Confrontés à la crise du carburant et d'autres problèmes, les accidents hantent aussi le sommeil des transporteurs. Mohamed Abdeljalil ministre du Transport et de la Logistique a fait état à la Chambre des représentants de la situation des transporteurs dans ce contexte très tendu. Le ministre intervenait le 19 avril lors d'une journée d'étude dédiée au secteur et à la sécurité routière. Face aux parlementaires, Mohamed Abdeljalil s'est d'abord appesanti sur la question sécuritaire, notamment le trafic routier qui devient de plus en plus difficile dans les zones urbaines. Ainsi, il a présenté les chiffres du trafic à la Commission interministérielle des transports et des infrastructures et a révélé qu'une tendance à la baisse est visible dans le nombre de morts sur les routes. Selon le ministre, ces développements sont le résultat de la stratégie nationale de réduction du nombre de victimes de la route. Au Maroc, en moyenne près de dix personnes meurent chaque jour dans un accident de la circulation et 28 personnes sont grièvement blessées dans la circulation chaque jour. Le gouvernement espérait avec le plan de circulation (2017-2021) réduire d'un quart le nombre de victimes de la route, mais cet objectif n'a pas été atteint. Le nombre moyen annuel de décès sur les routes est estimé aujourd'hui à 3 675, a dépassé le nombre maximum cible de 2 800 décès par an. Lire aussi: Maroc: les accidents de la route coûtent 19,5 MMDH par an Malgré le fait que le nombre de tués sur les routes a diminué par rapport aux années précédentes, les accidents de la route sont relativement mortels. Par exemple, le taux de mortalité dans les accidents de la circulation graves est passé de 33 % à 43 % au cours des dix dernières années. Selon le ministre, il y a donc encore beaucoup à gagner. Plus de 45 % des accidents de la route sont dus à un excès de vitesse. 48,5 % utilisent un téléphone au volant et seulement 36 % utilisent une ceinture de sécurité sur le siège arrière. Les motocyclistes peuvent également faire plus pour améliorer la sécurité routière dans le pays. Seuls 42 % des motocyclistes portent un casque. Pas de répercussion sur le prix du transport Concernant le point sur les problématiques concernant les transporteurs avec la hausse du prix du carburant, le ministre a réitéré que les aides directes aux transporteurs pourront atténuer les effets de la hausse des prix des carburants. Dans la dynamique de la hausse du carburant, le gouvernement s'était opposé à une augmentation du prix du transport et avait décidé, le 10 mars dernier, de débloquer une aide exceptionnelle et directe aux transporteurs pour éviter toute perturbation du secteur. Ainsi, l'Exécutif tient parole et met en place un système d'aides qui devrait à terme bénéficier à un total de 180.000 véhicules. Jusque là les transporteurs supportent la hausse du carburant avant les aides. Ainsi, depuis le 1er avril et à la date du 18 du même mois, le gouvernement a mis la main à la bourse pour débloquer 179,09 millions de dirhams dont 73,86 MDH sous forme de mandats et 105,23 MDH sous forme de virements bancaires. Ces 179 MDH déjà déboursés constituent un peu plus que la moitié du budget global mobilisé par le gouvernement et qui se chiffre à 307 MDH.
