"Les Etoiles de Sidi Moumen", prochain film du cinéaste marocain Nabil Ayouch, fait partie du livre des projets 2010 de la Cinéfondation du Festival de Cannes, "L'Atelier", destiné à aider à la recherche de "financements complémentaires nécessaires à la réalisation de nouveaux films". Ce long métrage, inspiré des attentats de Casablanca (mai 2003), est l'un des quinze projets sélectionnés "pour leur qualité artistique", qui seront présentés lors de la 63-ème édition du Festival international de cinéma, prévue du 12 au 23 mai prochain à Cannes (sud de la France). Chaque journée du festival comporte, en effet, un agenda de rendez-vous avec des professionnels (producteurs, distributeurs, fonds d'aide) dont le concours est convoité. "Les Etoiles de Sidi Moumen" (110 minutes), dont le tournage est prévu en novembre prochain à Casablanca et Fès, nécessitera un budget estimé à 3 millions d'euros. Il s'agit d'une adaptation au grand écran d'un roman du même titre de l'écrivain Mahi Binebine, axé sur le phénomène du terrorisme. Cette fiction relate l'histoire des auteurs des attentats de Casablanca, tous issus du même bidonville de Sidi Moumen. L'Atelier a pour première mission de "mettre en lumière le travail des cinéastes déjà remarqué pour leurs oeuvres précédentes", précise Gille Jacob, président du festival et de la Cinéfondation. "Le pari est fait sur la qualité et l'originalité du projet et de l'artiste", souligne-t-il. Le réalisateur marocain a plusieurs films au rayonnement international reconnu. Ses films ont été largement primés à travers le monde dans divers festivals et vendus dans de nombreux pays. "Mektoub" et "Ali Zaoua" ont représenté le Maroc aux Oscars en 1998 et 2001. A travers ce nouveau long métrage, Nabil Ayouch ambitionne de faire partager "un choc violent, incompréhensible", celui des attentats terroristes de Casablanca. L'Atelier de la Cinéfondation vise également à soutenir "les producteurs indépendants" qui se sont engagés sur le projet, eu égard à "leur combat pour la défense et l'illustration d'un cinéma d'auteur exigeant et novateur". "En cinq d'expérience, presque tous les films en projets ont été réalisés, pour la plupart, dans l'année qui a suivi leur présentation dans l'Atelier", assure Gille Jacob.