La transition des sociétés est une dynamique complexe qui ne se fait pas en douceur, a affirmé Mme Rahma Bourquia, présidente de l'Université Hassan II-Mohammedia. La société marocaine se trouve dans une véritable dynamique comme en attestent notamment la réforme du Code de la famille et la réconciliation avec le passé, a confié Mme Bourquia à la MAP, en marge de la Conférence internationale initiée, du 2 au 5 juin à Marrakech, par "John Jay collège of Criminal Justice" (Etats-Unis), sous le thème "Les sociétés en transition : l'équilibre entre la sécurité, la justice sociale et la transition". Elle a signalé que cette rencontre lui a offert l'opportunité de développer le thème ayant trait à la situation de la femme au Maroc et de monter à cet effet de manière scientifique et avec des données objectives la dynamique que connaît le Royaume. Et d'ajouter que ce forum scientifique offre un rayonnement au Maroc et permet à un parterre de chercheurs et d'universitaires nationaux de mettre en évidence le rôle joué par l'Université dans cette période de transition. Mme Bourquia a également relevé que la réforme du Code de la famille, fruit d'une volonté politique, est considérée du point de vue juridique comme étant "la voie vers la consécration de la démocratie par le bas", soulignant le rôle éminent que joue la société civile dans cette période transitoire. Elle a, d'autre part, fait observer que le choix du Maroc d'accueillir cette grande manifestation scientifique, organisée tous les deux ans en dehors des Etats-Unis, est dicté principalement par la dynamique qui prévaut dans le Royaume et grâce à laquelle le Maroc a pu entrer dans une période de transition positive. Cette conférence, organisée en partenariat avec le Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH), l'Université Cadi Ayyad de Marrakech et l'Université Hassan II-Mohammedia, connaît la participation de plus de 150 académiciens et experts en matière de justice pénale en provenance de plus de 32 pays, dont le Maroc, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Turquie, le Canada, la Finlande, la Grèce, le Brésil, l'Algérie, les Pays-Bas, l'Afrique du Sud, l'Equateur, l'Italie, l'Espagne, la Malaisie, l'Australie et l'Ukraine. Les travaux portent sur un large éventail de questions relatives notamment à la justice pénale, le trafic de drogue, la délinquance des mineurs, la toxicomanie, le trafic sexuel et la formation des agents d'autorité. Le programme comporte quelque 52 panels de débat sur des thèmes liés à "l'expérience marocaine : la réforme du Code pénal", "La justice transitionnelle : cas du Maroc", "Les défis des transitions démocratiques", "La réforme du champ religieux", "Droits de l'Homme entre le passé et les perspectives d'avenir", "Le Statut de la femme", "La question amazighe dans l'Afrique du Nord" et "Régionalisation et gouvernance territoriale".