L'Egypte et la Maroc sont respectivement 2ème et 5ème pays africains les plus attractifs en 2015, les autres pays ne décollent pas encore l'augmentation des flux d'IDE en Egypte (+49%) oriente la tendance à la hausse. L'Egypte retrouve en 2015 un flux entrant d'IDE proche de ceux de la pré-révolution (6,9 Md $) et s'illustre particulièrement dans les secteurs bancaire, pharmaceutique, télécoms et pétrolier. Le léger repli au Maroc (-11%) après le record historique de 2014 (plus de 3,5 Md $ d'IDE) n'empêche pas le pays de confirmer sa place de poids lourd de l'investissement étranger en Afrique, en tant qu'hôte et mais aussi en tant qu'investisseur majeur du continent. L'Algérie enregistre pour la première fois un flux d'investissement étranger négatif (à l'instar de l'Egypte de 2011), en raison du rachat par l'Etat algérien de l'opérateur télécom Djezzy. Les flux d'IDE ne redémarrent toujours pas en Tunisie : la transition politique qui ne s'est pas encore accompagnée d'une stratégie économique lisible, et les récentes attaques terroristes brident la confiance des investisseurs. En Libye enfin, les IDE sont à l'arrêt depuis 2011, à l'exception de quelques opérations comme celles de l'italien ENI en 2015 dans le secteur pétrolier. Israël et la Turquie, champions régionaux sur la décennie, confirment leur leadership avec de très bons niveaux d'IDE (11 et 16 Md $) en 2015. La Jordanie, le Liban et en Palestine enregistrent de faibles volumes et sont pénalisés par un contexte sécuritaire qui se dégrade depuis cinq ans. La bonne performance de la Turquie (+36% en 2015) la mène à la 20ème place du classement mondial des économies attirant les plus forts flux d'IDE, avec notamment de très grosses opérations dans la banque, la distribution et les médias. En Israël, après le mauvais bilan 2014, conséquence de la guerre de Gaza, les flux d'investissement étranger dépassent à nouveau le seuil des 10 milliards de dollars. La Jordanie et le Liban continuent à subir les répercussions du conflit syrien et de l'instabilité régionale et enregistrent des baisses respectives de 37% et 19% en 2015. L'absence d'avancée dans la résolution du conflit israélo-palestinien empêche tout décollage des flux d'IDE en Palestine. Aucun n'investissement n'est enfin enregistré en Syrie, où le dramatique conflit se poursuit depuis 2011. Des investissements orientés vers les secteurs de rente Les investisseurs privilégient toujours des secteurs de « rente » au détriment de projets plus inclusifs Hydrocarbures, banque, immobilier, télécoms et ciment, verre et matériaux représentent à eux-seuls plus des 2/3 des montants annoncés au cours de la décennie 2006-2015 Ces 5 secteurs captent même 3/4 des montants annoncés si l'on exclut Israël et la Turquie. ... mais les secteurs plus prometteurs se développent 2015 confirme la progression constante de 8 secteurs stratégiques Le développement de ces 8 secteurs est encourageant pour les économies des pays MED car tous présentent de bons ratios de création d'emploi, et représentent soit des activités historiques sur lesquelles la Méditerranée dispose d'atouts de par sa géographie (agroalimentaire, transport et logistique), ou des nouveaux secteurs qui développent de l'innovation et de la valeur pour le pays (santé, industries mécaniques, TIC, green techs). Ces secteurs attirent un nombre croissant d'investisseurs étrangers : ils représentent 272 projets en 2015 (près de la moitié des IDE annoncés), contre seulement 144 projets (19% du total) 10 ans auparavant, en 2006.