Abd Esslam Lebbar, lors de la discussion de la déclaration gouvernementale à la Chambre des conseillers : Les voix de l'Istiqlal ne serviront pas d'appoint à la majorité numérique

M. Abd Esslam Lebbar, président du groupe istiqlalien « Pour l'Unité et l'Egalitarisme » à la Chambre des conseillers, est intervenu à son tour, mercredi dernier, dans le cadre de la discussion de la déclaration du gouvernement El Othmani pour exposer la position de son groupe et, à travers lui, du Parti de l'Istiqlal au sujet du programme gouvernemental et expliquer les raisons de son vote en réaffirmant, notamment, leur mobilisation derrière SM le Roi afin de faire aboutir le chantier des réformes et de réaliser le développement global et intégral, mais tout en regrettant les énormes pertes matérielles et symboliques subies par le Maroc durant presque un semestre d'expectative en attendant la formation du nouveau gouvernement et déplorer que ce dernier apparaisse finalement comme aussi « éloigné du ciel que de la terre » car guère en phase avec les aspirations et attentes du peuple marocain et peu conforme aux canons de la démocratie véritable du fait de la présence massive en son sein de ministres technocrates et de l'absence de doctrine politique dans son programme
Ce dernier, poursuit M. Lebbar, ne propose non plus aucune vision ou approche réalistes et pratiques de nature à contribuer à résoudre les problèmes de l'économie sociale et solidaire, à promouvoir les PME-PMI ou à concrétiser les objectifs sociaux tant escomptés en matière d'éducation, de santé publique, d'emploi et de lutte contre le chômage, etc.L'orateur a néanmoins tenu à féliciter, comme le veulent la tradition et la bienséance, le chef de l'Exécutif et son équipe pour la confiance placée en eux par SM le Roi et à leur souhaiter plein succès dans leur mission difficile car, explique-t-il, un tel succès équivaudra à la réussite du processus démocratique marocain et à l'aboutissement des efforts que le Souverain ne cesse de déployer dans les divers domaines économiques et sociaux et à tous les niveaux, appelant au passage le nouveau gouvernement à veiller à rattraper le retard enregistré durant ces quelques derniers six mois de tractations et de polémiques stériles, à veiller à restaurer la crédibilité des institutions ainsi que de l'action et du discours politiques à travers des mesures et des actes concrets et en rompant avec les méthodes éculées et la démocratie de façade.
Le chef du groupe istiqlalien a estimé, d'autre part, que l'actuel gouvernement n'a probablement nul besoin du soutien du premier car fort de sa majorité numérique, pas plus que le groupe istiqlalien n'est obligé de le soutenir n'étaient ses convictions intimes, ses valeurs et son engagement moral en faveur de la défense et la préservation de la légitimité électorale et de la démocratie, ajoutant, toutefois, que son groupe ne donnera pas de chèque en blanc à l'Exécutif et que les voix de ses membres ne serviront pas seulement d'appoint ou de faire-valoir, car son challenge et son principal défi demeurent le respect du contrat passé avec le peuple en vue d'asseoir et de consolider l'Etat de droit et des institutions, de défendre et de consacrer les libertés et de conforter l'égalitarisme économique et social ainsi que de faire prévaloir l'équité, l'égalité, la parité et la citoyenneté véritable et la dignité...