La Finlande prolongera la fermeture de ses frontières terrestres avec la Russie « jusqu'à nouvel avis« , accusant Moscou de toujours vouloir orchestrer une crise migratoire, a annoncé jeudi le gouvernement. Novembre dernier, Helsinki a fermé sa frontière terrestre, une décision qui a été brièvement suspendue en décembre avant d'être réinstaurée et prolongée jusqu'au 15 avril. La situation n'ayant pas évolué, cette fermeture est prorogée « jusqu'à nouvel ordre mais pas plus longtemps que nécessaire« , selon le communiqué du ministère de l'Intérieur. « Nous n'avons rien vu ce printemps qui nous permette de conclure que la situation a changé de manière significative« , a déclaré la ministre de l'Intérieur, Mari Rantanen, citée dans ce communiqué. « Le printemps sera l'occasion d'accroître la pression sur la Finlande. Il y a des centaines, voire des milliers de personnes proches de la frontière finlandaise du côté russe qui pourraient être instrumentalisées contre la Finlande« , ajoute-t-elle. Lire aussi : Le Niger annone la réouverture de ses frontières terrestres avec le Nigeria Les autorités annoncent en outre l'interdiction de la navigation de plaisance aux points de passage frontaliers pour le trafic maritime à Haapasaari, au port de Nuijamaa et à Santio, tous situés dans le Golfe de Finlande. « Le gouvernement se prépare à la possibilité que la migration instrumentalisée s'étende au trafic maritime à mesure que le printemps avance« , explique t-il. Le gouvernement prépare par ailleurs un projet de loi qui lui permettrait de restreindre la réception des demandes d'asile à une « zone limitée » de la frontière nationale de la Finlande. Helsinki accuse Moscou de délibérément laisser passer les migrants et dénonce une « attaque hybride » visant à déstabiliser le pays. Le Kremlin rejette ces accusations. Les relations entre les deux voisins, qui partagent une frontière longue de 1.340 kilomètres, se sont considérablement détériorées depuis février 2022 et l'offensive russe en Ukraine. Celle-ci a conduit la Finlande, inquiète pour sa sécurité, à rejoindre l'Otan en avril 2023.
