aux Jeux Olympiques, la situation se présente autrement chez la Fédération Royale Marocaine pour Personnes Handicapées qui représente le Maroc dignement aux Jeux Paralympiques. Si à Londres en 2012, ils ont récolté 6 médailles, en 2016 à Rio, ils ont fait mieux en ramenant 7 médailles dont 3 en or. La différence est grande au niveau des coûts : la campagne de Rio a coûté à l'Etat, pour les valides, quelque 22 milliards de centimes pour une misérable médaille de bronze, tandis que pour les personnes handicapées qui ont hissé haut le drapeau marocain, le coût est de presque de 400 millions de centimes. Oui, vous avez bien lu 400 millions centimes tout simplement... Cette grande différence prouve la bonne gestion de cette fédération qui est sous estimée en dépit des bons résultats qui honorent le Maroc. Le CNOM est appelé à rendre des comptes à l'opinion publique nationale. La politique de l'autruche est dépassée en ces temps de transparence et de la nouvelle Constitution du Maroc.